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Appels à contributions
(In)visibles cités coloniales

(In)visibles cités coloniales

Publié le par Ivanne Rialland (Source : Aurélie Choné)

(In)visibles cités coloniales : Stratégies de domination et de résistance de la fin du XIXe siècle à nos jours.

Colloque international et pluridisciplinaire

24 et 25 mars 2011 - Strasbourg

Argumentaire 

Le colloque se propose de mettre en lumière les relations entre processus de colonisation et d'urbanisation à travers les notions de visibilité / invisibilité. La colonisation fait intervenir systématiquement des rapports de pouvoir et la substitution d'un ordre par un autre de façon plus ou moins violente ou radicale. Il s'agira  non seulement d'étudier les pratiques urbanistiques qui se caractérisent par une forme de domination, de cécité, d'incompréhension par rapport à un territoire urbain, mais également les résistances à cette domination et leurs manifestations culturelles (usages, événements, …) et objectales (spatiales et architecturales). 

 

1)Villes-strates :superpositions spatiales et temporelles

Laville visible se présente comme une surface reposant sur diverses couchesou strates temporelles. Elle n'est jamais une dans l'instant,« synchrone avec elle-même » (Marcel Roncayolo, La Ville et sesterritoires, 1990), car l'espace « se verticalise » dans letemps. Le lieu urbain étant « un feuilleté d'Histoire » (HenriLefebvre, La production de l'espace, Paris, 1974), l'identité d'uneville réside dans la profondeur, dans la diachronie qui s'exprime dans lesstrates historiques, réelles, imaginaires ou symboliques, qui fondent leslieux. Or, les processus de colonisation dénient la présence de stratesinvisibles sous ou dans la ville visible : la ville coloniale se construitsur un lieu (ou non loin d'un lieu) déjà occupé précédemment, lui déniant touteépaisseur, profondeur historique et diversité sociale.

2) La question du mimétisme colonial 

La construction d'uneville coloniale vise le plus souvent à reproduire, à« dupliquer » la villemétropolitaine, mettant en oeuvre un phénomène de « mimétisme » (HomiBhabha, The Location of Culture, 1994) élevé au rang urbain. Cettecolonisation urbanistique reste centrée sur la question de la reproduction,elle-même ancrée dans l'idée de modèle et de copie, d'authenticité et depastiche, dont il conviendra de mettre en avant l'ambivalence en posant laquestion des limites de toute re-production architecturale. L'invisibilité sesitue alors au sein d'un « espace-tiers », dans le décalage plus oumoins perceptible entre la copie et l'original.

3) Laboratoires d'idées nouvelles et projectionsutopiques

Laville coloniale peut également être abordée comme une projection utopique quise prend dans le rêve de la cité idéale : les représentations de l'espaceurbain se superposent alors à l'élaboration de modèles sociaux. Ainsi, les« fronts pionniers », compris comme un mouvement de colonisation d'unesociété à l'intérieur de ses propres frontières politiques, impliquent laconquête d'un espace tenu pour neuf et « vierge » et la négation des culturesexistantes. Ces terres que l'oncherche à s'approprier servent de surface de projection à des villesimaginées/imaginaires, dont la réalisation effacera toute réalité antérieure. Al'invisibilité d'un espace perdu, se superpose l'invisibilité de la ville endevenir, bâtie parfois seulement dans le rêve des pionniers. Toutes ces villesen devenir ne sont pas promises au futur brillant qu'ambitionnent pour ellesleurs bâtisseurs. Si certaines parviennent à se structurer et perdurer,d'autres végètent, voire tendent à devenir des « villes-fantômes »,comme celles de l'Ouest américain.

4) Stratégies derésistance

Dans tous les cas, lacolonisation cherche à transformer l'existant, à l'englober, à le recomposerselon l'ordre établi par les colons. Elle génère l'invisibilité dans la villepar la fusion ou par l'occultation, voire le camouflage des populationsautochtones. L'on pourra s'interroger sur les rapports de domination et derésistance entre les colons et les autochtones, sur la place accordée à cesderniers au sein de l'espace physique, géographique et social : enpériphérie, dans les interstices, hors des limites de la ville ? L'onpourra également questionner les stratégies de résistance à la mise enconformité coloniale élaborées par ces derniers, ainsi que les directions etles formes diverses qu'elles ont pu prendre.

Cecolloque étant pluridisciplinaire, les contributions attendues  pourrontconcerner aussi bien la littérature que la sociologie, l'ethnologie, lagéographie, l'urbanisme, etc. et porter sur des supportsdivers (architecture, peinture, cinéma, romans, bande dessinée…).

Contacts / Comité scientifique :

Aurélie Choné, Mcf études germaniques, Responsable du programme MISHA « Villesinvisibles et écritures de la modernité : vers une nouvelle géographie del'identité », équipe d'accueil « Mémoires et frontières » (EA1341) : achone@unistra.fr

Karine Dupré, Mcf architecture, Directrice du département Architecture INSA de Strasbourg :karine.dupre@insa-strasbourg.fr

Laurence Granchamp Florentino, Mcf sociologie, Laboratoire « Cultures etSociétés en Europe »(FRE 3229) : laurence.granchamp@misha.fr

Catherine Repussard, Mcf études germaniques, équipe d'accueil« Mémoires et frontières » (EA 1341) : repussardcatherine@wanadoo.fr

Fraisd'inscription au colloque :50 euros (tarif normal) ; 20 euros (doctorants).

Soumission despropositions et des articles :

Lestitres et résumés de 1 500 mots, accompagnés des coordonnées, statut et adresseadministrative des conférenciers, sont à envoyer pour le 1er septembre 2010 àl'adresse mail suivante : citescoloniales@misha.fr

Lesarticles, d'un maximum de 40 000 signes (espaces non compris), mis aux normescomme indiqué sur le site http://villesinvisibles.misha.frà la rubrique « Publications », sont à retourner pour le 30 avril 2011par voie postale à l'adresse suivante :

Aurélie Choné

Maison Interuniversitaire des Sciencesde l'Homme - Alsace (MISHA)

5 allée du GénéralRouvillois - CS 50008 - 67083 Strasbourg cedex

et par voie électronique à l'adressesuivante : citescoloniales@misha.fr

Langues du colloque : allemand, anglais, français, avec unepréférence pour la langue française, y compris pour les articles écrits.