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François Begaudeau

François Begaudeau

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Therese Jolly)

Dernier rendez-vous littéraire de la saison 2005/2006 au lieu unique
en partenariat avec la librairie Vent d'Ouest invitent
Jeudi 8 juin 2006 / 20h / salon de musique

François Begaudeau


A propos de Entre les murs ( Ed Verticales /Gallimard, Prix France-Culture, Télérama 2006.)
Lecture par l'auteur, suivie d'un dialogue avec Baptiste Liger, chroniqueur littéraire à « Lire », « Technikart » et « Têtu »

L'auteur, né à Luçon en 1971, est connu à Nantes comme musicien du groupe punk rock Zabriski point. Il fait aujourd'hui partie du comité de rédaction de la revue Les Cahiers du cinéma. Il est l'auteur de deux autres romans aux éditions Verticales : Jouer juste (2003), Dans la diagonale (2005) et d'une fiction biographique chez Naïve: Un Démocrate, Mick Jagger 1960-1969 (2005).

Ceux qui étaient venus au sous-sol, à la sortie du livre, écouter le comédien Laurent Poitrenaux lire Jouer juste (comme il se serait battu sur un terrain de football ) , se souviennent forcément de François Bégaudeau pour l'énergie dégagée par ses textes .
Avec Entre les murs, il nous entraîne sur un autre terrain : celui d'une classe très métissée dans un collège parisien. Le narrateur enseigne le français des pédagogues. La langue apprise ici n'est pas la même que celle parlée par les élèves. Pourtant pour que transmission se fasse, il faut bien faire langage commun. Alors, la matière langue est maniée comme on peut : on s'apostrophe, on s'explique, on ne communique pas toujours et certains jours quand les mots ne parviennent pas, on se cherche jusqu'au corps à corps. Alors, dans son impatience, la langue entraîne enseignant et élèves dans des excès, des malentendus.
Ce récit plein d'énergie, écrit au plus près du réel, nous rappelle que le langage porte son tribut d'approximations, de parti pris et de sous-entendus. François Bégaudeau y révèle l'état brut d'une langue vivante, la nôtre, dont le collège est la plus fidèle chambre d'échos...Il vient nous rappeler que dans la fracture qui semble se faire, le mot prend parfois plus grande richesse et profondeur... Que ce qui se vit là dans la différence et la précarité des codes ressemble forcément à l'image de notre société.



« - C'est bon, c'est pas la peine de nous traiter. Dit l'un
- Ca s'fait pas m'sieur d'nous traiter. Ajoute l'autre
- On dit pas traiter, on dit insulter, corrige le prof
- C'est pas la peine de nous insulter de pétasse. Reprend l'une
- On dit insulter tout court ou traiter de. Corrige le prof….
… Ne rien dire, ne pas s'envoler dans le commentaire, rester à la confluence du savoir et de l'ignorance, au pied du mur. Montrer comment c'est, comment ça se passe, comment ça marche, comment ça ne marche pas. Diviser les discours par les faits, les idées par des gestes. Juste documenter la quotidienneté laborieuse.» François Bégaudeau «  Entre les murs »


Entrée libre dans la limite des places disponibles
François Begaudeau est aussi l'invité des Rencontres de la Ducherais qui ont lieu à Campbon les 10 et 11 juin 2006, en dialogue avec Jean-Joseph Jullaud .