Questions de société
Italie: la réforme de l'université approuvée au Parlement, le mouvement de contestation s'amplifie (màj 09/12/10)

Italie: la réforme de l'université approuvée au Parlement, le mouvement de contestation s'amplifie (màj 09/12/10)

Publié le par Bérenger Boulay

Lire aussi:

Da Dove Viene La Riforma ?/D'où vient la réforme ? - par Alessio Quinto Bernardi, étudiant en médecine à l'Université de Chieti, article publié le 4 décembre 2010 et traduit par SLU

et

Italie - La révolte de l'université contre le gouvernement de la crise

Italie : la réforme de l'université approuvée au Parlement, le mouvement de contestation s'amplifie

www.hns-info.net - mercredi 1er décembre 2010.

http://www.hns-info.net/spip.php?article26997

Hier soir, mardi 30 novembre, les députés italiens ont donc voté en faveur de la réforme Gelmini (307 voix pour, 252 voix contre) et le décret de loi passera donc maintenant devant les sénateurs.

Ce vote est intervenu alors que dans la journée de nombreuses manifestations et actions de blocage avaient une nouvelle fois démontré la détermination de ce mouvement d'une génération qui refuse la précarité, les coupes budgétaires et l'austérité. Les gares et les voies ferrées ont été particulièrement la cible des manifestants (Rome, Bologne, Padoue, Pise, Turin, Trieste, Venise, …).

A Pise, l'autoroute a été bloquée sans que les forces de l'ordre ne puissent s'y opposer... ce qui n'a pas été le cas dans d'autres villes (Rome, Bologne, Gênes ) où des affrontements avec la police ont éclaté.

Aussitôt après ce vote, des cortèges spontanés se sont formés dans la plupart des villes de la péninsule et en ont bloqué les principales artères. La colère, la rage étaient bien entendu au rendez-vous tout comme la volonté d'obtenir le retrait définitif de ce projet de loi visant à privatiser l'université.

Après quelques heures de repos mais aussi d'AG nocturnes, le mouvement, ce matin a repris son cours. Les universités et lycées occupés ne se comptent plus tellement la protestation est massive. Des manifestations sauvages commencent à se dérouler un peu partout dans le pays, du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, sans oublier les îles (Sardaigne, Sicile). Objectif : bloquer l'économie en bloquant les flux ! Centres ville, gares, voies ferrées, périphériques urbains, autoroutes restent les cibles privilégiées.

Tout ceci se déroule dans un contexte politique bien particulier (quoique habituel dans l'histoire contemporaine de l'Italie) puisque le gouvernement de Berlusconi compte ses derniers jours d'existence et que très probablement il ne sera plus en fonction lors du passage de la loi au Sénat. Pour autant, au regard des discussions entre centre-droit et centre-gauche, la chute du gouvernement Berlusconi n'assurerait en rien le retrait de ce projet. Cette perspective est d'ailleurs dans toutes les têtes des manifestants qui savent ne pas pouvoir compter sur une classe politique exclusivement intéressée à son propre futur. Le slogan argentin, « Que se vajan todos ! » (qu'ils s'en aillent tous) [1], est d'ailleurs actuellement très en vogue dans les cortèges.

« Nous ne paierons pas leur crise », autre slogan apparu depuis le début de la crise financière mondiale, représente aujourd'hui le point commun entre toutes les luttes qui se développent en Europe (Espagne, Royaume-Uni, Irlande, Portugal, France, …). « Nous ne devons rien, prenons tout ! » pourrait devenir dans les prochaines semaines le leitmotiv de la contestation européenne...

ludo, HNS-info

[1] Slogan du peuple argentin mobilisé en 2001 contre la politique antisociale de son gouvernement corrompu et du FMI

Lire aussi :

Sources (en italien) :

Et sur Fabula: