Revue
Nouvelle parution
Images Re-vues, n° 11, 2013:

Images Re-vues, n° 11, 2013: "Des catégories à l'œuvre"

Publié le par Marc Escola (Source : Giuseppe Di Liberti)

Référence bibliographique : Images Re-vues n. 11/2013 Des catégories à l'oeuvre , EHESS - revues.org, 2014. EAN13 : 17783801.


Parution du nouveau numéro d'Images Re-vues

Des catégories à l'oeuvre

sous la direction de Giuseppe Di Liberti et Philippe Louis Rousseau

 

Extrait de l'Editorial:

Si, en accord avec la coutume, nous n’avons pas intitulé notre dossier selon le trope classique d’une inversion de termes (du genre « l’œuvre au travail, le travail de l’œuvre »), notre titre suit malgré tout le jeu d’un double sens, « Des catégories à l’œuvre ». Ce qui accordait d’abord l’ouverture d’une ambiguïté (qui rassemble sous son énoncé plus qu’une proposition simple) s’est finalement avéré donner titre selon son double sens à chacune de nos compréhensions de ce qui croise ici, au détour des articles rassemblés. « Des catégories à l’œuvre » pour simplement définir une régulation de l’œuvre d’art dont les effets travaillent depuis longtemps, sont encore actifs aujourd'hui, et chercheraient à perdurer d'une façon peut-être pas si simple – comprendre ce qu’il en est, depuis notre héritage d’art, d’histoire, de philosophie et d’esthétique, des catégories et de leur nature lorsque nous parlons d’œuvre d’arts. Ou, « Des catégories à l’œuvre » pour observer ce qu’il en est de ce travail à l’œuvre, ou dans l’œuvre, de ce qui y affleure comme symptômes, obligations ou déterminations, et qui nous permettrait d’apercevoir des catégories depuis leur dedans, au travail – question probablement anthropologique lorsqu'elle essaye d’ausculter du social, le nôtre ou un autre, à l’aide d’outils « dénaturant » les données qu'ils cherchent à construire. Il s’agirait, depuis le double-sens mentionné en titre, de savoir si (et comment) se superposeraient (ou diffèreraient) questions ontologiques et questions méthodologiques.

2En résumé, trois présupposés ont nourri la discussion autour de ce dossier et les choix des contributions. Le premier est que les catégories dérivent des œuvres, sont avant tout dans les objets et travaillent les objets. Le second est presque un constat : les catégories critiques sont aussi poïétiques et, par conséquent, l’observateur attentionné qui cherche à construire un discours sur l’œuvre ne peut échapper au processus de construction de l’œuvre – d’une manière ou d'une autre, il y collabore. Le troisième est mis en évidence par une remarque apparemment anodine : les œuvres d’art sont aussi des objets culturels qui incorporent de la théorie, et le discours sur (ou à partir des) œuvres sera tout autant constitutif, au moins partiellement, de celles-ci. En ce sens – et sans obligatoirement vouloir faire profession postmoderne –, ontologie de l’objet artistique et épistémologie des discours sur l’art nous semblent irrémédiablement associées. Ces trois points de départ imposent une réflexion sur les limites du discours sur l’art. Si en amont – et depuis Lessing – les structures des objets, la nature du médium et les possibilités de notre perception nous donnent quelques points de repère, en aval – et au moins après Panofsky – le discours (toujours historique) sur l’œuvre n’a pas de domaine propre et est, par nature, liminal.

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