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Fouad Laroui, écrivain transculturel (Beni Mellal, Maroc) 

Fouad Laroui, écrivain transculturel (Beni Mellal, Maroc)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Mounir OUSSIKOUM)

Colloque : "Fouad Laroui, écrivain transculturel"

Université de Beni Mellal

17 et 18 avril 2019

Organisé par

le Laboratoire de Recherches Appliquées sur la Littérature, la Langue, l’Art et les Représentations Culturelles 

 

Les récentes études et rencontres autour de Fouad Laroui ont abordé la question de l’usage du français comme expression littéraire et se sont penchées sur les diverses formes de l’humour, de l’esprit, de la dérision qui colorent toute l’œuvre de l’auteur.

Nombreux sont, en effet, les observations, remarques, anecdotes et récits qui, sous couvert d’une apparente légèreté, abordent des sujets graves et soulignent l’absurde et les dangers de l’intransigeance, de l’obscurantisme et des positions extrêmes. Lire Laroui, c’est lire entre les lignes, dans l’espace laissé en blanc, dans le soupir d’une virgule et la pause d’une parenthèse.

L’ironie qui jaillit sur un ton inspiré des écrits des Lumières met à mal hommes et pratiques sociales, sans se départir d’une parfaite adéquation avec le monde contemporain. Mais il n’est pas qu’un Diderot ou un Voltaire dans la plume de Laroui, d’autres lectures la colorent et lui donnent une spécificité, une originalité, dans lesquelles identité marocaine et culture européenne se mêlent et posent un regard lucide sur l’environnement et la société.

Ainsi l’intertextualité rayonne-t-elle d’un roman à l’autre sans pour autant qu’il s’agisse d’un exercice de style, mais bien réellement d’une appropriation de références, de citations ou d’allusion permettant un troisième sens qui guide la lecture. Si la majorité des renvois appartient à la culture française qui demeure le fondement d’une formation suivie dans les écoles de la « mission », il en est d’autres qui se dessinent et qui relèvent de l’arabité comme c’est le cas dans Les tribulations du dernier Sijilmassi, hommage aux écrivains arabes fondateurs, mais aussi et surtout par la présence récurrente de termes en darija.

Fouad Laroui vit aux Pays-Bas depuis près de vingt ans. Il n’en demeure pas moins écrivain du Maroc, bien que ses récents romans soient situés respectivement en France (Ce vain combat que tu livres au monde, Julliard, 2016) et en Belgique (L’insoumise de la porte de Flandre, Julliard, 2017).

En effet, le pays d’origine transparaît malgré tout, soit par le biais des personnages et des espaces figurés, soit dans la structure du récit court et exemplaire duquel le conte traditionnel n’est pas absent. Cependant, pour demeurer Marocain dans son essence, il n’en est pas absent. Cependant, pour demeurer Marocain dans son essence, il n’en est pas moins ouvert aux autres cultures européennes dont les séjours de l’auteur en France, en Grande-Bretagne et sa résidence à Amsterdam témoignent.

Ce multiculuralisme vécu dès la jeunesse par la scolarité au lycée Lyautey se double de rencontres, de lectures qui ont façonné un imaginaire qui n’est plus seulement berbéro-arabo-musulman mais qui se teinte d’apports européens qui émergent dans chacun des écrits et côtoient des espaces, des situations, des personnages pleinement marocains.

L’équilibre difficilement conquis entre ces champs culturels et linguistiques devient créateur d’une œuvre originale qui témoigne des contradictions et des errances contemporaines non seulement du Maroc, mais d’une époque qu’elle soit occidentale ou maghrébine. À ce titre, il est possible de qualifier les écrits de Laroui comme illustrant la transculturalité (Wolfgang Welsch) qui l’inscrit dans le monde contemporain et en fait un double ambassadeur à la fois de la culture maghrébine pour les Français et plus largement pour les Européens, puisque certains romans sont traduits en néerlandais et en italien, mais aussi de la culture française pour les Maghrébins.

Le colloque proposé s’inscrit dans le cadre du Laboratoire de Recherches Appliquées sur la Littérature, la Langue, l’Art et les Représentations Culturelles de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université Sultan Moulay Slimane de Beni Mellal, et se veut également illustration de l’association des Amis de Fouad Laroui dont le siège est à Beni Mellal.

Cette région entre la côte casablancaise et l’Atlas est présente dans plusieurs textes depuis Les Dents du topographe situé à Khouribga, dans les aventures de Medhi (Une année chez les Français) et celles relatées dans Les noces fabuleuses du Polonais qui témoignent de l'exercice de l’auteur en tant qu'ingénieur à l’O.C.P. (Office Chérifien des Phosphates).

 

AXES DE RECHERCHE

Plusieurs axes se dessinent autour du questionnement entre interculturel et transculturel dans l’œuvre de Fouad Laroui :

- La place du conte héritage d’une tradition dans les romans et nouvelles.


- Le rôle des citations et des renvois littéraires.


- Le métissage linguistique.


- L’approche de la société marocaine : regard étranger ? Regard endogène ?

- Mémoire et culture.

 

COMMUNICATIONS

Soumission de participation : remplir le formulaire ci-joint : https://goo.gl/forms/NQemYcaOXdFFUBVS2

- Date limite d’envoi des propositions : 30 septembre 2018.

- Retour des propositions aux auteurs : 15 octobre 2018.

- Envoi des communications complètes : 30 novembre 2018.

- Dates du colloque :17 et 18 avril 2019.

- Langues du colloque : français, anglais et arabe.

 

ORGANISATEURS 

Laboratoire : Laboratoire de recherches Appliquées sur la Littérature la Langue, l’Art et les Représentations Culturelles.


Adresse : Université Sultan Moulay Slimane - Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Beni Mellal – Maroc.


Adresse du colloque : laroui2019@gmail.com

Coordinateurs du colloque :

  • Mounir OUSSIKOUM
  • Bernadette REY MIMOSO-RUIZ