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Invectives : Quand le corps reprend la parole

Invectives : Quand le corps reprend la parole

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : Didier Girard)

Invectives : Quand le corps reprend la parole

Colloque 3-5 juin 2004 (Perpignan-Collioure)

Appel à communications
(à envoyer avant le 31 janvier 2004, contacter Didier Girard drgeere@yahoo.fr )

 

Pour les détails et les divers ateliers proposés, consulter

 http://www.univ-perp.fr/master-heterologies/invectives.html

La lettre tue, soit. Mais quen est-il de la parole dite vive ? Nous pensons dhabitude à ses vertus communicatives, « à la chaleur que tisse la parole/ autour de son noyau le rêve quon appelle nous » (Tristan Tzara). Cependant, lorsque la haine, lindignation, la colère ou la peine investissent la langue, la chaleur devient vite insoutenable. On appelle « invective » cette fulguration de la langue, ces paroles ou ces discours agressifs visant à réduire ladversaire, quel quil soit, au silence et au néant.

Il sagira moins pour nous de conceptualiser une notion que de mettre en évidence des opérations. Ainsi, ce premier colloque lié à la spécialité du master « Hétérologies » (voir le site http://www.univ-perp.fr/master-heterologies ) compte souvrir aux foudres de linvective (spontanée, codifiée ou littéraire) pour tenter de décrire, et dexpérimenter, deux des processus qui la constituent : un processus irruptif au fil duquel laffect violent « sexpulse » en passant dans la voix et la langue du furieux ; et un processus ruptif qui délie, sépare et éloigne définitivement les parties en conflit. Nous comptons explorer également les rapports entre le corps et le verbe. Quand le corps reprend la parole, non seulement il se met à parler de nouveau, mais aussi il reprend ce qui lui revient, ce qui vient de lui. Reprendre la parole, cest à la fois lamender, l'améliorer (comme on reprend des bas) et la blâmer, la réprimander, la condamner. Linvective connaît ainsi une visée proprement poétique.