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Histoire et Fiction dans les littératures francophones

Histoire et Fiction dans les littératures francophones

Publié le par Marc Escola (Source : Driss Aïssaoui / Vincent Simedoh)

Appel à communications et ateliers

Colloque international

Histoire et Fiction

 (Littératures francophones)

Département de français

Université Dalhousie

Halifax – Canada

8-10 octobre 2015

 

L’histoire et la fiction entraînent des relations qui restent constamment à réinterroger pour la raison que la ligne de partage ou la frontière n’est jamais clairement définie.

Dans son livre Le Prince et le marchand. Idéologiques : la littérature et l’histoire, Pierre Barbéris mène à ce propos une réflexion en disant que l’histoire se constitue dans une déontologie concernant la fidélité au référent et est entièrement pénétrée de principes idéologiques qui lui donnent une certaine force, mais qui en même temps, l’empêchent de voir émerger des problèmes nouveaux que la littérature, par sa force de représentation, est seule à mettre en récit. Alors que l’histoire est discipline, à la recherche de la certitude à travers ses concepts établis, la littérature marche à l’effraction de l’établi, du non-dit, à la transgression grâce à la diversité de points de vue, à la porosité et du caractère polyphonique qui peut s’en dégager. Elle peut dire l’inavouable, l’inapprochable, le non visualisable, l’interdit, la dissonance ou le dysfonctionnement en ouvrant ainsi le champ des possibles en matière de significations et de compréhension du fait réel : « Ecrire le réel, c’est le lire et le donner à lire avec tous les risques ; c’est non pas substituer à une unité et à une cohérence idéologique une nouvelle unité ni une nouvelle cohérence tout aussi idéologique, mais inscrire dans la représentation du réel empirique les possibilités diverses de son éclatement, de ses évolutions, de ses relectures, la possibilité en un mot d’actions nouvelles encore inclassées » (Barbéris:1980, 346)

A ce niveau, il va sans dire que c’est la question du traitement du réel et du regard qui se pose et conduit donc à celle de la combinaison et de l’histoire et de la fiction et donc de la dualité du roman historique. Il est donc question moins de l’ancrage historique que la fonction narrative cognitive et quelquefois anthropologique de celle-ci. De ce fait, en croisant la fiction et l’histoire, il pourrait s’agir des enjeux de compréhension, de relecture mais en même temps de questionnements multiples. Que ce soit de Khadra, de Sansal, de Alem, de Nganang, de  Elkourti, de  Serhane, de Miano ou de Condé pour ne citer que ceux-là, on analyse un traitement de l’histoire qui pose la question non seulement des enjeux historiques, politiques, culturels mais aussi et plus important encore, de l’ouverture d’un vaste champ de significations.  Quels sont alors les enjeux de la représentation dans le monde où la mise en fiction de l’histoire pose d’innombrables questions d’ordre mémoriel, politique, de représentations au sens postcolonial de la déconstruction et de la construction ?

Les propositions de communications et d'ateliers, incluant vos coordonnées, affiliation et domaine de spécialisation, devront être acheminées, par courriel à l'adresse suivante: Vincent Simédoh : vincent.simedoh@dal.ca et à Driss Aissaoui : aissaoui@dal.ca au plus tard le 31 mai 2015.