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Gallomanie et gallophobie : le mythe français en Europe au XIXe siècle

Gallomanie et gallophobie : le mythe français en Europe au XIXe siècle

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Laura Fournier-Finocchiaro)

Gallomanie et gallophobie:

le mythe français en Europe au XIXe siècle

Colloqueorganisé par l'Équipe de Recherche sur les Littératures, les Imaginaires et lesSociétés (ERLIS) de l'Université de Caen Basse-Normandie

Juin2010, Maison de la Recherche en Sciences Humaines de Caen

*Responsables scientifiques : Laura Fournier-Finocchiaro,Isabel Habicht*

Le XIXe siècle est par excellence le sièclede la construction et de la revendication des identités nationales et descaractères nationaux des peuples.

On assiste au cours du siècle à unprocessus transnational de formation identitaire qui a consisté à déterminer lepatrimoine de chaque nation et à en diffuser le culte, dans un contexte derivalité contre l'hégémonie culturelle d'une nation particulière. Dans cecontexte, le mythe de la France a eu un rôle particulier, actualisé par les bouleversements socio-politiques enEurope dus aux événements historiques (révolution française, occupationnapoléonienne de l'Europe): modèle ou contre-modèle civilisationnel,exemple de nationalisme littéraire et politique à imiter ou à combattre, vivierde stéréotypes nationaux déclinés dans l'Europe entière, il semble que pourconstruire leur propre identité, les différents pays ou différentes régionsdoivent à un moment ou à un autre s'interroger sur le mythe français, prendreposition pour assoir leur légitimité ou mieux cerner leur différence. On peut ainsi remarquer plusieurs manières dont en Europese créent des identités nationales à travers le prisme de la France.

Dans le cadre ducolloque « Gallomanie etgallophobie », nous souhaitons étudier les différentes manifestationsde sentiments pro-français et anti-français dans les textes littéraires, l'historiographieou les discours politiques, mais aussi élargir le corpus aux sourcesjusqu'alors moins étudiées : caricatures, journaux, monuments decommémoration, fondations de musées et de collections mais aussi calendriers etalmanachs, ainsi que d'autres documents quotidiens. Il nous paraît intéressantd'étudier l'image de la France diffusée dans la littérature d'une part, et del'autre dans les documents de civilisation afin de mieux saisir les différencesentre une perception imaginée, inventée, fictionnelle et une perception imposéepar les médias et le discours politique officiel.

Il ne s'agit en aucuncas de retracer l'histoire de la politique étrangère de la France, ni derefaire l'histoire de la Révolution française en Europe, ni encore d'étudier lesrelations diplomatiques entre la France et ses pays voisins : nouschercherons en revanche à analyser les processus d'élaboration du « mythefrançais » et ses différentes représentations culturelles au sens large.Etant acquis que le positif et le négatif coexistent simultanément dans lesimaginaires sociaux, les interventions ne devront pas être construites selon unschéma manichéiste (la France mythe positif/ la France mythe négatif) maiss'interroger sur les formes d'expression de la gallophobie ou de la gallomanieet sur l'apport de cette confrontation à la France dans la construction des identitésnationales particulières.

Les contributionspourraient s'organiser autour des axes suivants :

1. La France et nous : identité et altérité

Comment lesreprésentations de la France (positives aussi bien que négatives) ont permis aucours du XIXe siècle de structurer l'image des nations voisines en alimentantleur auto-perception par admiration ou par haine ?

2. Construction et interrogation du stéréotype français

Comment et sous quelleforme, au cours du siècle, les autres nations ont « fabriqué » lesstéréotypes et clichés relatifs à la France ? Quels ont été les moyens misen oeuvre à différents niveaux pour construire des images répétitives et figéesà l'intention des autres collectivités ? Pourquoi à certains moments cesstéréotypes évoluent ou sont mis en question ?

3. Persistances du « mythe français »

Quelle est l'avenir des représentations gallophobes ougallophiles élaborées au XIXe siècle lors du siècle suivant ? Quellesréanimations ou résurrections de stéréotypes peut-on constater ?

Textes littéraires et politiques, iconographie, manuels d'histoire etd'enseignement, ainsi que tous documents « quotidiens » serviront desupport à cette recherche, qui débouchera sur un colloque au mois de juin 2010.

Les propositions de communication, de 200 mots environ, pour uneintervention de 30 minutes maximum, sont à envoyer avant le 31 juillet 2009 à :

Laura Fournier-Finocchiaro : fournierparis8@gmail.com

ou

Isabel Habicht : isabel.habicht@gmx.de

Les Actes du colloque seront publiés.