Collectif
Nouvelle parution
Hubert Gignoux. Séance de travail au Vieux-Colombier

Hubert Gignoux. Séance de travail au Vieux-Colombier

Publié le par Marc Escola

Hubert Gignoux, Séance de travail au Théâtre du Vieux-Colombier,

éditions du TNS, 95 pages.

Prix de vente 5 €.

Diffusion TNS. Contact : n.trotta@tns.fr

Comédien, metteur en scène, Hubert Gignoux est mort le 26 février 2008à l'âge de 93 ans.Jeune étudiant en droit et en sciences politiques, il pratique lethéâtre avec les Comédiens - Routiers et le Théâtre de l'oncleSébastien animé par un disciple de Jacques Copeau, Léon Chancerel, quiprésente des spectacles à travers la France entre 1932 et 1939. Faitprisonnier au début de la Seconde Guerre mondiale, Hubert Gignouxmaintient une activité théâtrale durant sa captivité et dès salibération réalise des spectacles de marionnettes avant de fonder, en1947, la Compagnie des marionnettes des Champs-Elysées avec HenriCordreaux. En parallèle, nommé “instructeur national d'art dramatique”en 1945, il organise des formules de stages de formation pour lethéâtre amateur. Dans ce cadre, il rencontre les Jeunes comédiens deRennes, troupe animée par Guy Parigot et lauréate du Concours desJeunes compagnies. Avec eux, il crée à Rennes, en 1949, le Centredramatique de l'Ouest qui s'inscrit dans le courant de décentralisationthéâtrale initié par Jeanne Laurent, dont Gignoux sera l'un despionniers. En 1957, il prend la direction du Centre dramatique de l'Est(ou Comédie de l'Est) installé en 1947 à Colmar, puis déplacé àStrasbourg en 1954. Durant son mandat, l'établissement devient en 1968le Théâtre national de Strasbourg. Au fil de ces années le metteur enscène aborde un répertoire éclectique mêlant aux classiques français etétrangers des auteurs contemporains tels Sartre, Genet, Max Frisch etsurtout Friedrich Dürrenmatt, dont il montera quatre pièces entre 1958et 1965.

Autant de ponctuations d'une pratique théâtrale exigeante etgénéreuse, fondée sur une notion de troupe et d'ouverture en directiondu public. Pédagogue au sein de l'Ecole du TNS, Hubert Gignoux futaussi un découvreur de talents contribuant à révéler Bernard-MarieKoltès dès 1970, avant de faire connaître sur France Culture, en 1973,la pièce de Laurent Gaudé, Onysos le furieux . Lassé du manqued'ampleur et de l'irrégularité du soutien accordé au théâtre public, ilquitte le Théâtre national de Strasbourg en 1971 pour se consacreruniquement à son activité de comédien qu'il n'a jamais abandonnée. Ilintègre la Comédie-Française comme pensionnaire entre 1983 et 1986, etparticipe à plusieurs films pour le cinéma et la télévision. Homme deconviction reconnu et apprécié, Hubert Gignoux compte parmi lespersonnalités marquantes du théâtre de la seconde moitié du XXe siècleen France.

A l'initiative de l'un de ses collaborateurs à Strasbourg,Louis Cousseau, et de Muriel Mayette, une vingtaine de ses amis,partenaires, confrères ou disciples, se sont réunis le 31 mars 2008 auThéâtre du Vieux-Colombier pour lui rendre hommage. De Roger Planchon àJean-Pierre Vincent, de Jacques Lassalle à Patrice Chéreau ou StéphaneBraunschweig, souvenirs, anecdotes et réflexions, éclairent diversesfacettes d'un personnage attachant à bien des titres. Ces propos sontjudicieusement publiés dans une brochure - illustrée d'une trentaine dephotos en noir et blanc - éditée par le TNS, qui constitue suivant lescas un rappel de mémoire ou une découverte.

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On peut lire sur le site nonfiction.fr un billet de G. Costaz sur ce volume: "L'homme qui découvrit Koltès".