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Appels à contributions
Île, mémoire, enfance

Île, mémoire, enfance

Publié le par Philippe Robichaud (Source : isolery jacques)

Dans le cadre du séminaire annuel organisé par Alexandra W. ALBERTINI et Jacques ISOLERY à l’Université de Corse Pasquale Paoli au sein de l’UMR CNRS 6240 LISA, sur le thème “Insularité/insularisation” et en vue de la publication du huitième numéro de la revue Fert’îles (Pétra éd.), nous lançons un appel à contributions pour 2018 sur le thème « île, mémoire, enfance » dans une optique littéraire, comparatiste ou interdisciplinaire.

Pour l’écrivain(e) qui cherche à faire remonter et exprimer avec le moins de pertes possibles les images fragmentées du passé, l’île n’est-elle pas la métaphore unificatrice par excellence, susceptible de suggérer le bercement nostalgique du proche et du lointain, les tempêtes des émois, la clôture du refuge, le labyrinthe des jeux, et, enfin, la coupure et le lien, cette ambiguïté dynamique qui organise le rapport de l’enfant au monde adulte comme de l’île au continent ? De surcroît, l’île est un espace fini, comme l’enfance est un temps achevé : leur richesse tient à la multiplicité foisonnante de leurs espaces.

Quelles sont les modalités d’inscription du secret, si cher et nécessaire à l’enfance et que l’on retrouve si souvent chez l’insulaire ? Celles de l’innocence et de son mythe, de la chute et de la perte et donc aussi parfois du traumatisme ? Y a-t-il rupture, mimétisme, miniaturisation, laboratoire ou anamorphose du monde et des jeux de l’enfance à ceux de l’adulte ? Est-ce l’enfance qui dira l’île ou l’île qui rappellera l’enfance ? Dans tous les cas, il en va d’un rapport difficile et exigeant à l’écriture pour exprimer, pour traduire dans la langue de l’adulte les expériences d’un espace-temps si différent, sans en trahir l’aura ni en déformer les images. Dire l’île de l’enfance c’est affronter la menace de ne pas parvenir à la reconnaître avec les mots d’un autre temps, d’un autre lieu ; affronter aussi la phobie de la séparation. Car il en va des îles et de l’enfance d’un rapport qui concerne tout autant l’auteur que ses personnages ou son lecteur[1]. Au même titre que l’autobiographie, ne faut-il pas sortir de l’île comme de l’enfance pour pouvoir y venir et en revenir ?

Abstracts (300 à 500 mots) à adresser à :

a.w.albertini@sfr.fr et j.isolery0659@gmail.com 

avant le 30 avril 2018. Les articles retenus viendront enrichir les actes du séminaire qui seront publiés courant 2019.

[1] Alain Schaffner, Récit d’enfance et romanesque, Paris, Encrage,  col. « Romanesque », 2004.