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Histoire, Réécriture et Médias anglophones au XXe et au XXIe siècle

Histoire, Réécriture et Médias anglophones au XXe et au XXIe siècle

Publié le par Vincent Ferré (Source : Revue électronique LISA (Université de Caen))

Histoire, Réécriture et Médias anglophonesau XXe et au XXIe siècle :

De la réalité à la fiction

Comprise comme une séried'événements marquants survenus à une période donnée dans un contexte donné,l'Histoire reflète généralement une rupture ou un changement dans l'évolutiond'une société. Ceci s'opère tant au niveau conjoncturel qu'au niveaustructurel, où les répercussions de faits qualifiés d'historiques revêtent tourà tour une dimension politique et socio-culturelle, voire idéologique. Dans lessociétés contemporaines du XXe et du XXIe siècle, s'ajoute en outre à cettetrilogie une dimension médiatique. De la télédiffusiondu couronnement de la Reine Elisabeth le 2 juin 1953, soit quelques annéesseulement après la reprise de la BBC après-guerre,dans un contexte britannique, aux tristement célèbres images des attentats du11 septembre 2001, de notoriété mondiale, l'Histoire, d'abord vécue commeimmédiate par ses principaux acteurs, est dorénavant inévitablement médiatisée,qu'elle soit relayée aux citoyens par la presse ou par la radio, par latélévision, voire par l'Internet, plus récemment.

Mais il semble également exister unsecond niveau de médiatisation de l'Histoire. Outre l'accès croissant à desdonnées factuelles, le public a de fait vu l'essor de « fictions tirées defaits réels », dont certaines, précisément, à caractère historique. Ainsique le suggère la formule, presqu'un oxymore, ce type de supports paraîtcristalliser toute l'ambiguïté du rapport entre Histoire, réelle, ethistoire-fictions. Car si la représentation médiatisée d'un fait historique induitune sélection des informations, sa représentation fictive occasionne en sus unereconstruction, une mise en contexte où l'Histoire nationale se combine fréquemmentà un destin individuel, ce qui est notamment le cas dans la plupart desdocu-fictions. Généralement aptes à exprimer un point de vue personnel, etsouvent engagé, de l'auteur, les docu-fictions ne sont pourtant pas les seuls documentsaudiovisuels susceptibles de procéder à un retour sur l'Histoire. C'est eneffet également le cas de certains films de fiction, mais aussi de séries ou defeuilletons télévisés, où l'« effet de réel » continue d'occuper uneplace prépondérante. De même, le cinéma choisit-il parfois de réécrire un faithistorique d'ampleur nationale ou mondiale, une thématique par exempledéveloppée à travers le courant de « réalisme social ».

Davantage que la transcription defaits réels bruts et, pour ainsi dire, pris « sur le vif », tellequ'elle apparaît dans les journaux télévisés ou dans les magazinesd'informations ou d'investigation, la problématique retenue pour ce numéro dela Revue LISA s'articulera par conséquent autour de la réécriture del'Histoire dans des supports audiovisuels à caractère fictif. Ce numéro devraitainsi permettre d'étudier le rapport particulier entre réalité et fictions dansles médias animés du monde anglophone, mais aussi entre Histoire etreconstruction, ou reconstitution, historique. Il s'agira dès lors d'analyserla façon dont s'opère la médiatisation de l'Histoire. Comment les principauxacteurs médiatiques anglophones concilient-ils fiction et réalité ? Quelregard posent-ils sur un épisode particulier et sur la société au senslarge ? Quelle distance prennent-ils vis-à-vis de la doxa, c'est-à-dire du point de vue le plus communément relayé aupublic ? Enfin, quelle marge de manoeuvre possèdent-ils en regard del'institution médiatique ? Car s'interroger sur la relation entre Histoireet médias implique nécessairement de s'interroger simultanément sur la notionde réécriture et sur les filtres parfois mis en oeuvre dans le processus dereconstruction audiovisuelle.

Merci d'envoyer vos propositionsd'articles (une page A4 maximum), accompagnées d'une courte bio-bibliographie(300 mots), à Amandine Ducray (aducray@hotmail.com) avant le 30 janvier 2010(les articles seront à envoyer avant le 30 septembre 2010). Les auteurs sontpriés de respecter les normes de présentation indiquées sur le site de la Revue LISA/LISA e-journal. (<http://www.unicaen.fr/mrsh/lisa/presentFr.php>ou très prochainement ).