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Figures de l'art 17 - La lumière et l'art

Figures de l'art 17 - La lumière et l'art

Publié le par Sophie Rabau (Source : Amancio Tenaguillo y Cortázar)

Figures de l'art
Revue d'Etudes Esthétiques
Directeur de la revue : Bernard Lafargue

Figures de l'art n° 17 :
"LA LUMIERE ET L'ART
depuis les années 1950"

Numéro dirigé par Charlotte Beaufort






PROBLEMATIQUE

Chargée de valeurs symboliques fortes (dieu-soleil, lumière divine, Transfiguration, éclat du sublime,…), la lumière a toujours été l'objet de représentations et d'utilisations multiples. L'architecture lui donne des fonctions rituelles et esthétiques (tumuli, pyramides, temples, basiliques) ; en peinture, elle est la condition, souvent implicite, de l'apparition du monde représenté.

Or, on oublie trop souvent que, la lumière est le matériau essentiel du visible. L'expérience de la peinture et de la couleur dépend de la lumière réelle—absorbée, réfléchie, réfractée ou diffusée—, et cela définit l'esthétique de certains peintres, plasticiens ou photographes. Si les peintures noires de Soulages font « naître » la lumière, les sculptures opaques de Kapoor l' « aspirent ». D'autres arts ont aussi pour matériau principal la lumière—naturelle ou artificielle. Cathédrales et architectures de verre l'accueillent et la maîtrisent pour produire les conditions d'apparition d'un espace. Certains architectes ou scénographes se soucient plus de l'espace créé par la lumière que de l'enveloppe solide bâtie, de son rôle actif dans la perception et la variété qu'elle induit que de sa fonction pratique ; d'autres collaborent avec des plasticiens lumière. Condition de perception de toute oeuvre plastique, la lumière réelle est un élément essentiel dans la démarche des artistes qu'il conviendra donc d'interroger. Comment le sculpteur, le peintre, l'architecte, le concepteur d'éclairage, le plasticien lumière utilisentils ce matériau, à quelles fins, avec quels effets, sur la base de quelles conceptions de la perception ? Quelle est la place de la lumière dans leurs oeuvres et dans leurs esthétiques ?

Mais surtout, il faut le souligner, un art spécifique de la lumière tend à s'affirmer qui utilise la lumière comme matériau et comme objet principal : non pas transitivement, pour éclairer, écrire au néon, projeter des images ou figurer les conditions d'exposition, mais intransitivement, pour explorer ses qualités et son potentiel esthétiques propres. Turrell, le « Light and Space » californien, Janssens, McCall, Joumard, Eliasson, Kim Soo Ja, parmi d'autres, manipulent vision, perception et représentation du monde à l'aide de la lumière. Jouant sur des séquences temporelles, sur la spatialité, le mouvement et la vitesse, sur la couleur et les types d'installation, ils explorent les liens esthétiques et esthésiques fondamentaux entre art, lumière et perception qui méritent d'être étudiés.

Face à cette autonomisation de la lumière dans les arts plastiques, on pourra également interroger des phénomènes comparables dans les arts de l'éclairage. Ces pratiques artistiques qui ont la lumière pour matériau et pour objet découlent elles-mêmes d'évolutions liées à la modernité technologique et artistique. Depuis l'avènement de l'électricité, elles se sont développées dans les arts vivants et dans l'espace public. Quels sont les enjeux (esthétiques, politiques, symboliques) de cette exploration d'un matériau et de formes artistiques inédits ? Où se situe la nouveauté de ces pratiques ? En quoi remettent-elles en cause ou prolongent-elles des paradigmes esthétiques anciens ? Quelles sont leurs relations avec le domaine des arts plastiques ?

La question de la lumière comme matériau et objet artistique spécifique est donc vaste. Elle revient peut-être à repenser l'art dans ses dimensions les plus fondamentales : par exemple, ses conditions d'apparition et de perception. On interrogera donc les diverses manières dont la lumière intervient dans la création, la conception, et la perception des oeuvres d'art, mais aussi comme un moyen, pour les artistes, de déterminer les conditions de possibilité de nos expériences esthétiques et esthésiques, et donc de façonner notre rapport au monde autant que notre rapport à l'oeuvre.

C'est donc à toutes ces questions concernant l'usage de la lumière et ses implications dans les pratiques artistiques contemporaines que ce numéro de Figures de l'art sera consacré.

Le numéro 17 de Figures de l'Art paraîtra en janvier 2009.



PROPOSITION D'ARTICLE

Date limite d'envoi des propositions : 1er avril 2008

Date limite de remise des textes : 1er septembre 2008

Parution : janvier 2009

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Toute proposition devra être accompagnée d'un résumé d'au moins une page dactylographiée
La taille des articles ne devra pas excéder 30 000 signes

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Pour toute demande de renseignements ou pour proposer un article, contacter :
Charlotte Beaufort
charlotte.beaufort@free.fr
Tél : 09 53 71 95 53 / 06 62 84 16 62