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Nouvelle parution
Histoire Epistémologie Langage XXVIII / 1, histoire des idées linguistiques

Histoire Epistémologie Langage XXVIII / 1, histoire des idées linguistiques

Publié le par Alexandre Gefen (Source : C. Puech)

HISTOIRE ÉPISTÉMOLOGIE LANGAGE,
UFR DE LINGUISTIQUE
UNIVERSITÉ PARIS 7
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© SHESL (Paris), 2006 ISSN 0750-8069
ISBN-10 10 2-9520470-6-5
ISBN-13 978-2-9520470-6-7

Histoire Epistémologie Langage XXVIII / 1 est paru (Décembre 2006)

HISTOIRE DES IDEES LINGUISTIQUES
ET HORIZONS DE RETROSPECTION


- C. PUECH : Présentation: pour une histoire de la linguistique dans l'histoire de la linguistique?

Il s'agit de ressaisir comment, réflexivement, la constitution historique des idées linguistiques intervient de manière explicite (plus ou moins explicite) chez les grammairiens ou linguistes eux-mêmes à différentes périodes. La question que nous nous sommes posés, en somme, est celle de savoir quelle conscience méta-historique (ou historiographique) grammairiens et linguistes possèdent des catégories descriptives et explicatives qu'ils mettent en oeuvre . Quel(s) statut(s) accordent-ils à la temporalité qui affecte les outils dont ils se servent dans leur travail de description des langues, d'explication des faits linguistiques ? Quels « usages de l'histoire » ont-ils, préconisent-ils, critiquent-ils ? La dimension historique est-elle une pièce essentielle de la « conscience disciplinaire » des linguistes ? Quel degré de pertinence explicative cette notion possède-t-elle ? A quelles conditions est-elle « objectivable » ? Jusqu'à quel point le recours qu'ils ont parfois au passé de la discipline est-il fiable pour l'historien ? A quel niveau de la description/explication historique l'historien peut-il ou doit-il en tenir compte ? Existe-t-il des scansions dans cette temporalité seconde propre au développement idées linguistiques ? Où se situent-elles ? De quelle nature sont-elles ?, etc. Nous présentons ici le cadre d'une recherche en cours.

- B. COLOMBAT Les références aux anciens et aux modernes chez les grammairiens latins du 16e s. (Linacre, Scaliger, Ramus,Sanctius) .

Cet article a pour objet d'étudier quelle place quatre grammairiens du XVIe s. accordent à leur prédécesseurs, qu'ils soient antiques, médiévaux ou humanistes. Linacre n'inscrit pas d'emblée son De emendata (1524) dans un contexte historique, mais n'hésite pas à citer auteurs antiques et contemporains pour approuver ou discuter leurs textes. Scaliger (De causis, 1540) condamne constamment la tradition antérieure (cf. les 632 erreurs répertoriées dans l'Index errorum), mais en masquant le plus souvent l'identité des personnes derrière des formules générales. En plusieurs endroits des Scholae grammaticae (1569), Ramus dresse un tableau critique d'une genèse des parties du discours, en montrant son incohérence grandissante. Dans sa Minerva (1587), Sanctius revient de façon encore plus critique sur cette genèse, tentant de retrouver dans le Sophiste de Platon un classement des mots en cinq catégories principales et attaquant systématiquement L. Valla. Même si l'on retrouve parfois chez ces quatre grammairiens le souci d'établir une chronologie, leur entreprise relève moins de l'histoire proprement dite que de la doxographie, chacun d'entre eux convoquant ses prédécesseurs comme des contradicteurs avec qui il doit engager une disputatio.

- J.-M. FOURNIER ET V. RABY, Formes et usages du discours historiographique chez les grammairiens français
La question de l'horizon de rétrospection de la Grammaire Générale est ici appréhendée par le biais de ses représentations discursives. La référence explicite aux oeuvres grammaticales du passé est considérée sur le long terme, du 16e au début du 19e s., à partir d'un corpus d'ouvrages représentatifs. Trois configurations discursives majeures sont examinées : la mention, allusive ou nominative, des grammairiens du passé inscrite dans le texte historiographique, la compilation historiographique représentée par le genre de la « bibliothèque » ; enfin, le traité historiographique proprement dit, tel qu'il naît à la fin du 18e s. sous la forme du « discours des progrès ». L'examen et la comparaison de ces diverses manières de dire le passé de la discipline permet d'éclairer l'émergence, dans la seconde moitié du 18e s., d'une conscience de l'historicité des théories linguistiques.

- S. ARCHAIMBAULT, L'histoire de la linguistique, un élément d'une culture linguistique nationale
Dans cet article nous réfléchissons sur la propension, assez partagée chez les grammairiens et linguistes russes, à monumentaliser la langue russe. Dans cette vision d'un patrimoine partagé par des locuteurs idéaux, dont la persistance dans la durée ne manque pas de frapper l'observateur, la vénération dont certaines grandes figures sont l'objet vient en bonne place. Le cas de Mixail Lomonosov est emblématique de la construction d'une tradition linguistique qui tend à se confondre avec une tradition nationale.

- D. SAVATOVSKY, Meillet historiographe du comparatisme
L'article porte sur le type d'histoire des sciences mis en oeuvre par Meillet dans son développement de la grammaire comparée, publié en appendice à l'Introduction à l'Etude comparative des langues indoeuropéennes (1903). On situe d'abord la parution de l'Aperçu dans la crise des fondements à laquelle doit faire face le comparatisme des années 1880-1910. Puis on met ce texte en regard des histoires produites par les linguistes de la fin 19e-début 20e s., notamment celles de Delbrück (1880) et de Pedersen (1916). Après avoir examiné la place que Meillet accorde à Schleicher, on s'attache surtout à son interprétation des apports de l'Ecole néogrammairienne. On précise ensuite dans quelle mesure les révisions et les« retouches » des six premières rééditions de l'Introduction ou la « refonte » inaboutie de la septième (1934), elles-mêmes éclairées par les nombreuses remarques d'ordre historiographique figurant dans d'autres travaux de Meillet, prennent en compte les nouvelles découvertes (le hittite)
et les nouvelles tendances du comparatisme après 1900. Enfin, on indique à quelles conditions et sous quelles formes l'histoire d'une science comme la grammaire comparée, quand elle est écrite par les praticiens eux-mêmes, participe du franchissement du seuil de disciplinarisation de cette science.

- S. AUROUX, Les modes d'historicisation
Etre historien des sciences c'est tâcher s'établir des chronologies et des lignes causales. Ce dernier point est ce qui distingue l'historien de l'historiographe qui ne fait que raconter, (encore que le récit soit déjà une trame explicative) plus encore, c'est construire des représentations et des explications.


VARIA
L. FORMIGARI, Pour une philosophie de la linguistique â S. VERLEYEN, La phonologie diachronique générative : du formalisme initial à la réappropriation de la tradition

LECTURES & CRITIQUES
REVUE EDITEE PAR LA SHESL  AVEC LE CONCOURS DU CNRS ET DE L'UNIVERSITE PARIS 7 HISTOIRE ÉPISTÉMOLOGIE LANGAGE
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