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Héritages baudelairiens (1931-2013) (M. Labbé)

Héritages baudelairiens (1931-2013) (M. Labbé)

Publié le par Matthieu Vernet

Mathilde Labbé soutiendra sa thèse de doctorat intitulée Héritages baudelairiens (1931-2013) le 6 décembre 2014 en Sorbonne (1, rue Victor Cousin, 75005), amphithéâtre Le Verrier, à partir de 9h.

Le jury sera composé de :

M. André Guyaux, Professeur à l'Université Paris-Sorbonne (directeur de thèse)

M. Edward K. Kaplan, Professeur à Brandeis University,

M. Luca Pietromarchi, Professeur à l'Università degli studi Roma 3

M. Henri Scepi, Professeur à l'Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle.

Position de thèse

Alors qu’Aragon, en 1954, refusait les « vieux enchantements[i] » baudelairiens au profit d’une poétique nouvelle, Cédric Demangeot, en 2013, annonce que Baudelaire « raura raison[ii] ». Loin de se détourner des Fleurs du mal, les poètes semblent y revenir. Cependant, le Baudelaire de nos contemporains n’est plus le poète de la Charogne, mais celui qui a fait entrer en poésie la fêlure douloureuse du « lyrisme critique[iii] » identifié par Jean-Michel Maulpoix. L’étude de la fortune de Baudelaire a donné lieu à plusieurs ouvrages concernant la période qui se termine par le cinquantenaire de sa mort, en 1917. Il ressort de ces études que l’antibaudelairisme est loin de se limiter aux années qui suivent la publication et le procès des Fleurs du mal : il s’agit, selon André Guyaux, d’un « phénomène tentaculaire, qui n’affecte pas exclusivement les individus et les milieux obtus[iv] ». L’analyse de la fortune de Baudelaire après 1917, en revanche, reste incomplète. Des bibliographies commentées ont rendu compte des publications des décennies 1950 et 1960, ou des nombreuses exégèses des Fleurs du mal, tandis que l’influence de Baudelaire était réévaluée et nuancée par les études d’Henri Peyre et de Pierre Trahard, en 1967 et 1973[v]. Ce dernier estime qu’« il est excessif d’affirmer que Les Fleurs du mal commandent toute la poésie française de la fin du xixe siècle à nos jours[vi] ». Les analyses les plus récentes mettent en évidence des « distortion[s][vii] » dans les lectures de l’œuvre, des « légendes[viii] » des Fleurs du mal  et des malentendus d’interprétation qui ont accéléré ou ralenti l’intégration du poète maudit dans le canon littéraire[ix]. La reconnaissance de l’œuvre en dehors de la France a fait l’objet de quelques études, en particulier en ce qui concerne l’Espagne, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Japon, la Russie et la Chine[x]. Notre étude est destinée à poursuivre les analyses de la fortune de Baudelaire en France en montrant l’existence d’une unité propre à la période la plus tardive.

En effet, deux époques peuvent être distinguées dans la reconnaissance de l’œuvre de Baudelaire, la rupture se situant entre 1928 et 1931. De la première publication de poèmes intitulés Les Fleurs du mal, en 1855, à l’entre-deux-guerres, la reconnaissance progresse, des cercles poétiques à l’institution universitaire. Quand l’œuvre de Baudelaire, en 1917, entre dans le domaine public, les éditeurs s’emparent des Fleurs du mal, malgré la situation de guerre peu favorable au commerce des livres. De 1917 à 1931, de nombreuses initiatives contribuent à l’institutionnalisation du poète. Si Paul Souday, en 1917, pense avoir assisté à « l’apothéose de Baudelaire[xi] », Louis Barthou, Camille Mauclair et Ernest Raynaud jugent cet anniversaire trop discrètement célébré[xii]. En 1921, centenaire de la naissance du poète, Proust fait de lui un « classique » dans une étude publiée par La Nouvelle Revue française[xiii], les surréalistes lui font une place de choix au sein du panthéon des écrivains qu’ils publient dans Littérature et Thibaudet constate que Baudelaire est l’objet d’un « procès d’incorporation au Grand Être littéraire »[xiv]. L’institutionnalisation est accomplie au tournant des années 1930 : en 1928, Baudelaire est au programme du concours de l’agrégation et les réticences des antibaudelairiens semblent balayées par la reconnaissance unanime de la valeur de l’œuvre. Le début des années 1930 correspond à une charnière entre le moment de ce que l’on peut appeler la canonisation, où la valeur relative de l’œuvre devient valeur absolue, et le moment de la patrimonialisation, où l’œuvre est intégrée à une histoire mémorielle et aux politiques culturelles ou scolaires destinées à fonder une culture collective. À ce moment, Les Fleurs du mal semblent avoir acquis le « classicisme de ce qu’on appelle les chefs-d’œuvre », qui, selon Jauss, est caractérisé par le fait qu’on prête à de telles œuvres une « signification éternelle »[xv]. De 1931 à nos jours s’accomplit ce que Thierry Roger a désigné, à propos de Mallarmé, comme une « seconde phase d’institutionnalisation[xvi] ». L’œuvre a franchi le seuil de l’université : sa fortune excède le champ littéraire.

Même si Philippe Soupault juge, dans une biographie critique de 1931, que « Baudelaire n’est pas encore à sa place[xvii] », le poète est choisi parmi les auteurs majeurs de la littérature française pour le premier volume des éditions La Pléiade[xviii]. En 1933, la reconnaissance universitaire est acquise, comme le montre la publication de l’ouvrage de Marcel Raymond De Baudelaire au surréalisme. Essai sur le mouvement poétique contemporain[xix]. Le critique développe une thèse alors déjà consensuelle : Baudelaire constituerait l’origine de la modernité poétique. Au même moment, un comité Baudelaire, auquel participent Yves-Gérard Le Dantec et Paul Valéry, réclame l’installation d’une nouvelle statue de Baudelaire dans le jardin du Luxembourg[xx].

La mémoire du poète semble illustrer parfaitement ce que Pierre Nora écrit à propos du patrimoine artistique national, « instance réconciliatrice et inoffensive, au-delà des conflits sociaux ou politiques[xxi] ». À chacune des étapes de l’institutionnalisation de Baudelaire et de la diffusion de son œuvre, des communautés de lecteurs semblent se faire concurrence pour l’appropriation de sa mémoire. Nombreux sont les écrivains et critiques catholiques qui se font les champions de Baudelaire : Suarès, Claudel et Mauriac, qui le célèbrent dès le centenaire de sa naissance, en 1921, sont suivis plus tard par Pierre Guillain de Bénouville, Charles Du Bos, Pierre Jean Jouve, Pierre Emmanuel ou Stanislas Fumet. Dès 1922, d’autres écrivains s’engagent dans une entreprise de légitimation de Baudelaire, relayée en particulier par une presse nationaliste sensible aux thèses de Maurras. Candide, L’Action française et Gringoire publient des articles de Léon Daudet, Fernand Vandérem ou René-Albert Fleury appelant à une meilleure reconnaissance de Baudelaire, que ce soit au sein de l’institution scolaire ou à travers l’érection d’une statue. À la même époque, Soupault, Michaux, Breton et Eluard voient en Baudelaire un prophète, un « bienfaiteur[xxii] » de l’humanité littéraire, et louent sa « tendresse sans bornes[xxiii] ». L’humanisme de Baudelaire est la légende par laquelle les écrivains et les critiques proches du communisme tentent, après Walter Benjamin, de faire leur le poète qui veut n’être « d’aucun parti ».

Après 1945, Baudelaire est l’objet de réappropriations successives dues en partie à l’anniversaire du procès des Fleurs du mal, mais surtout à l’offensive de Sartre contre le poète, en 1946[xxiv]. La réaction de la critique à cet essai montre, si c’était nécessaire, que Baudelaire est pleinement intégré au canon littéraire. Après la Seconde Guerre, rares sont les antibaudelairiens, en dehors de Marcel Aymé, qui s’en prend au poète dans Le Confort intellectuel, en 1949[xxv].

À partir des années 1960, une autre séparation se dessine entre les écrivains partisans d’un nouveau lyrisme et ceux qui se reconnaissent dans le mouvement littéraliste. Les uns, comme Philippe Jaccottet ou André Frénaud, sont proches de la revue L’Éphémère fondée par Yves Bonnefoy, Jacques Dupin et André du Bouchet. Les autres collaborent à l’Oulipo, comme Jacques Roubaud ou Georges Perec, ou à Tel Quel, comme Michel Deguy ou Philippe Sollers. Là encore, deux interprétations et deux usages de l’œuvre de Baudelaire s’opposent. Cependant, il ne s’agit plus alors de défendre le poète : il n’existe plus de partisans de Baudelaire ni d’antibaudelairistes. Chacun, en revanche, se considère comme son héritier : le legs de Baudelaire à la poésie et à la littérature est considérable, mais sa présence reste diffuse.

 

Analyser la place de l’œuvre de Baudelaire dans la littérature française implique de comprendre sa fortune littéraire et sa fortune critique mais aussi, parce que ces phénomènes de reconnaissance dépendent les uns des autres, ce que Baudelaire lègue aux arts visuels, à la musique et au spectacle vivant. Nous abordons les héritages de Baudelaire selon trois perspectives croisées, celle de la commémoration par la critique, celle de la fortune littéraire et celle de la patrimonialisation hors de la littérature[xxvi]. Le terme héritage permet de regrouper ces différents aspects du processus par lequel une œuvre est institutionnalisée et de désigner l’appropriation des œuvres du passé comme un acte conscient.

La première partie de notre travail est consacrée à l’étude de la commémoration de Baudelaire, rituel constitutif de la mémoire littéraire. Les années 1957, 1967 et 2007, où l’on célèbre respectivement le centenaire du procès des Fleurs du mal, le centenaire de la mort de Baudelaire et le cent cinquantième anniversaire du même recueil, fournissent un corpus d’articles et d’ouvrages qui permettent de mettre en évidence des stratégies d’appropriation de l’œuvre. L’euphorie commémorative de 1957 est suivie d’une vigoureuse controverse, en 1967, puis d’un consensus, en 2007. L’histoire de ces commémorations dans la presse fait apparaître l’existence d’un culte républicain, signe de l’institutionnalisation de l’œuvre, qui déplace le débat critique de l’estimation à l’interprétation. Baudelaire est célébré dans Les Nouvelles littéraires aussi bien que par Le Figaro ou Les Lettres françaises et trouve en Mauriac et en Aragon deux défenseurs ardents, alors que leurs engagements respectifs les opposent par ailleurs. Arthur Adamov et Jacques Madaule, dans Les Lettres françaises, sont aussi prompts à faire l’éloge de Baudelaire que Gérard Bauër ou André Billy, dans les colonnes du Figaro. L’union sacrée constatée par Étiemble dans le cas de Rimbaud est également sensible dans celui de Baudelaire : les grandes revues littéraires se font concurrence pour célébrer le poète. Les Nouvelles littéraires, Les Lettres françaises, Europe, la Revue des Sciences humaines et la Revue d’histoire littéraire de la France consacrent au moins un numéro spécial à la commémoration de Baudelaire en 1957 ou 1967.

Dans un deuxième temps, nous nous attachons plus précisément à l’étude de la fortune littéraire de l’œuvre, de Gide à Carco, Bonnefoy, Jouve, Deguy, Houellebecq et Demangeot. Nous proposons de réévaluer le jugement d’Henri Peyre sur le « peu d’influence » du poète à partir d’une étude des reprises littéraires de son œuvre. À la fois référence obligée et antimodèle, Baudelaire est souvent cité et évoqué par les poètes de l’après-guerre. Comme le remarque Walter Benjamin et, après lui, Pierre Bourdieu, le poète a si profondément transformé la littérature elle-même qu’il devient difficile, pour les lecteurs postérieurs, de comprendre son héritage[xxvii]. Il est cependant possible de repérer quelques thématiques distinctes dans la manière dont son œuvre a été reçue au xxe siècle. Baudelaire est d’abord le poète de la conscience critique et l’un des inventeurs de la critique d’art. Il est aussi l’un des derniers à pratiquer le sonnet classique et contribue à faire de ce cadre trop étroit une forme kitsch : il est ainsi « le premier dans la décrépitude de [son] art ». Après Baudelaire, Mallarmé subvertit, par la syntaxe, l’équilibre et la rigidité de cette forme fixe, et les poètes du xxe siècle, lorsqu’ils l’utilisent, le font souvent en référence à ce qu’en dit Baudelaire ou à son œuvre. Roubaud, Bonnefoy, Houellebecq et Demangeot en tirent un outil de contestation de la poétique classique ou de leur propre époque.

Nous envisageons enfin les transpositions de l’œuvre par des artistes. L’étude des adaptations musicales, de Debussy à Dutilleux, des illustrations, de Rops à Enki Bilal, des allusions cinématographiques, des mises en scène et des chorégraphies permet d’aborder différents usages du texte littéraire[xxviii]. Les adaptations musicales de l’œuvre tendent à en retenir la part idéale, alors que les illustrateurs exploitent les poèmes érotiques, les images morbides et les figures monstrueuses. Au cinéma, l’œuvre de Baudelaire est utilisée pour composer des personnages de la contestation, souvent très éloignés, cependant, du Rebelle des Fleurs du mal.

Ces « transpositions[xxix] » sont envisagées comme « un mode de réception et d’interprétation des thèmes et formes littéraires[xxx] », c’est-à-dire une « lecture de l’œuvre littéraire », un « aspect de sa fortune et de son influence »[xxxi] et de sa « survie culturelle[xxxii] ». Pour montrer comment se constitue l’aura de l’œuvre, nous analysons également des pratiques de lecture institutionnelle : l’édition, les expositions, les émissions et les lectures publiques ou l’enseignement constituent des instruments de diffusion et de légitimation culturelle.

 

Les xxe et xxie siècles voient apparaître de nouvelles légendes de Baudelaire. Les poètes ont d’abord fait de Baudelaire un nouveau saint. Baudelaire est aussi devenu, pour les écrivains et le grand public, l’incarnation de l’artiste injustement censuré ; à ce titre, il est cité et donné en exemple par tous ceux qui veulent se défendre contre une accusation d’outrage aux bonnes mœurs ou à la morale républicaine. La troisième, qui apparaît dès les années 1930, mais qui ne prend vraiment forme que sous la plume de Malraux, en 1977, est celle du poète du Balcon. La dernière est celle du poète du rêve. Bien que l’association de la poésie au rêve n’ait rien d’original, la dimension onirique de l’œuvre de Baudelaire est redécouverte au xxe siècle, à mesure que l’attention critique se déplace des Fleurs du mal vers Le Spleen de Paris. À forces de légendes et de lectures simplifiant l’œuvre, l’adjectif « baudelairien » en vient à dénoter la souffrance et la révolte : l’œuvre de Baudelaire n’est plus lue, mais lexicalisée ; le poète est devenu un fétiche. Cette transformation, concomitante de la diffusion de l’œuvre auprès du grand public et de son appropriation par des artistes de toutes disciplines, donne lieu, au tournant du xxie siècle, à un processus circulaire de réactivation du scandale. Contre les lectures idéalisant Baudelaire et contre les utilisations superficielles de son œuvre, certains tentent de retrouver le choc produit en 1857 par Les Fleurs du mal. Cette réaction explique en partie l’impossibilité d’une institutionnalisation complète du poète. Certes, l’œuvre et la vie de Baudelaire, qui font à la fois office de répertoire pour la création artistique et de mythe républicain de l’artiste, semblent s’intégrer pleinement à la culture nationale entre les années 1930 et l’anniversaire de 1967. Cependant, Baudelaire ne semble pas susceptible d’entrer au Panthéon. Il apparaît au contraire, pour les lecteurs du xxie siècle, comme l’artiste qui travaille la norme littéraire et esthétique de l’intérieur, comme la source durable de la contestation, comme le poète qui donne à la littérature un éternel remords posthume.

 

[i]. Louis Aragon, L’Ombre et le mulet, dans Les Yeux et la mémoire, Gallimard, 1954 ; Œuvres complètes, édition publiée sous la direction d’Olivier Barbarant, Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. II, p. 55-64.

[ii]. Cédric Demangeot, Mort de Charles Baudelaire, III, dans Une inquiétude, Flammarion, coll. Poésie-Flammarion, 2013, p. 269.

[iii]. Jean-Michel Maulpoix, Pour un lyrisme critique, José Corti, coll. En lisant en écrivant, 2009.

[iv]. André Guyaux, Baudelaire. Un demi-siècle de lectures des Fleurs du mal (1855-1905), PUPS, coll. Mémoire de la critique, 2007, p. 125.

[v]. Robert T. Cargo, Baudelaire Criticism 1950-1967. A Bibliography with Critical Commentary, Tuscaloosa, University of Alabama Press, 1968 ; Robert Kopp et Claude Pichois, Études baudelairiennes, I. Les Années Baudelaire, Neuchâtel, À la Baconnière, 1969 ; Henri Peyre, « Remarques sur le peu d’influence de Baudelaire », Revue d’histoire littéraire de la France, avril-juin 1967, p. 424-436. Voir, du même auteur « Baudelaire devant la critique actuelle », Modern Philology (Chicago), November 1930, p. 221-229 ; Connaissance de Baudelaire, José Corti, 1951 ; Baudelaire. A Collection of Critical Essays, edited by Henri Peyre, Englewood Cliffs, Prentice-Hall, coll. Twentieth Century Views, 1962 ; Pierre Trahard, Essai critique sur Baudelaire poète, Nizet, 1973

[vi]. Pierre Trahard, op. cit., p. 209.

[vii]. Nous traduisons : « distorsions ». Edward K. Kaplan, Baudelaire’s Prose Poems. The Esthetic, the Ethical, and the Religious in The Parisian Prowler [1990], Athens, University of Georgia Press, 2009, p. 169-173.

[viii]. Antoine Compagnon, postface à Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Éditions du Seuil, 1993, rééd. dans Antoine Compagnon, Baudelaire devant l’innombrable, PUPS, coll. Mémoire de la critique, 2003, p. 9-39.

[ix]. Henri Scepi, « Baudelaire au miroir d’un siècle qui s’enfuit », Histoires littéraires, janvier-mars 2012, p. 61-84.

[x]. William F. Aggeler, Baudelaire Judged by Spanish Critics 1857-1957, Athens, University of Georgia Press, 1971 ; Glyn Hambrook, « La Réception d’un poète français dans l’Espagne fin-de-siècle. Baudelaire et la revue Modernista Helios 1903-1904 », Revue de littérature comparée, n° 294, avril-juin 2000, p. 175-188 ; Baudelaire und Deutschland, Deutschland und Baudelaire, sous la direction de Bernd Kortländer et Hans T. Siepe, Tübingen, G. Narr, 2005 ; Patricia Clements, Baudelaire and the English Tradition, Princeton University Press, 1985 ; Jacob Canter, Studies in the Literary Reputation of Baudelaire in England and America, 1857-1934, Ph. D., Cambridge, Harvard University, 1940 ; Gladys Rosaleen Turquet-Milnes, The Influence of Baudelaire in France and England, London, Constable and company Ldt, 1913 ; Takashi Kitamura, « Yoshio Abé et la fortune de Baudelaire au Japon », L’Année Baudelaire, n° 13-14, 2011, p. 85-89 ; Adrian Wanner, Baudelaire in Russia, Gainesville, University Press of Florida, 1996 ; Gloria Bien, Baudelaire in China, Newark, University of Delaware Press, 2013 ; Ya Wen, Baudelaire et la nouvelle poésie chinoise, thèse, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III, 2011 ; Yuping Yang, Baudelaire et la révolution culturelle chinoise, Presses de la Sorbonne nouvelle, coll. Page ouverte, 2013 ; Baudelaire dans le monde : traditions critiques et traductions, colloque international organisé par l’Université Paris-Sorbonne, l’Université Paris 3 et le Walter Bandy Center for Baudelaire and Modern French Studies, Vanderbilt University, 8-10 décembre 2011.

[xi]. Paul Souday, « Le Centenaire de Baudelaire », Le Temps, 9 juillet 1917, p. 1.

[xii]. Louis Barthou, Autour de Baudelaire, le procès des Fleurs du mal, Victor Hugo et Baudelaire, Maison du livre, 1917 ; Camille Mauclair, Charles Baudelaire, sa vie, son art, sa légende, Maison du livre, 1917 ; Le Cinquantenaire de Charles Baudelaire, textes réunis et présentés par Ernest Raynaud, Maison du livre, 1917.

[xiii]. Marcel Proust, « À propos de Baudelaire », La Nouvelle Revue française, juin 1921, p. 641-663 ; Contre Sainte-Beuve, précédé de Pastiches et mélanges, et suivi de Essais et articles, édition établie par Pierre Clarac avec la collaboration d’Yves Sandre, Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1971, p. 618-639. Matthieu Vernet a analysé la lecture que Proust fait de Baudelaire dans sa thèse intitulée Mémoire et oubli de Baudelaire dans l’œuvre de Proust (Université Paris-Sorbonne, 2013).

[xiv]. [Sans titre] Littérature, n° 18, mars 1921, p. 1 ; Albert Thibaudet, « Baudelaire », La Revue de Paris, 15 avril 1921, recueilli dans Intérieurs, Plon-Nourrit, 1924, p. 3-4.

[xv]. Dans la traduction de l’ouvrage de Jauss, la distance du critique vis-à-vis de l’idée de « signification éternelle » est explicitée par l’usage des guillemets (Hans Robert Jauss, Pour une esthétique de la réception [Rezeptionsästhetik, 1975], traduit de l’allemand par Claude Maillard, préface de Jean Starobinski [1978], Gallimard, coll. Tel, 1990, p. 54).

[xvi]. Thierry Roger, L’Archive du Coup de dés. Étude critique de la réception de Un coup de dés jamais n’abolira le hasard de Stéphane Mallarmé (1897-2007), Classiques Garnier, coll. Études de littérature des xxe et xxie siècles, 2008, p. 36.

[xvii]. Philippe Soupault, Baudelaire, Rieder, coll. Maîtres des littératures, 1931, p. 6.

[xviii]. Jacques Dubois, L’Institution de la littérature, Bruxelles-Paris, Labor-Nathan, coll. Dossiers média, 1978, édition revue et corrigée Bruxelles, Labor, 2005.

[xix]. L’essai est réédité par José Corti en 1940 sous le titre La Poésie française. De Baudelaire au surréalisme.

[xx]. Voir René-Albert Fleury, Huit ans de lutte pour le buste de Baudelaire, Mercure de France, 1944.

[xxi]. Pierre Nora, Présent, nation, mémoire, op. cit., p. 107.

[xxii]. Henri Michaux, « L’Avenir de la poésie », conférence citée ; Œuvres complètes, éd. cit., t. I, p. 969.

[xxiii]. Paul Eluard [Charles Baudelaire, émission radiodiffusée, 1938] ; Œuvres complètes, éd. cit., p. 909.

[xxiv]. Jean-Paul Sartre, préface à Charles Baudelaire, Écrits intimes. Fusées, Mon cœur mis à nu, Carnet, Correspondance, Éditions du point du jour, 1946, rééd. Baudelaire [1947], Gallimard, coll. Folio essais, 1988.

[xxv]. Marcel Aymé, Le Confort intellectuel, Flammarion, 1949.

[xxvi]. Dominique Poulot définit la « patrimonialisation » comme une « assimilation du passé […] en transformation » pouvant aller jusqu’à une « recréation anachronique » (Patrimoine et modernité, sous la direction de Dominique Poulot, Paris-Montréal, L’Harmattan, coll. Chemins de la mémoire, 1998, p. 10).

[xxvii]. Jean-Pierre Bertrand, « Baudelaire et le “marché littéraire”. À propos du fragment 11 de Zentralpark », dans Walter Benjamin. Les métaphores de la critique, sous la direction d’Audrey Giboux et Mathilde Labbé, Presses universitaires de Rennes, à paraître en 2015.

[xxviii]. Voir Yves Citton, Lire, interpréter, actualiser, Amsterdam, 2007.

[xxix]. Thierry Roger, L’Archive du Coup de dés, op. cit., p. 40.

[xxx]. Michel Serceau, L’Adaptation cinématographique des textes littéraires, CEFAL, 1999, p. 9.

[xxxi]. Ibid, p. 10.

[xxxii]. Daniel Milo, Aspects de la survie culturelle, thèse, EHESS, 1985, publiée de façon fragmentaire, dans les Annales E.S.C. et les Lieux de Mémoire.