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Habiter les ruines de l’université : Bill Readings, vingt ans plus tard (Université du Québec à Montréal)

Habiter les ruines de l’université : Bill Readings, vingt ans plus tard (Université du Québec à Montréal)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Pierre-Luc Landry)

Habiter les ruines de l’université : Bill Readings, vingt ans plus tard

Colloque « Enjeux de la recherche », dans le cadre du 84e congrès de l’ACFAS (12-13 mai 2016)


Appel à communications

En 2016, nous célébrerons le 20e anniversaire de la publication de l’essai de Bill Readings, The University in Ruins (Harvard University Press) traduit en français sous le titre Dans les ruines de l’université en 2013 (Lux Éditeur). Cet ouvrage, rédigé par un professeur de littérature comparée de l’Université de Montréal, peu avant son décès dans un accident d’avion en 1994, s’intéresse au nouveau rôle de l’université dans le contexte de la mondialisation et du déclin du modèle institutionnel de l’université de la « culture » tributaire de l’État-nation. En plus d’une brillante analyse des mutations que l’institution a subies dans les deux derniers siècles, le livre de Readings met de l’avant « des propositions concrètes pour habiter ses ruines et leur donner un sens nouveau ». La lucidité et l’actualité étonnante de cet ouvrage ouvrent la voie à d’importantes pistes de réflexions sur l’avenir de l’université et les enjeux actuels de la recherche, et ce, particulièrement dans les humanités.

L’ouvrage de Bill Readings  invite à la discussion, à la polémique même. Il s’agit d’un « excellent » point de départ pour aborder les grandes questions qui préoccupent nombre d’intervenant(e)s du milieu universitaire actuel. Quelle sera la place des humanités et des sciences humaines dans un modèle universitaire qui valorise de plus en plus les sciences et les domaines de la recherche appliquée (« STEM »)? Quel type de recherche devrait être admis à l’université? Sous quelles conditions? En quoi la notion d’« excellence » (ou ses dérivés) a-t-elle transformé l’activité et l’évaluation de la recherche? L’université doit-elle s’adapter aux besoins du marché? Les diplômés doivent-ils être formés de façon professionnelle en vue de remplir des fonctions précises au sein de la société ou doivent-ils plutôt bénéficier d’une formation générale vaste et solide? Les notions de « culture générale » ou de « culture nationale » ont-elles encore un sens et une utilité aujourd’hui? En quoi la mondialisation transforme-t-elle la recherche et les institutions universitaires? Comment imaginer l’université « postnationale » et « posthistorique »? Comment interpréter l’apparition de nouvelles disciplines (études culturelles, études spécifiques, humanités numériques...) et de nouvelles approches de la recherche (recherche-création)? Comment l’équilibre de la recherche et de l’enseignement a-t-il été modifié dans l’université contemporaine? Quels ont été les effets concrets des mutations récentes de l’université (sur le modèle de gouvernance, le corps professoral, les étudiant(e)s)? De quelle façon peut-on « résister » de l’intérieur aux transformations de l’institution universitaire qui paraissent plus néfastes? Est-il encore possible d’avoir une pensée libre ou même « subversive » dans l’université d’aujourd’hui?

Ces questions, en 2016, nous continuons de nous les poser. Et nous souhaitons le faire avec Bill Readings, ou du moins à partir de Bill Readings, pour imaginer l’université d’aujourd’hui et celle que l’on voudrait construire, l’université de demain. Notre colloque vise à réunir des chercheur(e)s établi(e)s et des étudiant(e)s afin de « (re)penser » l’université de l’avenir à la fois dans et au-delà des ruines de l’université traditionnelle.

Les chercheur(e)s, professeur(e)s et étudiant(e)s qui sont intéressés à présenter une communication orale (20 minutes) au colloque sont invités à soumettre une proposition autour des axes de réflexion évoqués dans les questions précédentes. Nous prévoyons aussi organiser des panels interdisciplinaires, où les discussions entre les intervenant(e)s et avec le public, prendront plus de place, au sujet de certaines questions éthiques, politiques et institutionnelles soulevées par l’ouvrage de Readings et ses propositions sur l’université. Enfin, dans l’esprit de certaines recommandations de l’essai de Readings,  nous souhaitons accorder une place à des formes de communication et de réflexion encore plus interactives qui emprunteraient, par exemple, le modèle non conventionnel et moins planifié des « non-conférences » (« unconferences ») ou « forums ouverts » (« open spaces »).

Les propositions de communication, d’une longueur approximative de 300 mots, accompagnées d’une courte notice biobibliographique et de l’institution d’attache de son auteur(e), doivent nous parvenir avant le 12 février 2016 à minuit (heure normale de l’Est) à l’adresse Pierre-Luc.Landry@rmc.ca.

Merci de bien vouloir nous mentionner si votre communication requiert l’utilisation de quelque technologie que ce soit. De plus, si vous souhaitez proposer une intervention moins conventionnelle, participer à un panel interdisciplinaire ou proposer une « non-conférence » à partir d’un modèle ouvert, veuillez nous en informer dans votre message.

 

Le colloque aura lieu les jeudi 12 et vendredi 13 mai 2016, à l’Université du Québec à Montréal. Veuillez noter que nous ne pouvons malheureusement pas nous engager à rembourser les frais de déplacement et d’hébergement, et que tous les participants et toutes les participantes doivent être membres en règle de l’ACFAS et doivent payer leurs frais d’inscription au congrès. Pour plus de détails, voir la politique d’inscription obligatoire de l’ACFAS à l’adresse suivante : http://www.acfas.ca/evenements/congres/politique-dinscription
 

Comité organisateur :

Pierre-Luc Landry (Collège militaire royal du Canada)

Jean-François Vallée (Collège de Maisonneuve)