Essai
Nouvelle parution
Gabrielle Roy traduite

Gabrielle Roy traduite

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Claude La Charité)

Gabrielle Roy traduite, sous la direction de Claude LA CHARITÉ, Québec, Éditions Nota bene, coll. « Séminaires », 2006, 229 p. (ISBN : 2-89518-243-4)

C'est une première incursion dans le vaste territoire en friche des traductions de l'oeuvre de Gabrielle Roy qu'ont tentée les chercheurs de ce tout premier collectif consacré à l'étude des traductions de l'oeuvre de Gabrielle Roy et publié sous la direction de Claude La Charité.
Gabrielle Roy est le premier écrivain d'ici à avoir accédé au statut d'auteur classique. La réception du monde anglo-saxon contribua de manière significative à cette consécration, en particulier par l'attribution du prix de la Literary Guild of America à la traduction anglaise de son premier roman, The Tin Flute. Ce succès eut notamment pour conséquence la traduction en anglais, et parfois aussi dans d'autres langues, des oeuvres suivantes de façon presque simultanée à leur parution en français.
La grande majorité des lecteurs non francophones accède à son oeuvre par le biais de la traduction, ce qui suppose des gauchissements, des déplacements et des recompositions de sens à l'infini, en dépit de toutes les précautions dont Gabrielle Roy, après le succès international de Bonheur d'occasion, chercha à s'entourer, par exemple en révisant elle-même le travail de ses traducteurs anglophones.
En ouverture, dans l'article éponyme, Jane Everett balise l'objet « Gabrielle Roy traduite », en formulant quatre séries d'interrogations posées par ces traductions en langues étrangères : les questions éthiques, les questions poétiques, les questions esthétiques et les questions institutionnelles. Elle propose en outre le tout premier inventaire bibliographique des traductions partielles ou intégrales des oeuvres de Gabrielle Roy en 18 langues.
Les articles suivants sont regroupés selon la langue de traduction qu'ils abordent, soit d'abord l'anglais (Sophie Montreuil et Claude La Charité), ensuite l'allemand (Jacqueline Barral et Petra Franzen) et, enfin, l'ukrainien (Tatiana Arcand).
En conclusion, Carol Harvey envisage un cas très particulier de traduction de Gabrielle Roy, soit celui où l'auteure se traduit elle-même (en prenant pour cas la nouvelle « Jean Baptiste takes a wife » publiée en anglais en 1936, puis reprise et augmentée en français en 1940 sous le titre « Bonne à marier »).
Dans la postface, Marie-Christine Aubin montre enfin que la traduction littéraire est d'abord affaire de choix dictés par le coeur, la culture, la langue-cible, l'appartenance sociale ou l'éditeur.

Pour tout renseignement complémentaire, consulter www.notabene.ca.