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Histoire et représentations au Maghreb

Histoire et représentations au Maghreb

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Hafedh Djedidi)

L’Unité de recherche sur l’ethnoscénologie et l’Institut Supérieur d’Art Dramatique de Tunis

Organisent le 26 et 27 octobre 2012 un Colloque international sur le thème

Histoire et représentations au Maghreb

 

APPEL A COMMUNICATIONS

L’Histoire a été depuis l’antiquité une source d’inspiration pour les auteurs dramatiques. Citée déjà par Aristote comme l’un des recours possibles pour que l’action dramatique soit  vraisemblable. Grand nombre de pièces portent ainsi des titres référant à des figures de l’Histoire (Henri IV, Cromwell, Jugurtha, Hannibal,) ou à des événements marquants de l’Histoire (La Guerre de Troie, le conflit israêlo-arabe) sans compter le nombre encore plus important de pièces qui, à travers des métaphores, reprennent des faits d’histoire actuels. L’Histoire étant une dimension de l’humaine condition, l’homme ne peut, semble-t-il, dès lors qu’il veut se représenter, se la représenter d’une quelconque façon, soit pour en glorifier certaines articulations ou certains de ses acteurs les plus emblématiques, soit pour illustrer  à travers elle ou ses tragédies ou ses espoirs. Il y recourt aussi par stratégie, comme truchement pour y transposer ses inquiétudes, ses angoisses, sa révolte, sa dénonciation des Pôles de puissance hégémoniques qui pèsent sur son quotidien ou des régimes tyranniques qui aliènent ce quotidien par le musellement des libertés, ou qui le spolient par leur corruption.

Le théâtre permettant le croisement des cultures et donnant lieu d’une certaine manière à une forme d’inter-culturalité par les adaptations, les traductions et les réécritures, il y a lieu de se poser la question du statut de l’Histoire dans l’imaginaire des créateurs, auteurs, metteurs en scène, scénographes, de sonder les mécanismes, les associations et toutes les opérations intellectuelles qui établissent ce rapport intriguant entre Théâtre et Histoire.

En terre du Maghreb, l’Histoire a été une réserve dans laquelle beaucoup d’hommes de théâtre ont  cherché des faits pour alimenter leurs actions dramatiques, puisé des thèmes, sélectionné des personnages emblématiques. Les pionniers ont bien enrichi leur répertoire par des créations  largement inspirées de l’Histoire : Slaheddine al-Ayoubi de George Abiadh en 1921, « Billel Ben Rbah »  de  Mohamed al-Aid, en 1938,  « Hannibal » , de Ahmed Tewfik El Madani  et  « Al Khansa »  de Mohamed Salah Ramadhan, pour ne citer que ceux-là.

La deuxième génération, celle de Madani, de Alloula, de Berrechid, de Tayyeb Seddiki n’a pas dérogé à la règle ( « Maoulay Assoltan al-Hafçi », « Mourad athaleth », « Ibn arroumi fi modon as-safih », etc., ). Le répertoire de l’actuelle génération n’est pas exempt de modèles analogues si l’on prend en exemple la toute dernière création tunisienne de Raja Farhat, Bourguiba, dernière prison.

Sur les motivations de ces recours, il y a, aujourd’hui encore, très peu de littérature critique. Qu’est-ce qui, de temps en temps, permet ces re-visites de l’Histoire par le biais de l’art des planches ? Y a-t-il dans ce recours une simple volonté d’ancrage identitaire ? Est-ce une dérive de la censure ? Doit-on y lire des velléités esthétiques par un renchérissement de la vraisemblance ou un simple support à un discours social qui a besoin de personnages ou de faits réellement porteurs ? Ou encore, faut-il y voir plutôt la tentation de l’hommage et de la glorification des faits et des héros repères à des peuples en désarroi ?

C’est à ce large débat que l’Unité d’éthnoscénologie et l’ISAD convient les chercheurs en études théâtrales des pays du Maghreb et d’ailleurs.

Les propositions doivent être envoyées aux adresses électroniques suivantes avant le 30 juin 2012 :

 

olfa.bouassida@gmail.com

aliaoun2003@yahoo.fr

Comité scientifique

Mohamed Driss Messaoudi, Université de Tunis

Hafedh Djedidi, Université de Sousse

Mohamed Abaza, Université de Tunis

Mahmoud Mejri, Université de Tunis.