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Grandeurs de

Grandeurs de "l'établissement"

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À l'initiative de J.-P. Martin, la dernière livraison des Temps modernes revient sur une aventure de la fin des années 1960: l'«établissement» en usine des ouvriers volontaires. Une affaire complexe, politique autant que romanesque, dont «on voudrait nous faire croire qu'elle se résume à un scénario : des enfants de bourgeois s'égaillant quelque temps dans les usines, puis se rétablissant aussitôt, au point de réinvestir les sphères du pouvoir.» Contribuer à l'histoire d'un tel phénomène, comme le propose le sommaire des Temps modernes, c'est s'efforcer de comprendre comment une fin a pu être vécue comme un début. L'Atelier de Fabula est fier de pouvoir afficher le témoignage de J.-P. Martin, «L'épreuve du réel», ainsi que le journal de lectures de C. Burgelin, qui relit pour nous «l'impossible roman des établis» : «Tous ces livres disent, aujourd'hui où "je" et "moi" sont les duettistes qui occupent inlassablement la scène, le drame qu'a pu être la fin de ce "nous" auquel il est devenu difficile de croire. Dissolution du rêve de changer, grâce à ce nous, l'ordre du monde et sa férocité. "Nous" est mort, autant que Dieu jadis. Ces livres racontent une de ses agonies — en mêlant les mots du deuil et ceux d'une liberté retrouvée.»