Essai
Nouvelle parution
folio classique (juin-juillet 2007): Madame de Duras, Rabelais

folio classique (juin-juillet 2007): Madame de Duras, Rabelais

Publié le par Bérenger Boulay

Madame de Duras Ourika – Édouard – Olivier ou le Secret
Editions Gallimard
« Folio classique »
2007
ISBN : 9782070309887
416 pages

Egérie de la Restauration, grande amie de Chateaubriand, la duchesse deDuras (1777-1828) a écrit plusieurs romans qui méritent d'être comparésà René, à Adolphe, au Lys dans la vallée. Ontrouve ici les trois récits qu'elle a achevés en 1822 et dont unepartie était inconnue. Dans un style qui doit son élégance et saconcision, son intelligence aussi, au XVIIIe siècle, elle s'intéressepourtant aux passions modernes, à l'amour impossible, aux barrièressociales. Ourika est noire, Édouard roturier, Olivier impuissant(Stendhal s'en souviendra dans Armance) : Mme de Duras acompris qu'il n'y avait pas de roman sans malheur. Elle consomme celuide ses personnages avec un savoir-faire de magicienne, qui a faitl'admiration de ses contemporains.


François Rabelais Gargantua EDITEUR BIBLIOGRAPHIQUE : Mireille Huchon
Editions Gallimard
« Folio classique »
2007
688 pages
ISBN : 9782070317363

Encore une édition de « Gargantua », dira-t-on ! Qu'apporte-t-elle denouveau ? Elle est justement due à Mireille Huchon, éditeur du Rabelaisde la Pléiade, qui a d'ailleurs donné ici d'autres éléments que dansson volume précédent.
Le « Gargantua » de Rabelais (après son « Pantagruel »), paru en1535, transpose l'actualité contemporaine : il est à lire comme unerevanche du roi de France, François Ier, sur Charles Quint. La guerrepicrocholine exorcise les défaites de François Ier et caricature letyran face au roi humaniste. Rabelais transpose aussi les luttesintérieures de l'entourage royal contre la faculté de théologie et laSorbonne. L'abbaye de Thélème rappelle les châteaux que le roi faitconstruire.
L'œuvre de Rabelais renvoie donc à une multitude de références,voire de secrets ou en tout cas d'allégories. Derrière ces « cryptages», il y a beaucoup de leçons : religion, économie, éducation, guerre,le « Gargantua » multiplie les morceaux d'anthologie. La pensée estproche de celle d'Érasme.
Mais c'est aussi, bien entendu, une œuvre comique. Un rire ambigu: si les inconvenances et les bourdes engendrent le rire, elles doiventamener à une lecture non littérale, à un sens caché. C'est encore unmonument de la prose française. Une étude de la langue de Rabelaispermet aux lecteurs (et aux lectrices) de maîtriser les particularitésde la prononciation, de l'orthographe, de la grammaire, du lexique. Carla langue de « Gargantua » est originale, artificielle, déconcertante,inouïe.
On trouvera aussi un tableau historique, le texte des «Chroniques du Vrai Gargantua », premier état du roman. Les notes devocabulaire sont en bas de page, les commentaires sur la page degauche.
C'est donc une édition qui fera date.

Nouvelle édition présentée, établie et annotée par Mireille Huchon, professeur à l'Université de Paris-Sorbonne.