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Fictions de la Franco-Amérique

Fictions de la Franco-Amérique

Publié le par Florian Pennanech (Source : Jean Morency, Université de Moncton)

Fictions de la Franco-Amérique

 

Un appel de communications est lancé pour le colloque «Fictions de la Franco-Amérique», qui aura lieu dans le cadre du congrès annuel de l'ACFAS, à l'Université de Montréal, du 10 au 14 mai 2010 (la date précise reste à déterminer).

 

Ce colloque vise à étudier les rapports particuliers qui sont entretenus par plusieurs romanciers contemporains (Jacques Poulin, Roch Carrier, Michel Tremblay, Nicolas Dickner, Daniel Poliquin, Russel Banks, Annie Proulx, D.Y. Béchard, etc.), avec le Canada français et plus globalement avec l'Amérique française. On sait que depuis le début des années 1980, une nouvelle image du Canada français et de la «Franco-Amérique» s'est profilée autant dans le roman canadien-français que dans le roman canadien-anglais et même étatsunien. Tout se passe comme si le Canada français, défini souvent comme une réalité révolue et disparue à jamais, s'était trouvé réinvesti par de nombreux romanciers, qu'ils soient de langue française ou anglaise. Comment expliquer ce phénomène ? Quelles sont ses principales manifestations ? Comment ces visions de la Franco-Amérique peuvent-elles nous aider à penser autrement l'américanité ?

 

Ce colloque vise aussi à analyser comment s'exprime, dans le corpus choisi, le rapport entretenu par l'individu moderne et postmoderne avec la mémoire collective. On sait que cette dernière, qui renvoie, par le biais d'un discours historiographique officiel, à une origine primordiale, a longtemps été au coeur d'un processus d'identification essentiellement fondé sur une logique de continuité. L'avènement de l'individualisme, le phénomène de la mondialisation et les différents mouvements géographiques, ainsi que les échanges culturels que cela a entraîné, ont amené, en même temps qu'une ouverture du sujet sur le monde, un certain scepticisme à l'égard des discours traditionnels. Dans l'espace romanesque, ce scepticisme se traduit par une relecture de l'Histoire primordiale, des mythes fondateurs, du discours de l'origine à la base des identités collectives. Comment, dans un contexte où le Je est constamment en interaction avec le monde, le Soi peut-il s'inscrire dans la continuité d'une mémoire fixe ? Ce questionnement s'avère d'autant plus pertinent que l'Autre, celui qui vient de l'ailleurs, participe désormais activement à cette relecture en inscrivant son propre parcours identitaire dans l'espace identificatoire de la collectivité. En ce sens, il nous semble particulièrement intéressant d'approfondir, en dernier recours, le processus de relecture du discours des origines dans le contexte d'ouverture des frontières à un ailleurs continental.

Les propositions (150 mots) de communication peuvent être adressées à Jimmy Thibeault (thibeaj@umoncton.ca) ou à Jean Morency (jean.morency@umoncton.ca), au plus tard le 15 janvier 2010.