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Intersection(s) : penser l'interdisciplinarité en littérature

Intersection(s) : penser l'interdisciplinarité en littérature

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Brown University)

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Appel à contribution / Call for Papers

« Equinoxes »– 17ème conférence doctorale annuelle/ 17th Annual Graduate Conference

Département d'études françaises à Brown University / Department of French Studies at Brown University

Intersection(s) : penserl'interdisciplinarité en littérature / Intersection(s) : Thinking Through Interdisciplinarity

13-14 mars 2009 / March 13-14, 2009


Où réside l'avenir de la critique ? Le début du XXème siècle a vu se développer une lecture bifide : d'un côté la persistance d'une critique littéraire traditionnelle, ayant de profondes racines dans la philologie, et d'un autre côté l'émergence d'une critique structuraliste, portée par le succès de la linguistique, de la sémiologie et de la sémiotique. On a vu alors se concrétiser, avec le poststructuralisme, un corpus « hétérogène et non-systématique » (Bensmaïa) proposant une alternative à toute structure. Ce qui nous occupe est un quatrième mouvement de la pensée critique ; non  plus la démarche poststructuraliste seule mais sa rencontre avec de nouvelles disciplines conduisant à une production de connaissances de types multiples. Nous sommes en effet entrés dans une autre ère, et les trois critiques se sont dérobées sous la marche forcée d'une nouvelle, celle que nous nommerons, pour le présent colloque, une critique de l'intersection : celle qui se trouve de fait à l'intersection de deux disciplines. Les différentes zones d'étude de la littérature se sont multipliées : littérature et postcolonialisme, littérature et sciences, littérature et queer studies, littérature et philosophie, littérature et religion, littérature et psychanalyse, littérature et féminisme, littérature et arts, littérature et sagesse, pour n'en citer que les plus connues. Le terme d'« intersection » est ainsi utilisé par de nombreux chercheurs, aux Etats-Unis comme dans d'autres pays, pour définir leur(s) propre(s) domaine(s).
Quelles sont les implications et les manifestations possibles de cette nouvelle voie de la critique ?  L'intersection enrichit-elle la lecture des oeuvres littéraires ? Et si oui, à quel degré ?  Ou au contraire : l'intersection fait-elle céder la littérature sous le poids d'une autre discipline ? « Ce qui menace le plus la lecture [c'est] la réalité du lecteur » disait Blanchot : n'est-ce pas alors ajouter une nouvelle menace à la lecture ?
    Le projet de ce colloque, qui est de réfléchir sur les différents aspects de cette hybridité, privilégiera trois axes de réflexion :

1.    Théorique : qu'est-ce que l'intersection ?
Une question qui est en elle-même une intersection puisqu'elle amènera à penser les relations de l'épistémologie de la littérature et le phénomène de l'intersection ; en d'autres termes,  cette question conduira à penser l'interdisciplinarité au sein des études littéraires. Nous accueillons volontiers toute réflexion sur la pérennité du modèle de l'intersection dans la recherche littéraire.

2.    Littéraire : l'intersection à l'oeuvre, un carrefour des tendances.
•    La présentation de cas concrets d'intersection(s) où une oeuvre, un auteur, une période ou un genre littéraire sera éclairé par une autre discipline ou école de pensée.
•    Le schème, la figure ou le trope de l'intersection chez un auteur ou dans une oeuvre en particulier.

3.    Métacritique : les études françaises et francophones, et l'intersection.
En quoi cette hybridité affecte les études françaises et francophones ? Dans un effort métacritique, nous invitons nos intervenants  à nous faire part de leur réflexion sur leurs expérience et démarche en tant que « chercheur à l'intersection ».  Est-ce que la littérature affecte, à son tour, les autres domaines (psychanalyse, religion, philosophie, les autres arts, etc.) ?  Peut-on / comment être une autorité dans plusieurs disciplines ? Quelles tensions ou altérations résultent d'une telle conjonction?

Les doctorants souhaitant participer à la conférence devront soumettre un synopsis de leur intervention d'environ 250 mots.  Les communications, en français ou en anglais, n'excèderont pas 20 minutes.  Les synopsis devront être envoyés en pièce jointe à Equinoxes@brown.edu avant le 16 janvier 2009.  Dans le corps du message figureront les nom, affiliation et coordonnées de l'auteur.  Les actes du colloque seront publiés sur le site d'Equinoxes (http://www.brown.edu/Research/Equinoxes).

 ***

What is the future of literary criticism? The first half of the 20th century could be characterized, in broad strokes, as the confrontation of two critical perspectives:  on the one hand, the persistence of traditional literary criticism having strong roots in philology, and on the other, the emergence of structuralist criticism in the wake of the “linguistic turn” (linguistics, semiology, semiotics, etc.).  Post-structuralism then, insofar as it posits “heterogeneous and unsystematic” bodies of knowledge (Bensmaïa), represents an alternative critical stance to the philological-structuralist antinomy.  We are here interested in examining the emergence of a fourth critical tendency – beyond post-structuralism, towards its encounter with new disciplines and their production of multiple orders of knowledge.  We have, it would seem, entered into an era in which the three critical perspectives have given way to what we shall call “intersection criticism,” in which literary criticism reaches beyond itself, situating itself at the intersection of two or more disciplines.  The axes of literary reflection have thus multiplied: post-colonialism and literature, science and literature, Queer Studies and literature, philosophy and literature, religion and literature, psychoanalysis and literature, feminism and literature, the arts and literature, to name only the most prevalent combinations.  In the United States and abroad, researchers and critics are turning to intersections to define the contours of their own territories of reflection.
What are the manifestations and the implications of this new critical tendency?  Do such intersections enrich the reading of literary works?  If so, to what degree?  Or, on the contrary, are “literary” concerns compromised when transfused with those of another discipline?  “That which most threatens reading,” warns Blanchot, “is the reader's reality.”  Are we perhaps introducing an additional threat?
In our efforts to examine the nature, scope and implications of intersection and intersection criticism, we propose the following three foci:

1.    Theoretical: What is intersection?
A question that is itself an intersection as it leads us to conceptualize the relationship between the epistemology of literature and intersection criticism.  In other words, what is the place of interdisciplinarity within literary studies?  We encourage proposals exploring the extent to which intersections offer a sustainable model for literary research.

2.    Literary:  Intersection(s) in literature, a crossroads of approaches. 
•    Concrete cases of intersection in which a work, an author, a period or a literary genre will be studied in light of another discipline.
•    Intersection as a pattern, metaphor or trope in a particular author or work.

3.    Metacritical: French and Francophone studies, and intersection.
How does this hybridity affect French and Francophone studies?  At this metacritical level, we invite our participants to reflect upon their experiences and approaches as “scholars at a crossroads.”  Does literature in its own turn affect other disciplines (psychoanalysis, religion, philosophy, the arts, etc.)?  Is it possible to claim authority in several disciplines?  What tensions or alterations result from such conjunctions?

Graduate students who wish to participate in the conference should submit an abstract of roughly 250 words.  The presentations, in English or in French, should not exceed 20 minutes.  Please send abstracts with name, institutional affiliation and address to Equinoxes@brown.edu before January 16, 2009.  The conference proceedings will be published in the Equinoxes electronic journal (http://www.brown.edu/Research/Equinoxes).