Actualité
Appels à contributions
Génie national et traductions en français aux siècles classiques

Génie national et traductions en français aux siècles classiques

Publié le par Marion Moreau (Source : Yen-Mai Tran-Gervat)

Génie national et traductions en français aux siècles classiques (1610-1815)
Colloque international
CERC - Sorbonne Nouvelle - Paris 3 et HTLF - CRLC - Paris IV-Sorbonne
19-20 mai 2011

« On appelle génie d'une nation le caractère, les moeurs, les talents principaux, les vices mêmes, qui distinguent un peuple d'un autre. » (Voltaire, Dictionnaire philosophique, article « Génie »)
« On appelle génie d'une langue son aptitude à dire de la manière la plus courte et la plus harmonieuse ce que les autres langages expriment moins heureusement. » (Voltaire, Dictionnaire philosophique, article « Langues »)
S'appuyant sur la confrontation de ces deux articles de Voltaire, Marc Fumaroli, dans son étude sur « Le génie de la langue française » (1992), constate que « génie de la langue et génie de la nation se postulent l'un l'autre ». Cette notion, dont M. Fumaroli retrace l'histoire depuis le Moyen-Âge, atteint son apogée aux siècles de Malherbe et Voltaire.
Ces mêmes siècles sont par ailleurs, on le sait, considérés comme l'âge d'or des traductions que l'on a appelées d'une manière un peu englobante « les belles infidèles », selon un mot devenu célèbre de Ménage qualifiant la traduction de Lucien par Perrot d'Ablancourt.
Dans quelle mesure la notion de « génie de la langue française », mais aussi celles, entre autres, de « bon goût », de « bienséance » ou de « clarté », qui constituent à l'époque le « génie français » expliquent-elles, de manière explicite ou non, les conceptions et les pratiques de la traduction en français aux XVIIe et XVIIIe siècles ? À l'inverse, peut-on mettre en évidence des traductions ou des discours qui échappent à ce cadre conceptuel ? En d'autres termes, peut-on valider l'hypothèse selon laquelle la notion de « génie national » est centrale à cette période pour penser les différences linguistiques et culturelles, et leur résolution par la traduction, non seulement en littérature, mais dans tous les autres domaines où des transferts vers le français ont eu lieu ?
Nous espérons que ce colloque permettra d'éclairer de manière précise et nuancée l'enjeu historique que posent ces questions, et d'apporter des éléments concrets pour interpréter ce qui pourrait passer trop vite pour une relation évidente de cause à effet : « génie national et traductions en français aux siècles classiques ».

Le présent appel à communications est largement ouvert : le comité scientifique du colloque examinera avec intérêt toutes les propositions, afin de permettre une rencontre scientifique où pourront dialoguer différentes méthodes contribuant à l'histoire de la traduction aux siècles classiques et diverses approches de la problématique proposée à la réflexion.
Ce colloque international s'inscrit dans le cadre des travaux de l'Histoire des traductions en langue française (HTLF, Yves Chevrel et Jean-Yves Masson, directeurs scientifiques), projet subventionné par l'Agence Nationale de la Recherche (ANR), et dont la réalisation du volume consacré aux XVIIe et XVIIIe siècles est actuellement en cours, sous la responsabilité conjointe d'Annie Cointre et de Yen-Maï Tran-Gervat.

Les propositions de communications, d'une page environ et incluant une brève présentation de l'auteur, sont à envoyer au format .doc ou .rtf avant le 15 février 2011 à Yen-Maï Tran-Gervat et Annie Cointre aux adresses suivantes :
yen-mai.tran-gervat@univ-paris3.fr et lavoyageuse1718@hotmail.fr.