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Formation et transmission des collections textuelles (II)

Formation et transmission des collections textuelles (II)

Publié le par Vincent Ferré

À partir d'un certain nombre d'études de cas (collections épistolaires, juridiques, hagiographiques), un premier atelier, en juin 2005, a posé le problème des formes de transmission d'ensembles textuels dont la caractéristique commune est leur statut de collections. Le choix d'une chronologie large, ne couvrant toutefois pas l'ensemble du Moyen Âge, correspond à une volonté de tenir compte de la coupure opérée au XIIIe siècle, au moment où la diffusion de nouveaux modes de copies et l'augmentation de la production écrite changent les données du problème ; elles suscitent en effet de nouveaux types de regroupement des textes à l'intérieur des manuscrits, et de circulation des collections dans les lieux de production de la culture écrite.

Forts des perspectives dégagées, nous poursuivons cette réflexion en envisageant un ensemble de traités de contenu différent (philosophiques, médicaux, sapientiaux, magiques), dont la structuration en collections a également influencé l'histoire des savoirs et des pouvoirs de l'Antiquité tardive jusqu'au XIIIe siècle. Il s'agit d'ensembles textuels originaires de la partie orientale de l'espace romain, et écrits à l'origine dans une langue différente (grec, mais aussi araméen, arménien, et plus tard arabe). Ils sont passés sous forme de collections dans le patrimoine textuel de l'Occident latin entre l'Antiquité tardive et le Haut Moyen Âge.

Le statut de traductions a-t-il inféré sur leur mode de transmission, en motivant des regroupements ou des réécritures de forme particulière ? Les collections traduites gardent-elles une spécificité dans la conscience lettrée par rapport aux collections de textes originellement écrits en latins ? Reçoivent-elles un traitement textuel différent à travers les chaînes de transmission ?

Dans quelle mesure le problème de la traduction a-t-il interféré avec la constitution de corpus textuels homogènes regroupés à fin de collection, en compliquant le travail de mise en collection ? Quels effets la variation des compétences de traduction dans le temps (diminution du nombre de lettrés compétents en grec, apparition puis augmentation de lettrés compétents en arabe) a-t-elle eu sur la constitution de collections textuelles dans divers domaines scientifiques ? Jusqu'à quel point peut-on parler de volonté de compléter des ensembles textuels d'origine non latine à travers la période considérée ?

Telles sont certaines des questions qui seront abordées dans ce nouvel atelier, second volet de l'enquête sur la formation et la transmission des collections de l'Antiquité tardive au Moyen Âge.

Programme

Les savoirs : construction, transformation, diffusion

Formation et transmission des collections textuelles de l'Antiquité tardive au Moyen Âge central

Atelier II.

Les collections de textes

tardo-antiques d'origine non latine :

structuration, réception et transformation

dans l'espace latin

 Rome, 27 janvier 2006
Piazza Navona, 62
00186 Roma

Matin, 9h30

 Marilyn Nicoud  (École française de Rome)
Accueil des participants

 Stéphane GIOANNI (Université de Paris I) et Benoît GRÉVIN (École française de Rome)

Introduction

 Danielle JACQUART (EPHE, Paris)

Les premières collections du Galien latin

 Guillaume BADY (CNRS-HISOMA, Lyon)

Jean Chrysostome. Homélies latines et lettres d'exil : traditions comparées de deux collections

 Nicoletta BROCCA (Università di Venezia)

La tradizione della Sibilla Tiburtina e dell'acrostico della Sibilla Eritrea tra Oriente ed Occidente, tardantichità e medioevo : una « collezione » profetica ?

 Sylvain PIRON (EHESS, Paris)

Anciennes sibylles et nouveaux oracles : remarques sur la diffusion des textes prophétiques en Occident, XIIe-XIIIe siècles

Après-midi, 15h00

 Anne GRONDEUX (CNRS-Paris 7)

La terminologie grecque des figures de rhétorique et ses mises en circulation dans l'Occident latin

 Réka FORRAI (CEU, Medieval Studies - Center for Hellenic Traditions) 

Anastasio Bibliotecario e il Corpus Dionysiacum

 Julien VÉRONÈSE (Université d'Orléans)

La transmission des collections magiques d'origine non latine jusqu'au XIIIe siècle : inconnues et pistes de recherche

 Martin MORARD (École française de Rome)

Thomas d'Aquin face aux collections conciliaires 

grecques

 Jean-Marie MARTIN (CNRS, Paris)

Conclusions