Essai
Nouvelle parution
G. Missotten, Don Juan, Diabolus in scriptura. Roman, autobiographie, thanatographie (1800-2000)

G. Missotten, Don Juan, Diabolus in scriptura. Roman, autobiographie, thanatographie (1800-2000)

Publié le par Florian Pennanech

Compte rendu publié dans Acta fabula : "Séduire à travers l'absence : Don Juan, personnage littéraire & figure mythique",  Elena Butuşină.

Geert Missotten, Don Juan, Diabolus in scriptura. Roman, autobiographie, thanatographie (1800-2000)

Louvain : Peeters, coll. "La République des Lettres", 2009.

VIII-498 p.

  • ISBN : 978-90-429-2008-8
  • Prix : 54 €

Présentation de l'éditeur :

Au coursdes deux siècles précédents les romans, nouvelles, contes et autrescréations narratives arborant Don Juan comme figure de proue sont, àquelques exceptions près, passés pour des accidents de parcours sur letrajet séculaire du mythe.En vue d'élucider l'apparent escamotage critique du 'romandonjuanesque', l'auteur du présent ouvrage passe au crible une série deDon Juannarratifs : de Hoffmann et Kierkegaard à Ballester et Rémy, en passantpar Balzac, Mallefille, Barbey d'Aurevilly, Shaw, Roché, Azorin, desForêts et Jouhandeau. Au travers des chapitres où la synergie decertains écrivains et surtout des périodes littéraires se fait jour, lelecteur découvre le renouveau du mythe de Don Juan dans le roman et DonJuan comme figure du renouveau du roman. En effet, dans le corpus des Don Juanromanesques un champ de tension existe entre ce que l'auteur appelle lalittérature 'référentielle / révérencielle' et la littérature'irréférentielle / irrévérencielle'. Une tension similaire oppose lathanatographie des Don Juan avec majuscule (de Zeise, Nagel,Jouhandeau...) aux don juan avec minuscule (de Bourbon Busset, Cesbron,Tillimac).La littérature 'irrévérencielle' se montre peu respectueuse duréférent. Elle promeut une théorie du signe et du discours littéraireaberrante : les textes analysés se veulent processus poétique au lieude produit mimétique et ils avancent l'interprétant (in casu : lelecteur) comme condition de possibilité du signe. Ce type de discoursromanesque se modèle sur le Don Juan qu'il contient : celui-ci yapparaît en effet comme la figure de l'immanence référentielle. Depersonnage du monde diégétique il se métamorphose en figure del'écriture. Ainsi il s'immortalise en s'emparant de l'écriture.La littérature 'révérencielle' par contre ne dépasse pas les bornes desconceptions traditionnelles du signe, du discours littéraire et de DonJuan en tant que personnage. Le travail du lecteur y est limité.En somme, ce Don Juan qui habite le dire romanesque et en forgel'écriture, qui met en cause toute forme de transcendental au profit del'immanence, qui impose son propre masque aux actants du romanesque,sera découvert comme un véritable diabolus in scriptura.