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Impuissance de la littérature

Impuissance de la littérature

Publié le par Alexandre Gefen

“Impuissance de la littérature”, colloque international organisé par l' Institut Supérieur des Langues Appliquées de Gafsa, l'École Normale Supérieure de Tunis, l'Université Michel de Montaigne, Bordeaux 3 (équipe TELEM), Institut Français de Coopération.

[ Actes parus en 2011: E. Benoît, H. Sfaxi (dir.), Impuissance(s) de la littérature ? ]

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          Affres du style et horreur de la page blanche, limites de la représentativité et fin de la mimésis, règne de l'informe et structure éclatée, autonomisation et retrait du monde, excès du signifiant et refus de l'illusion référentielle, divorce entre fiction et narration, fin des grandes polémiques littéraires… l'impuissance de la littérature est de nos jours un objet central de réflexion dans la création littéraire, au point qu'elle a tendance à éclipser le thème du pouvoir de la littérature. Il n'est pas du tout surprenant que l'ensemble des problématiques développées  ces dernières années s'interrogent sur l'état du champ littéraire : Dominique Maingueneau (Contre Saint Proust ou la fin de la littérature, 2006, Belin), Tzvetan Todorov (La littérature en péril, 2007, Flammarion) Antoine Compagnon (La littérature pour quoi faire ? 2007, Fayard) signalent que la littérature n'est plus investie d'une sorte de puissance sacrée et réfléchissent sur le statut même de l'imprimé, le rapport au temps, à l'image, au réel même, tout ce que l'évolution de la modernité ou post-modernité est en train de déstabiliser.

          Cette conception n'est pas tout à fait pessimiste et porteuse de connotations négatives annonçant la mort du fait littéraire. Car « la littérature, observe Roland Barthes, est comme le phosphore : elle brille le plus au moment où elle tente de mourir » (Le degré zéro de l'écriture). L'impuissance peut être féconde, c'est à la fois le seuil de la création et le refus des frontières pour conquérir l'originalité. L'acte créateur finit toujours par donner forme à un monde dont il se voudra à son tour absent et qui n'aura pas la vertu de lui ressembler.

 Nous voulons nous interroger dans le cadre de ce colloque sur l'impuissance de la littérature depuis le milieu du XIXème siècle (1848 étant pour la France une date charnière) en privilégiant les champs  de la poétique, de la stylistique, de la socio-critique et de la linguistique ce qui n'exclut pas des éclairages philosophiques, psychanalytiques ou herméneutiques dans la mesure où ils donnent toute leur portée aux choix esthétiques.

Sans prétendre à l'exhaustivité, quelques axes de réflexion peuvent être suggérés :

-        L'impuissance de la représentation et les limites de la mimésis

-        Les affres de l'écriture (choix scripturaire des mots et exploration esthétique)

-        L'inconscient du texte

-        La réflexion sur l'engagement

-        La parataxe et les dislocations syntaxiques

-        L'énonciation et la fluctuation des structures énonciatives. (on peut s'interroger par exemple sur le choix du monologue intérieur)