Essai
Nouvelle parution
J.-F. Cottier, Latiniste

J.-F. Cottier, Latiniste

Publié le par Bérenger Boulay

Jean-Francois Cottier, Latiniste, Les Presses de l'Université de Montréal, coll. "Profession", 2008.

  • Isbn 13 (ean): 9782760620971
  • 9€

Présentation de l'éditeur:

À l'Université de Montréal, les cours de latin sont tellement populaires qu'on doit refuser des étudiants en première année ! Pourquoi tant d'intérêt pour une langue « morte » ? « Parce qu'elle est une porte d'accès essentielle à notre histoire, notre culture et notre langue, répond Jean-François Cottier, professeur au Département des littératures de langue française et directeur du Centre d'études médiévales. Le latin a survécu à la chute de l'empire romain et est resté la langue savante de l'Occident tout au long du Moyen Âge et de l'époque moderne : Abélard, Thomas d'Aquin, Erasme, Descartes, Spinozza et même Rimbaud ont écrit en latin ! Pour comprendre la vie des gens de cette période, les historiens doivent étudier des documents rédigés en latin, des certificats de baptême aux textes politiques en passant par les textes historiques, philosophiques ou scientifiques »

De plus, la langue de Cicéron a aussi voyagé. En Nouvelle-France, par exemple, c'est souvent dans cette langue que les Jésuites ont rédigé des outils de traduction, comme le dictionnaire montagnais-latin du P. De la Brosse (18e siècle), ou des ouvrages plus historiques, comme la première histoire du Canada publiée à Paris en 1664 par le P. François Du Creux. « Du Creux rédige son ouvrage dans l'esprit de l'humanisme, c'est-à-dire du retour aux sources classiques latines, souligne Jean-François Cottier. À la lecture des dix livres des Historioe Canadensis, on sent très bien l'influence de grands historiens romains comme Tacite et Tite-Live, des poètes épiques comme Virgile, de la rhétorique antique et du substrat biblique. Par conséquent, même en disposant d'une traduction, un historien ou un littéraire qui ne possèderait pas un minimum de culture latine risquerait parfois de mal interpréter du Creux ou tout simplement de ne pas le comprendre. Bref, pour ce texte comme pour beaucoup d'autres, même écrits en langue vernaculaire, il y perdrait son latin!

Jean-François Cottier est directeur du Centre d'études médiévales de l'Université de Montréal.