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Hommage a Assia Djebar. Sortir de la marge et du harem

Hommage a Assia Djebar. Sortir de la marge et du harem

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Nelly Noury-Ossia)

En 1975, Helene Cixous revolutionna la discipline de la theorie des genres (gender theory) en publiant son fameux texte sur Le rire de la Meduse dans lequel elle exhorte les femmes a ''sortir de la marge et du harem.'' Dans cet hommage a Assia Djebar, la revue CELAAN se propose de se pencher sur le paradigme de ''l'echappee hors harem'' [1] dans l'oeuvre litteraire, cinematographique et theorique de Djebar.

S'il est vrai qu'Assia Djebar a joue le role de precurseur dans la creation d'une ecriture feminine maghrebine en francais et qu'un grand nombre de Maghrebines se saisirent du qalam que cette derniere leur tendait, force est de constater que depuis son immortalisation a l'Academie francaise en 2005, Djebar a ete la cible de vives attaques lui reprochant notamment de fomenter les stereotypes orientalistes sur la condition de la femme arabo-musulmane, victime eternelle d'une culture qui serait oppressive,monolithique et immuable.

Nou projetons de reunir des travaux interdisciplinaires sur la thematique de l'envol des femmes qui defile dans le corpus djebarien depuis son premier roman, La soif (1957) jusqu'a Nulle part dans la maison de mon pere (2007) en passant par sa production cinematographique et ses textes theoriques (Ces voix qui m'assiegent). Depuis de nombreuses annees, la critique arabo-americaine s'est efforcee de briser l'image orientaliste de la femme Arabe tiraillee entre deux facettes: celle de l'odalisque passive, aphasique et sensuelle et celle de la musulmane voilee, soumise et tourmentee par les membres de sa communaute. Assia Djebar s'inscrit-elle dans cette tournure des-orientaliste?

Cette querelle entre l'orientalisme, le contre-orientalisme ou encore le des-orientalisme ne peut se faire sans passer par une reflexion sur l'histoire de la colonisation de l'Algerie qui est bien entendu pregnante sous la plume djebarienne. Depuis les annees 2000, nous avons pu assister, d'une rive a l'autre, au phenomene de la guerre des memoires et les historiens n'ont pas manque de decrier les dangers de cette ''hypermnesie'' [2] qui incite un discours d'auto-victimisation, un isolement dans le passe, une impossibilite a vivre dans le present et a envisager l'avenir. Il serait interessant d'examiner comment Assia Djebar parvient a naviguer sur les flots de la memoire coloniale en evitant de couler sous la litanie victimaire.

Notes: [1] Assia Djebar [2] Henri Rousso

CALENDRIER:

- 30 septembre 2014: titre+resume de 300 mots a envoyer a Nelly Noury: nnossia@uh.edu

- Les articles selectionnes (maximum 5000 mots) doivent etre envoyer au plus tard le 31 janvier 2015 a nnossia@uh.edu

Les consignes de redactions se trouvent sur le site: http://www.skidmore.edu/celaan