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Hommage à Maxime Rodinson

Hommage à Maxime Rodinson

Publié le par Marielle Macé (Source : Institut du Monde Arabe)

Rencontres et débats
Les Jeudis de l'IMA
Un espace de réflexion et de débat autour des cultures et des savoirs du monde arabe.

Jeudi 18 novembre 2004
18h30, salle du Haut Conseil.
Hommage à Maxime Rodinson

L'orientaliste Maxime Rodinson est décédé à Marseille le 23 mai 2004, à l'âge de 89 ans. Issu d'une famille juive de l'immigration russo-polonaise, il poursuit des études à l'Ecole des langues orientales et est séduit par la méthode de l'Ecole des Annales et suit les séminaires de Marcel Mauss ; il devient professeur d'éthiopien classique à l'EPHE (section des sciences philologiques et historiques). Membre du PCF à partir de 1937, il s'en détache en dénonçant les dérives staliniennes et en est exclu en 1958. Il est l'auteur d'une oeuvre riche dont on retiendra d'abord son Mahomet, biographie consacrée au Prophète qui met en relation le texte sacré, son contexte social, politique, et culturel et les événements de l'époque. Citons aussi La Fascination de l'Islam, dans lequel il étudie la perception de cette religion depuis le Moyen Âge jusqu'à la science orientale actuelle. Ensuite, Islam et capitalisme, dont le titre n'est pas sans évoquer le livre de Max Weber sur l'éthique protestante et le capitalisme. Enfin L'islam : politique et croyance, dont quelques têtes de chapitres sont significatives : « Les schismes politiques de l'islam comme niches idéologiques », « Réveil de l'intégrisme musulman », «A propos du terrorisme, l'islam comme prétexte». On retrouve une constante dans les écrits de Rodinson : aucun ne sacrifie aux thèmes de Samuel Huntington sur le « choc des civilisations », schéma selon lui trop réducteur pour cerner une réalité multiple. Sur le conflit israélo-palestinien, il avait adopté une position d'une grande rigueur, critiquant le « fait colonial » israélien, mais défendant précocement les droits des deux peuples à avoir un Etat. Son oeuvre demeure partie prenante du mouvement progressiste arabe. Cet hommage se veut un retour sur une pensée toujours agissante.


Avec : Mohamed Arkoun, agrégé d'arabe, il a enseigné de 1961 à 1991 à la Sorbonne en tant que professeur d'histoire de la pensée islamique. Il fut également professeur à l'Université de Princeton (Etats-Unis) et d'Amsterdam (Pays-Bas). Directeur d'Arabica (Revue des études arabes), il a publié d'importants ouvrages sur la pensée arabo-musulmane. Il entame actuellement une réflexion sur les aspects historiques, politiques et culturels de la Méditerranée et du Maghreb. Philosophe, islamologue, on lui doit De Manhattan à Bagdad ; Au delà du bien et du mal (Desclée de Brower, 2003).


Jean-Pierre Digard, zoologue, ethnologue et orientaliste est directeur de recherche au CNRS où il a fondé et dirigé l'U.P.R. Sciences sociales du monde iranien contemporain (1982-1993). Il est l'auteur de nombreux travaux dont : Chevaux et cavaliers arabes dans les arts d'Orient et d'Occident (direction de catalogue d'exposition, IMA /Gallimard, 2002) , Une histoire du cheval. Art, techniques, société (Actes Sud, 2004).


Gérard Khoury, chercheur à l'Institut de recherches et d'études du monde arabe et musulman (IREMAM) d'Aix-en-Provence ; auteur de nombreux ouvrages et notamment d'un livre d'entretien avec Maxime Rodinson, Entre Islam et Occident (Les Belles lettres, 1998).


Jérôme Lentin, professeur d'arabe oriental à l'INALCO, auteur notamment de Recherches sur l'histoire de la langue arabe au Proche-Orient à l'époque moderne (thèse de doctorat, Paris III, 1997), « Réflexions sociolinguistiques sur la coexistence des langues dans l'histoire du Maghreb : les sources et leur interprétation », Trames de langues- Usages et métissages linguistiques dans l'histoire du Maghreb (Maisonneuve et Larose, 2003) et « La langue des manuscrits de Galand et la typologie du Moyen Arabe », Les Mille et Une Nuit en partage, sous la direction d'Aboubakr Chraïbi (Sinbad-Actes Sud, 2004).


Antoine Lonnet, chercheur au CNRS, spécialiste des langues sémitiques et des langues vivantes d'Arabie du sud, ancien élève de Maxime Rodinson, auteur des Textes de Pedro Alcalà. Edition critique (Peeters, 2002), et collaborateur du Dictionnaire des racines sémitiques (Peeters, 2000).


Christian Robin, historien et philologue. Auteur d'une thèse sur l'Arabie antique, sous la direction de Maxime Rodinson. Directeur de recherche au CNRS, il dirige le Laboratoire des études sémitiques anciennes (Collège de France) et la Mission archéologique qui fouille le site de Hasî au Yémen. Il a écrit plusieurs ouvrages sur l'histoire du Yémen antique, et fondé le Centre français de recherche de Sanaa (actuel Centre Français d'Archéologie et de Sciences Sociales de Sanaa) et la revue Arabia.