Édition
Nouvelle parution
H. Roorda, Les saisons indisciplinées

H. Roorda, Les saisons indisciplinées

Publié le par Marc Escola

Les saisons indisciplinées
Henri Roorda

Gilles Losseroy, Doris Jakubec, Corinne Corajoud

DATE DE PARUTION : 27/02/13 EDITEUR : Allia ISBN : 978-2-84485-605-0 EAN : 9782844856050 PRÉSENTATION : Broché NB. DE PAGES : 447 p.



Début du vingtième siècle – la révolte des artistes
Autres explorations déraisonnables
"L'homme n'a jamais été capable de tenir à distance respectueuse les bêtes qui, depuis les origines, rôdent autour de sa demeure. Non seulement elles lui imposent leur contact irritant, mais elles réussissent à mettre sur lui leur empreinte. Et, de loin en loin, il constate que cet assiégeant qu'il méprise a pénétré jusqu'au coeur de la place. Hier soir, la douce Henriette avait la chair de poule ; Lucien avait la puce à l'oreille et j'avais moi-même des fourmis dans les jambes. Et pourtant, nous comparions notre sort, relativement enviable, à celui de ce pauvre Victor, qui a une araignée au plafond."
Livrés telles les nouvelles fraîches du jour, ces billets savoureux sont un rendez-vous hebdomadaire pour les amateurs de bons mots d'hier et d'aujourd'hui. Semaine après semaine, Henri Roorda jette un œil tant critique qu'amusé sur tout et principalement sur ce à quoi l'on s'attend le moins. Il est autant question de raclette que de fondue, des compagnies d'assurance que du système pileux, du droit de l'animal que de l'amour des avions et des camions, de la combustibilité de la femme que du chat de l'auteur, Flopsy, pour n'en citer que quelques-uns. Autant de prétextes à l'antiphrase, au détournement, au jeu de mots et à l'ironie. Outre un recul surprenant sur l'actualité, Henri Roorda fait preuve d'un humour sans ride.
Il sait œuvrer et manœuvrer pour que nul ne se rende compte de l'acuité de ses analyses. Il est un érudit qui se moque de la supériorité conférée par le savoir. Ses alliés : les mots, leur polysémie. Mais il les sait infidèles : ils sont indépendants, sans attache, ils se prêtent à toutes les interprétations. Une anarchie maîtrisée, un style à la Vialatte ou à la Desproges, un "pessimisme gai", telles sont les chroniques indisciplinées du Professeur Roorda. — Édition établie par Gilles Losseroy.

Lire un extrait sur le site de l'éditeur…

Fils de l'impétueux Sicco Roorda décrété persona non grata par le gouvernement néerlandais pour ses nombreux pamphlets, le jeune Henri (1870-1925) hérite des idées anarchistes et du ton libertaire de son père mais également d'un humour noir dissimulant un esprit éminemment brillant et non moins désespéré. Passionné d’arithmétiques, il opte très tôt pour le métier de professeur de mathématiques. N'oubliant pas pour autant son amour pour les lettres, Henri Roorda écrit d'une plume acerbe et sarcastique comme en témoigne le fameux Le Pédagogue n'aime pas les enfants (1917), fine dénonciation d'un enseignement trop peu attentif à la liberté intellectuelle de ses élèves. Agissant sous le pseudonyme de Balthasar, il rédige des billets d'humeur et d'humour publiés dans les quotidiens. Déprimé et endetté, Roorda met fin à ses jours le 7 novembre 1925, à Lausanne. Dans Mon suicide, texte posthume envoyé à ses amis, il explique son choix et jette définitivement le voile sur une vie teintée d'un pessimisme joyeux et d'une ironie érudite.