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Immigration et francographie. Bilan, enjeux et perspectives

Immigration et francographie. Bilan, enjeux et perspectives

Publié le par Marc Escola (Source : Dr. ESSIENE Jean-Marcel)

IMMIGRATION ET FRANCOGRAPHIE

Bilan, enjeux et perspectives

Pr. Jean-Claude Azoumaye (Université de Bangui)

Dr. Jean-Marcel ESSIENE (Université de Douala)

 

  • Contexte

La frilosité du contexte sécuritaire mondial se constate par la chute des barrières socioculturelles et l’exode massif des populations. Cette mobilité spatiale se vit à la fois comme une sémiotique de l’écartèlement identitaire et celle d’une constante volonté de reconstruction socioculturelle. De tels mouvements ont eu pour conséquences en Francophonie, dans le passé, l’émergence d’une littérature nouvelle et l’éclosion d’un style à la frontière de l’oralité et de l’écriture.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il se constate dans les imaginaires actuels une constante remise en question de la carte d’identité textuelle des espaces littéraires, un habile mixage des genres traditionnels, une re-création des intertextes socioculturels née de l’interpénétration des hypo et hyper cultures.

Cette simple observation des « tectoniques » géo-culturelles vient relancer le débat autour des questions relatives à l’immigration, en rapport avec l’éducation, la culture et les identités. Elle s’appuie également sur les dynamiques, les recompositions, les dialectiques transculturelles et les processus d’interculturalité.

  • Problématique

L’espace francophone est sujet à la résurgence d’une variété de littératures francophones, tantôt en rapport avec l’actualité, tantôt déconnectée de celle-ci. On constate également le foisonnement d’un débat autour de la figure de l’écrivain. La définition du statut de l’écrivain ne dépasse-t-elle pas les questions relatives à l’identité ? La littérature ne devrait-elle pas se centrer sur les paradigmes en rapport avec l’héritage littéraire de l’écrivain ?

 L’émergence d’une variété d’endonormes, soit du point de vue générique, soit du point de vue linguistique, questionne les productions littéraires actuelles. Ces mixtes répondent-ils à un refus du franco-centrisme ou alors sont-ils une affirmation de l’incapacité du texte francophone à dépendre d’un substrat culturel unique ? Au-delà, peut-on identifier les éléments qui justifient de la rupture ou du mixte socioculturel dans l’écriture francophone actuelle ?

 Cette problématique s’intéresse à la mutation des construits socioculturels, aux diverses  formes de marquages : linguistique, littéraire, sociologique, philosophique, historique, de mêmes que les variations identitaires.

L’objectif de cette réflexion vise l’analyse et l’impact de l’interculturalité sur la production littéraire, artistique et épistémologique. Il s’agit de comprendre comment s’opère la cohabitation entre divers substrats aussi bien sur le plan linguistique, esthétique que sur le plan socioculturel.

Il importe également de comprendre les mécanismes dont se sert le « nomadisme culturel » pour imposer un dépassement, voire une rupture des frontières dans le sens global de tout phénomène artistique (culturel, identitaire, géographique, artistique, épistémologique…).

  • Perspectives

Entre 2009 et 2013, des réflexions novatrices ont vu le jour autour de l’interculturalité. Elles se sont organisées autour d’un « atelier de la Transculturalité » qui a abouti à un colloque centré sur « La dynamique du métissage et les passeurs de culture ». Des interventions comme celles d’Abdellatif Chaouite, de Jacqueline Costa-Lascoux, d’Ahmed Kalouaz… ont permis de comprendre les dynamiques au cœur des variations de la langue et de la culture françaises.

Le Congrès du CIEF 2016 a également trouvé un précieux filon en cette thématique. Il s’est proposé de redéfinir la notion d’« identité nationale française » à travers les produits culturels des artistes d’origine (franco) maghrébine en France (écrivains, cinéastes, acteurs, chanteurs, comédiens, photographes, artistes, etc.) sur une période de 26 ans (1990-2016).

Les résultats de ces deux entreprises, pour se limiter à elles, attestent que toutes les disciplines en sciences humaines et sociales peuvent être mobilisées pour questionner la production littéraire en francophonie en rapport avec les notions de transculturalité, de recomposition esthétique, épistémologique, structurelle et socioculturelle.

Pour davantage affiner cette réflexion nous pourrons développer les axes ci-après : 

1- l'impact de la notion de transculturalité ou d'hybridation littéraire et l’émergence des normes endogènes dans  la création littéraire en francophonie; 

2- « écritures d'exil » et/ou «écritures migrantes », écritures émergentes ou processus de construction de la littérature, des codes esthétiques, des instances de légitimation en francophonie ;

3- Dynamique socio-langagière, émergence des formes hybrides, déconnexions, autonomisation, marges sociale et esthétique : agénéricité, déterritorialisation ;  

 4- Intersection transculturelle et interculturelle : identité, expérience, altérité, dissidences discursives ou idéologiques, les diktats épistémologiques et utopiques.

Les résumés d'une longueur d'environ 500 mots, suivis des mots clés en français ou en anglais, accompagnés d'une notice biobibliographique de l'auteur : Prénom / nom, fonction, institution, discipline de rattachement, laboratoires de recherches, coordonnées détaillées ; devront parvenir par voie électronique uniquement avant le 15 avril 2017 délai de rigueur à immigrationfranco@gmail.com

 

Calendrier :

Propositions de contribution au plus tard le 15 avril 2017

Avis du comité de coordination : 25 avril 2017 au plus tard

Réception des contributions définitives : 10 août 2017 au plus tard

Avis du comité scientifique : 10 sept 2017 au plus tard

Date probable de publication : Février 2018.

 

Comité de coordination :

Pr. Jean-Claude AZOUMAYE

Dr. Jean-Marcel ESSIENE

 

Comité scientifique :

Pr. Gabriel Danzi Gabriel (Université de Bangui)

Pr. Mathurin Songossaye, (Université de Bangui)

Pr. Clément Dili-Palaï (Université de Maroua)

Pr. Omer Massoumou (Université Marien Ngouabi)

Pr. Corinne Blanchaud (université de Cergy-Pontoise)

Pr. Flora Amabiamina (université de Douala)

Pr. Pierre Fandio (Université de Buea)

Pr. Alain Cyr Pangop (Université de Dschang)

Pr. Germain Moïse Eba’a (Université de Yaoundé I)

Pr. Raymond Mbassi Ateba (Université de Maroua)

Pr. Dassi (Université de Yaoundé I)

Pr. Desiré Atangana Kouna (Université de Yaoundé)

Pr. Jean-Jacques Rousseau Tandia (Université de Dschang)

Dr. Marie-Rose Abomo Maurin (Université de Yaoundé I)

Dr. Venant Eloundou (Université de Yaoundé I)

Dr. Isidore pentécôte Bikoko (Université de Douala)