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Francographies africaines actuelles, identités et globalisation (Univ. de Maroua)

Francographies africaines actuelles, identités et globalisation (Univ. de Maroua)

Publié le par Marc Escola (Source : Fopa Kuete Roger et Nankeu Bernard Bienvenu)

FRANCOGRAPHIES  AFRICAINES ACTUELLES, IDENTITES ET GLOBALISATION

Maroua, 10 juillet 2015

 

Le Département de Français de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Maroua organise une Journée d’étude sur le thème : « Francographies africaines actuelles, identités et globalisation »

L’expérience de la colonisation occidentale en Afrique francophone a été largement marquée par une idéologie de la civilisation. Cette idéologie civilisatrice fondée sur le principe de la différence et de la race, en théorisant et en légitimant l’inégalité entre les hommes, a repris à son compte le régime des privilèges ayant eu cours dans la société des ordres en France, du haut Moyen Age à la chute de l’ancien régime. Le code noir et le code de l’indigénat en constituent des documents de référence et ont déjà fait l’objet d’un profond travail de décryptage et d’analyse par Gilbert DOHO dans un ouvrage en cours de publication intitulé « Régime de l’Indigénat ou fondement des états autocratiques en francophonie ». L’idéologie civilisatrice occidentale  est en effet l’expression d’une pensée dite supérieure qui, en niant l’existence des cultures en Afrique, a substitué l’existant patrimonial des mœurs et des pratiques africaines en un ensemble confus de coutumes hostiles, hautement barbares, et rendu hermétique par un esprit empreint de fétichisme et de superstition. En érigeant les cultures occidentales comme des repères universels de la civilisation, l’Occident dans une posture faussement humaniste, s’est arrogé le devoir de civiliser. Le mode opératoire sous-tendant ses menées hégémonistes est sans conteste la « falsification de la conscience du sujet africain » (Achille Mbembé, 2000) dans le but de le rendre étranger à lui-même afin de mieux l’assimiler. Dès lors, le sujet africain coupé de sa culture et de ses traditions  ne perçoit plus le bonheur que selon les perspectives occidentales. Il n’est donc pas étonnant que dans les littératures postcoloniales, les thèmes de l’immigration et de l’exil, véritables figures de ce mouvement de déracinement, se soient rapidement constitués comme des constantes majeures.         

La dialectique de l’appartenance et de l’exclusion qui découle de la problématique de l’exil et de l’immigration, de laquelle ont émergé les questions liées aux origines, aux identités et aux cultures, a permis d’une part, de revisiter profondément l’idéologie civilisatrice occidentale, considérée formellement comme un instrument d’occupation et de domination. D’autre part, de remettre au  goût du jour les positions que Léopold de Saussure avait déjà fait valoir dès le début du XIXe siècle en considérant que les éléments d’une civilisation se trouvaient intimement liés à une constitution mentale héréditaire et stable et ne sauraient par conséquent être imposés. De cette prise de position, avait découlé une seconde du même critique selon laquelle le modèle européen de progrès n’était pas le seul concevable dans la mesure où il existe plusieurs voies de développement pour les sociétés humaines. Dans cette perspective, les théories actuelles sur la littérature générale et comparée (Daniel Henri-Pageaux : 1996) mettent désormais un accent particulier sur les échanges des cultures comme paradigmes essentiels de la dynamique globale. Ainsi se met en place une reconfiguration des systèmes de relations au monde et de reconstructions identitaires. Dès lors, comment ces nouveaux schèmes identitaires sont-ils construits, questionnés et narrés dans les francographies africaines actuelles ? Quelles relations entretiennent-ils avec le nouveau monde dit global, nomade (Jacques Attali, 2003) et « sans frontières » ?  

Axes de recherches  

- Le moi et le sujet dans les francographies africaines actuelles

- Origine, identité et errance dans les littératures dites migrantes

- Les écrivains et l’écriture de l’entre-deux identitaires

- Narration et postures identitaires chez les écrivains francographes africains

- La musique et le cinéma comme espaces d’intersections entre les cultures africaines et le global.

- La diaspora afro francophone dans son altérité au monde

- La question de la race dans les francographies africaines actuelles  

- Des interférences linguistiques aux glissements identitaires

- « Je » et la langue de l’autre

- Etc.

Le résumé de la communication (500 mots), cinq mots clés compris, doit être envoyé au plus tard le samedi 9 mai 2015 à minuit aux adresses Email suivantes : fokuero@yahoo.fr et bencoeurblanc@yahoo.fr. Le résumé doit être accompagné d’une notice bibliographique et de l’institution d’attache du contributeur. Le 1er juin 2015, notification sera faite aux contributeurs dont les propositions auront été retenues.

Les travaux présentés à cette rencontre seront compilés et publiés dès février 2016.

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Avis aux contributeurs

L’organisation précise qu’elle ne peut s’occuper des charges liées au transport, hébergement et restauration des contributeurs. Elle indique toutefois que la journée d’étude aura lieu à la salle des conférences de l’hôtel du Sahel à Maroua (espace sécurisé) où les contributeurs pourront d’ailleurs se loger et se restaurer. (Moyenne des prix entre 30$ à 80$ la nuitée avec accès internet.)

Il est à rappeler que les vols nationaux en direction de Maroua se font les mardi, jeudi et samedi en partance de Yaoundé ou de Douala. (Moyenne de prix 400$  en aller et retour).