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Francofonía nº 17

Francofonía nº 17

Publié le par Julia Peslier (Source : Lourdes Rubiales)


 

APPEL À CONTRIBUTIONS

Revue Francofonía nº17

« L’animal dans les littératures francophones »

(Date-limite de réception des articles : 10 mars 2008)



     Tout un chacun peut visiter ces mois-ci, à la Grande Halle de la Villette, Bêtes et hommes, une exposition dont le but est de faire réfléchir les visiteurs aux rapports entre l’homme et l’animal et dont le commissaire et l’auteur du catalogue (Gallimard, 2007) est le philosophe Vinciane Despret, maître de conférences à l’Université de Liège. Si on est intéressé par le sujet, on peut se rendre ensuite au Musée Dapper pour visiter Animal, une exposition qui « met en scène le dialogue entre l’homme et l’animal sur le continent africain, à travers la représentation d’un vaste bestiaire symbolique, dans la sculpture africaine ». L’animal est aussi le thème de la 4e saison du Ciné-club Afrique (RFI, Racines, Musée Dapper), qui se propose parallèlement de sonder « ces relations particulières entre l’homme et l’animal, la spiritualité et l’animalité, mises en images par les cinéastes… Un jeu de miroirs entre l’homme et son double totémique ». Le retentissement de ces événements, en particulier de l’exposition de la Villette, ne devrait pas nous faire oublier qu’ils constituent eux-mêmes des manifestations, parmi beaucoup d’autres — Homme-Animal, histoires d’un face à face (Strasbourg, printemps 2004), Bestiaire médiéval (BNF, fin 2005) etc. — de ce qui semble être l’une des préoccupations majeures de notre époque : qu’est-ce que l’animalité ? Comment définir l’humain face à l’animal et face à la machine ? Où en est-on – philosophiquement parlant – dans les rapports nature-culture ? etc. On ne compte plus en effet les ouvrages scientifiques et philosophiques, parus au cours de la dernière décennie, qui traitent de ces questions-là. Le fait que le seul numéro épuisé du jeune Philosophie magazine soit celui qui contient le dossier monographique « Homme et animal. La frontière disparaît » (nº2, juin-juillet 2006), en dit déjà beaucoup. Il faut se remonter au tournant du siècle dernier, époque à laquelle se trouvaient déjà amorcés la plupart des débats actuels, pour trouver un contexte où l’animal occupe une place aussi remarquable dans la réflexion. C’est aussi à cette époque que le motif animalier a suscité beaucoup de développements en littérature, comme le montrent les œuvres variées de Jules Renard, Francis Jammes, Anatole France, Mirbeau, Colette, Rémy de Gourmont, Rachilde, Maeterlinck, etc. Pour ne rien dire des peintres, et notamment d’un symboliste comme Fernand Khnopff. Mais c’est surtout à cette époque qu’émergent deux productions « périphériques » qui feront de l’animal un motif de prédilection : le régionalisme et le colonialisme littéraire.
Aujourd’hui, les « nouvelles périphéries » que constituent les littératures francophones des territoires ex-colonisés, reproduisent peut-être un discours somme toute très proche de celui du régionalisme et de la littérature coloniale face au centre « franco-français », comme le montre le manifeste « Pour une littérature-monde en français » (Le Monde, 15-3-2007) : le formalisme et l’intellectualisme qui sont censés être propres au centre sont rejetés en faveur d’une littérature qui exprimerait plutôt « le monde, le sujet, le sens, l'histoire, le "référent" » et qui n’aurait pas peur de « se frotter au monde pour en capter le souffle, les énergies vitales ». Énergie vitale que d’aucuns, — tel Alain Mabanckou (Mémoires de porc-épic, 2006) l’un des signataires du manifeste — semblent vouloir tirer eux aussi du motif de l’animal.

Dans ce numéro de Francofonía nous vous invitons à réfléchir sur l’animal dans les littératures francophones : quelle est (ou a été) sa place ? sa fonction ? Quelles formes a-t-il revêtues ? Quels genres a-t-il touchés ? Quels types de stratégie sont associés au choix de l’animal en littérature ? Quelles implications idéologiques, narratologiques, énonciatives… ?

Envoi des articles à lourdes.rubiales@uca.es