Essai
Nouvelle parution
G. Didi-Huberman, Passés cités par JLG. L'œil de l'histoire, 5

G. Didi-Huberman, Passés cités par JLG. L'œil de l'histoire, 5

Publié le par Matthieu Vernet

Référence bibliographique : G. Didi-Huberman, Passés cités par JLG. L'œil de l'histoire, 5, Les Éditions de Minuit, collection "Paradoxe", 2015. EAN13 : 9782707328489.

 

Georges Didi-Huberman, Passés cités par JLG. L'œil de l'histoire, 5

 

 

Paris : Les Éditions de Minuit, coll. "Paradoxe", 2015.

EAN 9782707328489.

208 p.

Prix 20 EUR

 

Jean-Luc Godard, comme penseur aussi bien que comme cinéaste — dans ses films tissés de phrases autant que d’images — semble s’être donné pour tâche de voir le temps. Il a l’œil sur l’histoire. Il s’inquiète souvent de la cécité de ses contemporains. Il leur répond par d’inlassables et d’inclassables citations dans lesquelles, pour ainsi dire, le passé est « cité à comparaître ». C’est comme un tribunal qu’il met en place. Mais où Godard se tient-il lui-même dans ce tribunal de l’histoire ? Tour à tour dans le fauteuil du juge, dans celui du procureur, du greffier, de l’avocat et, pour finir, sur le banc des accusés…

Ce livre voudrait interroger les diverses façons dont Godard fait de l’histoire avec les images. Comment fait-il pour « confondre » l’histoire, ainsi qu’il aime dire ? (Mais « confondre », qu’est-ce que cela veut dire au juste ? Confondre les coupables ou bien s’arranger pour tout confondre ?). Comment procède-t-il pour la juger, cette histoire, ainsi qu’il le fait si souvent ? Godard a diverses manières : divers jeux de langage qui, quelquefois, se contredisent entre eux. Divers arts du montage où apparaissent, ici son lyrisme ouvert (Rimbaud) et là ses slogans fermés (Mao), ici sa radicalité et là ses ambiguïtés. Il y a donc plusieurs JLG : un JLG de l’autorité (qui admire Malraux) et un JLG de la poéticité (qui admire les romantiques allemands). D’autres encore. Comme ce JLG qui polémique avec Pasolini et cet autre qui veut lui tendre la main.

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On peut lire sur laviedesidees.fr un article sur cet ouvrage :

"Godard et son langage", par V. Jacques.

Godard cite beaucoup dans ses derniers films : il emprunte des images, il les arrache à leur contexte narratif et s’autorise par ce procédé des jugements souvent péremptoires. Mais avec quelle autorité, s’interroge G. Didi-Huberman ?