Essai
Nouvelle parution
G. Didi-Huberman, Survivance des lucioles

G. Didi-Huberman, Survivance des lucioles

Publié le par Matthieu Vernet

Compte rendu publié dans Acta fabula : "Lucioles malgré tout. Comment organiser le 'pessimisme' ?" par Marie Baudry.

Georges Didi-Huberman, Survivance des lucioles

Paris : Éditions de Minuit, coll. "Paradoxe", 2009, 144 p.

  • EAN: 9782707320988
  • 13€

Présentation de l'éditeur :

Dante a, autrefois, imaginé qu'au creux de l'Enfer, dans la fosse des « conseillers perfides », s'agitent les petites lumières (lucciole) des âmes mauvaises, bien loin de la grande et unique lumière (luce) promiseau Paradis. Il semble bien que l'histoire moderne ait inversé cerapport : les « conseillers perfides » s'agitent triomphalement sousles faisceaux de la grande lumière (télévisuelle, par exemple), tandisque les peuples sans pouvoir errent dans l'obscurité, telles deslucioles.
Pier Paolo Pasolini a pensé ce rapport entre lespuissantes lumières du pouvoir et les lueurs survivantes descontre-pouvoirs. Mais il a fini par désespérer de cette résistance dansun texte fameux de 1975 sur la disparition des lucioles. Plusrécemment, Giorgio Agamben a donné les assises philosophiques de cepessimisme politique, depuis ses textes sur la « destruction del'expérience » jusqu'à ses analyses du « règne » et de la « gloire ».
Onconteste ici ce pronostic sans recours pour notre « malaise dans laculture ». Les lucioles n'ont disparu qu'à la vue de ceux qui ne sontplus à la bonne place pour les voir émettre leurs signaux lumineux. Ontente de suivre la leçon de Walter Benjamin, pour qui déclin n'est pasdisparition. Il faut « organiser le pessimisme », disait Benjamin. Etles images — pour peu qu'elles soient rigoureusement et modestementpensées, pensées par exemple comme images-lucioles — ouvrent l'espace pour une telle résistance.

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