Essai
Nouvelle parution
G. Bonnet, François Bon. D'un monde en bascule

G. Bonnet, François Bon. D'un monde en bascule

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Olivier Guerra)

Gilles Bonnet, François Bon. D'un monde en bascule

Chêne-Bourg, La Baconnière, 2012

280 p.

ISBN : 978-2-940431-07-6

20 euros

 

Depuis Sortie d’usine (1982), l’oeuvre de François Bon s’honore d’inscrire pour mémoire la disparition d’un monde, ne fût-elle visible qu’en l’infra-ordinaire. Cependant, de récits en biographies des Rolling Stones ou de Led Zeppelin, de pièces de théâtre en essais sur le numérique, cette oeuvre profuse se garde d’une vision passéiste qui se complairait dans le regret d’un temps perdu.

Écrire la bascule signifie ainsi se laisser aspirer par le vide de l’ancien, au moment où le nouveau tente de l’investir, puis en bâtir une structure tuilée qui puisse supporter l’oeuvre et le monde appelé à y résonner. De la fin à la bascule, la nuance n’est pas que de lexique : écrire la bascule d’un monde, c’est maintenir le texte ouvert contre la tentation de la nostalgie, l’astreindre sans cesse à la véhémence jusqu’à l’incantation, rageuse parfois, de se savoir quête vive car vaine. Aussi la bascule dans l’oeuvre de François Bon a-t-elle à voir avec la légitimité illégitime de la littérature comme geste tendant à la maîtrise et à la déprise du monde ou du sujet.

Ce n’est qu’en déséquilibre, entre fixé et effondré, que l’acte d’écrire prend sens. Seule une telle instabilité, source d’une constante invention de formes, dote l’écriture d’une densité neuve, tissée d’urgence, d’aléatoire et d’irrémédiable.

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François Bon, né en 1953, en Vendée. Père mécanicien-garagiste, mère institutrice. Après des études d'ingénieur à dominante mécanique (Arts et Métiers), travaille dans le soudage par faisceau d'électrons pour l'industrie aérospatiale et nucléaire, en France et à l'étranger (notamment Inde et URSS). Publie en 1982 aux éditions de Minuit Sortie d'Usine. Lauréat en 1984-1985 de l'Académie de France à Rome (Villa Médicis). Commence en 1991 une recherche continue dans le domaine des ateliers d'écriture (Tous les mots sont adultes, Fayard, 2002, réed 2005), et actuellement à Sciences Po Paris. Au théâtre, Quatre avec le mort à la Comédie Française en octobre 2002 et Daewoo au festival d'Avignon en 2004 (Molière). Se consacre plusieurs années à une trilogie sur le rock'n roll et l'histoire des années 60/70 (Rolling Stones, Bob Dylan, Led Zeppelin). En 2009-2010, professeur invité (création littéraire) à l'université Laval/Québec) et l'université de Montréal (UdeM/Montréal). Artiste invité à l'université de Louvain-la-Neuve en 2011-2012. Dernier livre publié: Après le livre, Seuil, collection Débats, sept. 2011. Présent sur Internet depuis 1997 via le site tierslivre.net qui devient son principal lieu d'expression et fonde en 2008 la plateforme d'édition numérique publie.net.

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Gilles Bonnet est Maître de conférence à la faculté des Lettres et civilisation de l'Université Jean Moulin à Lyon. Il est également directeur du groupe MARGE (groupe écriture de la marge, marge de l'écriture). Il a déjà signé plusieurs livres dont voici la liste :

L’Écriture comique de J.-K. Huysmans, Paris, Champion, 2003, 332 p.

L’Analyse littéraire. Notions et repères (en collaboration), É. Bordas (dir.), Paris, Nathan-Université, 2002, 232 p. Réimp. 2005, Armand Colin, coll. “Cursus”.
 

Là-bas de J.-K. Huysmans, Paris, Gallimard, coll. « Foliothèque », 2004, 206 p.

J.-K. Huysmans, En ménage, Genève, Droz, coll. « Textes Littéraires Français », 2005, 327 p. Version numérique à paraître au second semestre 2010.

Pantomimes fin-de-siècle, Paris, Kimé, coll. « Rencontres », 2008, 252 p.

Champfleury écrivain chercheur, Paris, Champion, 2006, 435 p. (actes du colloque international de Bordeaux, 22-24 mai 2003).

L’excès, signe ou poncif de la modernité ?, avec L. Verdier, Paris, Kimé, coll. « Les Cahiers de Marge » no6, 2009, 393 p.

Huysmans et les genres littéraires, avec J.-M. Seillan, Presses Universitaires de Rennes, coll. « La Licorne » no90, 2010, 372 p.