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Impuissance(s) de la littérature

Impuissance(s) de la littérature

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Mustapha Trabelsi)

[ Actes parus en 2011: E. Benoît, H. Sfaxi (dir.), Impuissance(s) de la littérature ? ]

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Institut Supérieur des Etudes Appliquées en Humanités de Gafsa

Ecole Normale Supérieure de Tunis

Université Michel de Montaigne, Bordeaux 3

Institut Français de Coopération

Colloque international

2-3-4 Avril 2009

Gafsa

Impuissance(s) de la littérature ?

Affres du style et horreur de la page blanche, limites de la représentativité et fin de la mimésis, règne de l'informe et structure éclatée, autonomisation et retrait du monde, excès du signifiant et refus de l'illusion référentielle, divorce entre fiction et narration, fin des grandes polémiques littéraires… l'impuissance de la littérature est de nos jours un objet central de réflexion dans la création littéraire, au point qu'elle a tendance à éclipser le thème du pouvoir de la littérature. Il n'est pas du tout surprenant que l'ensemble des problématiques développées ces dernières années s'interrogent sur l'état du champ littéraire : Dominique Maingueneau (Contre Saint Proust ou la fin de la littérature, 2006, Belin), Tzvetan Todorov (La littérature en péril, 2007, Flammarion) Antoine Compagnon (La littérature pour quoi faire ? 2007, Fayard) signalent que la littérature n'est plus investie d'une sorte de puissance sacrée et réfléchissent sur le statut même de l'imprimé, le rapport au temps, à l'image, au réel même, tout ce que l'évolution de la modernité ou post-modernité est en train de déstabiliser.

Cette conception n'est pas tout à fait pessimiste et porteuse de connotations négatives annonçant la mort du fait littéraire. Car « la littérature, observe Roland Barthes, est comme le phosphore : elle brille le plus au moment où elle tente de mourir » (Le degré zéro de l'écriture). L'impuissance peut être féconde, c'est à la fois le seuil de la création et le refus des frontières pour conquérir l'originalité. Cette impuissance n'est-elle pas un choix esthétique délibéré qui donne au texte toute sa force, mais que le lecteur peut percevoir comme une faille ? L'acte créateur finit toujours par donner forme à un monde dont il se voudra à son tour absent et qui n'aura pas la vertu de lui ressembler.

Nous voulons nous interroger dans le cadre de ce colloque sur l'impuissance de la littérature depuis le milieu du XIXème siècle en privilégiant les champs de la poétique, de la stylistique, de la socio-critique et de la linguistique ce qui n'exclut pas des éclairages philosophiques, psychanalytiques ou herméneutiques dans la mesure où ils donnent toute leur portée aux choix esthétiques.

Sans prétendre à l'exhaustivité, quelques axes de réflexion peuvent être suggérés :

- L'impuissance de la représentation et les limites de la mimésis

- Les affres de l'écriture (choix scripturaire des mots et exploration esthétique)

- Représentation de l'artiste en difficulté

- L'inconscient du texte

- La réflexion sur l'engagement

- La parataxe et les dislocations syntaxiques

- L'énonciation et la fluctuation des structures énonciatives. (on peut s'interroger par exemple sur le choix du monologue intérieur)

Délai de présentation des propositions:

30 septembre 2008

Résumé d'une dizaine de lignes à envoyer à : sfaxihafedh@yahoo.fr

eric.benoit@u-bordeaux3.fr

Date limite de réponse et confirmation:

30 novembre 2008

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Comité organisateur:

Bassem Aloui, Noureddine Ameur, Ali Abassi, Hassan Bkhairia, Eric Benoit, Sihem Koutini, Philippe Mogentale, Thabett Ouali, Hafedh Sfaxi, Mohamed Tabbabi.

Comité scientifique:

Ali Abassi, Eric Benoit, Alexandre Gefen, Fadhila Laouani, Dominique Rabaté, Mustapha Trabelsi