Collectif
Nouvelle parution
J. Faerber (dir.), Le

J. Faerber (dir.), Le "Nouveau Roman" en questions, 6 : "Vers une écriture des ruines ?"

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Johan Faerber)

Le "Nouveau Roman" en questions, 6 : "Vers une écriture des ruines ?"

Sous la direction de Johan FAERBER.

Paris, Caen: Minard-Revue des Lettres modernes, 2009, 302 p.

  • Isbn 13 (ean): 978-2-256-91138-5

Présentation de l'éditeur :

Le "Nouveau Roman" en questions est une Série des éditions Minard-Lettres Modernes dévolue à l'exploration du Nouveau Roman.

Il s'agit ainsi de proposer dans chaque volume une question qui relance la problématisation de la notion de "Nouveau Roman", qui l'éprouve comme possible concept, qui en relance sans fin les limites et cherche à en effondrer les angles.
Sont, de fait, réunis des chercheurs de différents horizons qui, chacun, s'interrogent sur une question qui dépasse le Nouveau Roman comme coïncidence factuelle et historique.

L'architecture de chaque volume obéit au même principe :

1. Un dossier central sur la question qui donne son titre au volume
2. Le prolongement et résonance de cette question dans la littérature immédiatement contemporaine.
3. Un carnet critique sur l'actualité de la recherche sur le "Nouveau Roman"
Les livraisons ont lieu à raison d'un titre par an.

Présentation :

Soit donc le « Nouveau Roman » dans ce temps des ruines. On ne saurait manquer d'être surpris par une telle proposition tant, à l'évidence, ce qui a été désigné de force comme « Nouveau Roman » puis avalisé par certains de ces romanciers mêmes ne coïncide pas avec l'image même de l'écriture néo-romanesque, ne coïncide pas avec cette image selon laquelle le « Nouveau Roman » ne serait que le Nouveau, le Neuf, la Nouveauté dont le passé serait toujours déjà anéanti, dont le passé serait une permanente confiscation, dont le passé serait honni et dont l'écriture même ne saurait en aucun cas se réclamer. Si, à la différence de la Vie, l'Art ne commence, comme l'affirme Georges Didi-Huberman, qu'au rebours des Choses elles-mêmes, alors force est de constater que le « Nouveau Roman », plus qu'aucune autre mouvance littéraire, sait s'affirmer comme ce qui ne débute qu'à l'effondrement et à la destruction du Monde, quand tout a fini par s'achever et se clore, c'est-à-dire après le désastre de la Seconde Guerre mondiale qui a laissé l'Homme béat et béant. S'ouvrant à partir de la fin, la littérature néo-romanesque, loin de devoir s'affirmer comme une écriture de la tabula rasa, surgit, au contraire, comme le terrible récit du réveil d'un homme contraint de vivre au milieu de ce quelque chose qui reste, au milieu des vestiges qui demeurent, au milieu des ruines de ce que le monde a été. En effet, depuis les débris du château-ferme de Claude Simon jusqu'au visage détruit de Marguerite Duras en passant par les vestiges incendiés et les topologies de cités fantômes chez Robbe-Grillet, les bribes de parole chez Sarraute entre la vie et la mort ou les détritus à recycler chez Pinget encore, les ruines s'imposent à plus d'un titre comme un élément – clef permettant de réinterroger le « Nouveau Roman » sous un jour inédit en en soulignant ses intimes et dynamiques contradictions, en relançant le questionnement tant l'imaginaire des ruines ne marque jamais une conclusion mais, au milieu de la décomposition et de la débâcle, la possibilité inouïe du re-commencement.

SOMMAIRE :

La reprise, Johan Faerber

Vers une écriture des ruines ?

De beaux restes ou vers une écriture des ruines, introduction


I. La ruine comme force malade

Le nouveau roman : éléments d'une esthétique des ruines, Francine DUGAST

Claude Simon : la mélancolie ou comment parler de la ruine, Marie RIOUX

L'Innommable ou les ruines sont une fête, Stéphane CHAUDIER


II. Les ruines comme herméneutique en déréliction

Ollier, portrait en ruine(s), Sjef HOUPPERMANS

Ecrire avec des cendres : les ruines ménipéennes de Pinget, Audrey CAMUS (en ligne)

Vestiges de l'amour ou l'amour en ruines dans L'Amour de Marguerite Duras, Sylvie LOIGNON


III. L'écriture entre faille et faillite
L'argent, l'avarice ou le moyen de se ruiner chez Nathalie Sarraute, Ann JEFFERSON

Portrait de l'écrivain en alittérateur : Claude Mauriac, Marie-Hélène BOBLET

Dans le labyrinthe de la Maison Usher :Fissures, fétiches et autres faux-semblants dans l'oeuvre d'Alain Robbe-Grillet, Jacques POIRIER


Conclusion : le désert des ruines


Corps conducteurs ou les ruines et la littérature contemporaine

L'oncle incarné : sur l'héritage en ruine de Beckett, Bruno BLANCKEMAN

Fragments ou ruines chez Régis Jauffret, Aline MURA-BRUNEL


Répertoires

carnet critique