Essai
Nouvelle parution
G. Lipovetsky & J. Serroy, L'Esthétisation du monde. Vivre à l'age du capitalisme artiste

G. Lipovetsky & J. Serroy, L'Esthétisation du monde. Vivre à l'age du capitalisme artiste

Publié le par Perrine Coudurier

Gilles Lipovetsky & Jean Serroy, L'Esthétisation du monde. Vivre à l'age du capitalisme artiste

Paris : Gallimard, coll. "Hors série connaissance", 2013

EAN 9782070140794

Prix 23,50EUR

Présentation de l'éditeur :

L'esthétisation du monde Vivre à l'âge du capitalisme artiste On connaît la rengaine, tant elle semble réaliste : richesse du monde, appauvrissement des existences ; triomphe du capital, liquidation des savoir-vivre ; surpuissance de la finance, « prolétarisation » et unification des modes de vie, par l'industrialisation de la camelote kitsch et des produits jetables, interchangeables, insignifiants - le capitalisme est une machine de déchéance esthétique et d'enlaidissement du monde. Est-ce si sûr ? Le style, la beauté, la mobilisation des goûts et des sensibilités s'imposent chaque jour davantage comme des impératifs stratégiques des marques : le capitalisme d'hyperconsommation est un mode de production esthétique. Dans les industries de consommation, le design, la mode, la publicité, la décoration, le cinéma, le show-business, des produits chargés de séduction sont créés en masse. Ils véhiculent des affects et de la sensibilité, ils agencent un univers esthétique proliférant et hétérogène par l'éclectisme des styles qui s'y déploient. Partout le réel se construit comme une image en y intégrant une dimension esthétique-émotionnelle devenue centrale dans la compétition que se livrent les marques. Tel est le capitalisme artiste, lequel se caractérise par le poids grandissant des marchés de la sensibilité, par un travail systématique de stylisation des biens et des lieux marchands, par l'intégration généralisée de l'art, du « look » et de l'affect dans l'univers consumériste. Créant un paysage économique mondial chaotique tout en stylisant l'univers du quotidien, le capitalisme est moins un ogre dévorant ses propres enfants qu'un Janus à deux visages.