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Appels à contributions
La figure du chef dans le roman du XXe siècle (Grandes figures historiques dans les lettres et les arts, n°5)

La figure du chef dans le roman du XXe siècle (Grandes figures historiques dans les lettres et les arts, n°5)

Publié le par Emilien Sermier (Source : Alison Boulanger)

 

La revue Les grandes figures historiques dans les lettres et les arts lance, pour son n° 5, un appel à contributions centré sur le roman du XXe siècle. Langues de publication: français, allemand, anglais.

 

La figure du chef dans le roman du XXe siècle

 

Au début du XXe siècle, et notamment dans la période politique troublée de l’entre-deux-guerres, nombre d’auteurs font choix d’une figure historique qui remplit, d’une manière ou d’une autre, la fonction de meneur d’hommes, dans le domaine militaire ou civil. Cette figure sert une réflexion politique, l’auteur s’interrogeant sur le fonctionnement du gouvernement et de la société, sur les raisons de certains succès et sur les dangers qu’ils encourent. En d’autres termes, la fiction est le terrain d’une réflexion que le lecteur est (implicitement ou explicitement) invité à rapporter à l’époque contemporaine, que la figure historique évoquée soit ancienne (Henri IV pour Heinrich Mann, Wallenstein pour Döblin), voire mythique (Thomas Mann vouant une œuvre monumentale au personnage biblique de Joseph), ou au contraire proche dans le temps (Rosa Luxemburg pour Döblin, ou pour Dos Passos les entrepreneurs, hommes politiques et syndicalistes qui ont marqué le paysage social américain). Parmi les différents axes de recherche possible, on peut s’interroger sur ce qui pousse un auteur à représenter une période révolue, soit qu’elle oriente la réflexion sur un mode de gouvernement particulier, soit qu’elle paraisse singulièrement éclairante pour la période contemporaine – et dans ce cas, la période révolue est-elle l’analogue de la période contemporaine ? Est-elle la matrice dont découle le présent, le modèle vers lequel il devrait tendre ? Et si d’autres auteurs ont choisi de représenter une période plus proche, y a-t-il une spécificité de la figure contemporaine ? Peut-on dire que l’auteur, dans ce cas, fait appel à des faits que le lecteur connaît, là où une figure ancienne, voire légendaire, séduirait avant tout l’imaginaire ?

Mais cette distinction s’estompe si l’on considère que gouverner, aux yeux de ces auteurs, c’est jouer de cet imaginaire, de l’irrationnel et de la légende pour ancrer le pouvoir dans l’intemporel. Les figures de chef que dépeignent ces romans ont en effet un  point commun : leur pouvoir repose sur la séduction qu’ils exercent, leur capacité à entraîner les hommes, voire la nation tout entière, à travers leurs représentations. Leur puissance est d’ordre poétique, et les moyens dont ils sont dotés (qu’ils soient militaires, politiques ou financiers) ne sont pas la cause de leur succès, mais bien plutôt la vérification matérielle de leur efficacité. C’est la raison pour laquelle le roman est, par excellence, un outil d’analyse pour de telles stratégies de pouvoir.

Le présent appel à contributions propose donc de réfléchir à l’œuvre littéraire en tant qu’elle est l’outil privilégié d’une réflexion sur le pouvoir des représentations. Bien entendu, on ne peut éviter de se demander dans quelle mesure ces mêmes œuvres, de manière ambiguë, participent au processus de mythification qu’elles analysent. On se propose d’étudier avant tout la période de l’entre-deux-guerres, tout particulièrement la littérature de Weimar et la réflexion que mènent divers penseurs de cette période sur l’usage politique du mythe (et ses dérives). Toutefois, des préoccupations similaires peuvent s’exprimer dans d’autres périodes du XXe siècle. Enfin, l’étude ne doit pas être cantonnée au roman historique. Des œuvres comme USA de Dos Passos, par exemple, montrent l’intérêt d’étendre les recherches au roman dans son ensemble, pourvu que les articles proposés s’interrogent sur le rôle que jouent, au sein d’une ou de plusieurs fictions, les figures de chefs politiques et de meneurs.

 

 

Les articles peuvent être rédigés en français, allemand, anglais. Ils seront évalués sous forme anonyme par deux membres du comité scientifique ou du comité de rédaction.

Date de soumission des articles : 31 août 2014

Date de parution : décembre 2014

Toute question ou proposition est à adresser à Alison Boulanger, Université Lille 3, alison.boulanger@univ-lille3.fr

 

 

 

 

Die Figur des Anführers in der Literatur des 20. Jahrhundert

 

Zu Beginn des 20. Jahrhunderts und vor allem in der Zeit zwischen den beiden Weltkriegen stellen viele Romane die historische Figur des Anführers – sei es militärisch oder im Zivilleben – in den Mittelpunkt. Diese Figur dient als Kristallisationspunkt einer politisch-sozialen Reflektion, die Autoren interessieren sich für Fragen der Regierung und der Gesellschaft sowie für die Gründe der Erfolge und die Gefahren, die diese eventuell mit sich bringen. Anders ausgedrückt : die Fiktion fungiert als Reflexions­spielraum, welcher der Leser explizit oder implizit auf seine eigene Epoche übertragen soll, wobei die historische Figur geschichtlich (Henri IV für Heinrich Mann, Wallenstein für Döblin), mythisch (Thomas Mann widmet der biblischen Josefsfigur ein Monumentalwerk) oder sogar zeitgenössisch sein kann (Rosa Luxemburg für Döblin oder, für Dos Passos Unternehmer, Politiker und Gewerkschafter, welche die Sozialstruktur der Vereinigten Staaten entscheidend geprägt haben). Ein möglicher Forschungsansatz kann dabei die Frage sein, was einen Autor dazu bringt, eine vergangene Periode darzustellen: Orientiert sie die Reflexion in Richtung einer spezifischen, z.B. alternativen Regierungsform? Erhellt sie in besonderem Maße die zeitgenössische Periode – und in diesem Fall basiert der Roman auf dem Prinzip der Analogie? Stellt die Vergangenheit gewissermaßen die Matrix dar, aus der das Heute entsteht oder ein Modell zu dem es tendieren soll? Und wenn die Autoren sich für die nächste Vergangenheit entscheiden, hat die historische Figur einen anderen Status? Kann man in diesem Sinne behaupten, dass der Autor auf Tatsachen zurückgreift, die dem Leser geläufig sind im Gegensatz zu einer Figur aus einer weit zurückliegenden oder gar mythischen Vergangenheit, die mehr Interpre­tations­­freiheit oder Lesbar­keit bietet als die einer zeitgenössischen Figur. Andererseits kann man mittels einer zeitge­nössischen Figur direkt an die Kenntnisse und an die Vernunft des Lesers appellieren, während legendäre oder mythologische Figuren vor allem die Phantasie des Lesers einbeziehen.

Doch verliert diese Unterscheidung an Schärfe, wenn man die Tatsache berücksichtigt, dass regieren, in den Augen dieser Autoren, immer auch heißt, die Phantasie, das Irrationale und die Legende mit ins Spiel zu bringen, um die Macht im Überzeitlichen zu situieren. Die historischen Figuren dieser Romane haben in der Tat eine Gemeinsamkeit: ihre Macht beruht auf der Verführung, die von ihnen ausgeht, auf ihrer Fähigkeit, mittels ihrer Repräsentation Menschen und sogar ganze Nationen zu beeinflussen. Ihre Macht ist demnach auch sprachlich-ästhetischer Art und die Mittel, über die sie verfügen, seien sie militärischer, politischer oder finanzieller Art, sind nicht der Grund ihres Erfolges, sondern vielmehr die Konkretion ihrer Überzeugungskraft. Auch deshalb ist der Roman für die Autoren ein exzellentes Medium, um diese Machtstrategien darzustellen und zu analysieren.

Wir schlagen vor, das literarische Werk als Instrument der Reflexion über die Macht der Darstellungen zu betrachten; aber es geht dabei auch um die Ambivalenz dieser Werke, insofern sie auch zur Mythi­fizierung dieser historischen Figuren beitragen. Der Schwerpunkt soll auf der Periode zwischen den beiden Weltkriegen liegen, insbesondere die Literatur der Weimarer Republik und die Überlegungen verschiedener Intellektueller in dieser Zeit zu dem politischen Gebrauch von Mythen. Ähnliche Ansätze können aber auch andere Perioden des 20. Jahrhunderts betreffen. Schließlich sollen nicht nur historische Romane berücksichtigt werden. Ein Roman wie USA von Dos Passos zum Beispiel verdeutlicht die Tatsache, dass der Roman auch jenseits des historischen Romans als Untersuchungsobjekt herangezogen werden kann, doch soll auf jeden Fall die Figur des historischen Anführers im Zentrum der Untersuchung stehen.

 

 

Sprache : Französisch, Deutsch, English

Da es sich bei dieser Zeitschrift um ein Peer-Review-Organ handelt, müssen die Beiträge bis zum 31. August 2014 eingereicht werden, und sind an Alison Boulanger (Universität Lille 3), alison.boulanger@univ-lille3.fr zu richten. Die Beiträge werden, soweit angenommen, im Dezember 2014 erscheinen.

 

 

 

 

Representations of the Leader in 20th-Century Fiction

 

At the beginning of the 20th century, especially in the politically troubled period between both world wars, many novels chose to depict historic figures that, in one way or another, act as leaders, whether military or civilian. Such figures clearly allow authors to explore the workings of governments and societies, to ask themselves what makes certain endeavours successful, and what sort of dangers leadership leads to. In other words, the genre of the novel is used to forward a political investigation, and although the historical figure may be remote (as in Heinrich Mann’s Henry IV or Döblin’s Wallenstein), or even mythical (as in Thomas Mann’s work about the biblical character of Joseph), the reader is implicitly expected to draw parallels to his or her own period. It would seem that ancient or legendary figures are just as relevant to an understanding of the present times, as are the more recent figures of Rosa Luxemburg (who plays an important part in Döblin’s trilogy) or of the businessmen, politicians and union leaders whose biography Dos Passos sketches in USA, in order to show how significant a part they played in fashioning latter-day American society. It seems relevant to ask why authors choose to represent past times–it may be that they are interested in a specific type of government, or that their chosen period appears particularly useful in understanding modern times. If so, is the past similar to present times? Is it considered as the source from which present times are understood to flow? Is it the model towards which they should tend? And since other authors have chosen to represent less distant times, do contemporary figures have something specific? Can it be said that they challenge the reader’s knowledge and critical sense, as opposed to ancient or even legendary figures who appeal above all to the imagination?

And yet it is hard to maintain such distinctions, since leadership in these novels is represented as thriving on the irrational: leading means appealing to the imagination, creating a living legend, and connecting it to the existing ones, in order to represent present power as grounded in the distant, timeless past. The historical characters depicted in novels of that period seem to have one thing in common: their power stems from their ability to win men over, to charm an entire nation with the force of their representations. In other words, theirs is an essentially poetic strength, and the means that they are endowed with (whether military, political or financial) are not, in fact, the reason for their success, rather the material proof of their efficiency. Hence the novel is a particularly apt medium for analyzing their strategy.

On these grounds, we wish devote the 2014 winter issue of Great Historical Figures in the Letters and the Arts to 20th-century novels that use historical figures of power in order to analyze the power of representations. Critics are moreover invited to query the ambiguity of such works, which run the risk of heightening, in some respect, the legendary status of whichever historical figure they depict. We are particularly interested in literary works published between world wars, in a time of rising totalitarianism, and especially in the literature of the Weimar Republic, a period when many writers addressed the crucial issue of myth and its political uses (or misuses). However, similar questions may of course arise in other periods of the 20th century. Finally, there is no need to remain within the genre of the historical novel. Such works as Dos Passos’s USA show how fruitful it may be to consider the novel as a whole, as long as submissions focus on the part that historical leaders play in any given work or works of fiction.

 

 

Papers may be written in French, German or English.

Papers must be submitted by 31 August 2014. Each will be anonymously reviewed by two members of the scientific and editorial boards.

Issue No. 5 will be published in December 2014.

To submit a paper, or for any information, please write to Alison Boulanger (University of Lille 3) at the following address: alison.boulanger@univ-lille3.fr