Littérature française
Texte d'orientation
Filiations insolites
Avec le Méridien de Greenwich, premier roman de Jean Echenoz (1979), s'ouvre un champ romanesque revisité et renouvelé qu'exploiteront nombre d'écrivains des générations suivantes. Les autres romans de l'écrivain confirment la volonté de renouer avec le récit d'aventures, l'histoire d'enquête ou la fiction philosophique –sur un mode parodique et distancié. Parallèlement, le style d'Echenoz qui retient du formalisme et du roman des années cinquante les ressources d'une syntaxe épurée et d'une phrase ciselée, le goût de la parataxe et du mot juste attestent d'un « respect profond » et d'un « amour évident pour la langue qu'il explore », comme le rappelle Sjef Houppermans.
Cependant, comment a t-on pu voir dans cette oeuvre foisonnante et infiniment contrastée, pour ne pas dire d'une extrême complexité, l'amorce de l'esthétique minimaliste prônée et illustrée par bien des écrivains des éditions de Minuit ? Il semble donc intéressant sinon opportun de s'interroger sur cet héritage paradoxal en relisant les oeuvres d'Echenoz et de ses successeurs et d'élargir le débat à la question des généalogies d'écrivains (avouées ou non) -de la filiation en littérature, dans une perspective trans-séculaire.
Aline Mura-Brunel
Université de Pau
Les articles destinés à être réunis en volume –adjoints à une journée d'étude consacrée à ce sujet qui s'est tenue le 18 mars 2005 au sein de l'UFR de Lettres de l'Université de Pau- ne doivent pas excéder 30.000 signes et être envoyés à Aline Mura-Brunel à l'adresse suivante almura@club-internet.fr avant le 15 juillet 2005.