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Appels à contributions
Flaubert voyageur

Flaubert voyageur

Publié le par Marc Escola (Source : Éric Le Calvez)

Flaubert voyageur : appel à contributions

 

Date limite : 31 juillet 2015

Publication d’un ouvrage collectif consacré aux voyages flaubertiens

 

Quand on pense à Flaubert, c’est immédiatement l’image de l’« ermite » qui vient à l’esprit : en effet il n’était pas surnommé « l’ermite de Croisset » pour rien, ayant passé presque toute sa vie enfermé pour produire son œuvre. Pourtant, il fut aussi un grand voyageur. Il avait rêvé voyages dès sa plus jeune enfance, afin de pouvoir lutter contre l’ennui qui l’accablait : il admet vouloir tout quitter, aller vivre ailleurs et « chevaucher sur une grand-route d’Asie, en plein soleil, dans de la lumière rouge » (Correspondance, I, 428). Son grand premier voyage aura lieu alors qu’il a 18 ans, dans les Pyrénées le Midi et en Corse. En 1845, ce sera, lors du voyage de noces de sa sœur Caroline, un séjour en Italie (avec un retour par la Suisse) au cours duquel, à Gênes, Flaubert fait la découverte essentielle du tableau de Breughel qui lui inspirera La Tentation de saint Antoine. En 1847, ce sera avec Maxime Du Camp qu’il ira en excursion, le plus souvent à pied, en Bretagne. Enfin, en 1849, il embarquera, avec Du Camp encore, pour l’Orient dont il avait tant rêvé : il y restera jusqu’en 1851.

Le docteur Achille-Cléophas Flaubert avait écrit à son fils, le 29 août 1840 : « Profite de ton voyage et souviens-toi de ton ami Montaigne qui veut que l’on voyage pour rapporter principalement les humeurs des nations […]. Vois, observe et prends des notes ; ne voyage pas en épicier ou en commis-voyageur » (Correspondance, I, 68), lui inculquant la notion de voyage utile, et c’est exactement ce que Gustave a fait, observant lieux et mœurs et écrivant un récit de voyage. Il en ira constamment de même, pour chacun de ses voyages, même s’il n’a jamais eu l’intention d’en publier les textes (seul un extrait de Par les champs et par les grèves, récit du voyage en Bretagne, verra le jour pour le public) ; et en 1858, quand il s’aperçoit que l’écriture de Salammbô est quasiment en panne, il n’hésite pas à partir plus d’un mois à Tunis et dans ses environs, pour voir les paysages qu’il prétend décrire, et prenant des notes dans un carnet, à propos des paysages mais aussi des mœurs, des odeurs, des couleurs, de la faune et de la flore. Sa vie durant, pour rédiger ses œuvres, Flaubert fera aussi des voyages documentaires, au cours desquels il prendra toujours des notes dans ses carnets de repérage, pour L’Éducation sentimentale, Bouvard et Pécuchet, mais aussi Un cœur simple.

Les voyages sont donc essentiels pour Flaubert, même s’il n’aime pas particulièrement voyager ; ils informent l’œuvre et lui permettent d’être écrite.

Ce volume tentera d’offrir une synthèse sur la pratique flaubertienne du voyage utile. La pluralité des approches critiques est la bienvenue : biographique, stylistique, narratologique, génétique, etc.

Les propositions d’articles d’environ 300 mots, en français uniquement et accompagnés d’une courte bio-bibliographie sont à envoyer avant le 31 juillet à : lecalvez@gsu.edu. Les articles sélectionnés, d’une longueur approximative de 6000 mots, devront être impérativement remis avant le 1er mai 2016 (tout texte soumis ultérieurement ne sera pas accepté).

 

Éric Le Calvez

Professor of French

Department of World Languages and Cultures

Georgia State University