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Femmes en mouvement

Femmes en mouvement

Publié le par Ganaëlle Lacroix (Source : Karin Schwerdtner (Balzac-L))

Femmes en mouvement : un colloque interdisciplinaire -
les 23, 24 et 25 mai 2003
Université Mount Allison,
Sackville, Nouveau-Brunswick


Comme plusieurs critiques l'ont affirmé pour la flânerie et le voyage en
particulier, la mobilité sous toutes ses formes constitue, selon diverses
conventions, une activité strictement masculine. Nous n'avons qu'à
considérer le trope classique de la femme comme fleur (immobile) et l'homme
comme abeille (mobile) - ou le fameux couple formé par Ulysse et Pénélope -
si nous voulons nous convaincre de l'opposition catégorique entre mouvance
masculine et fixité féminine dans plusieurs sociétés et littératures au fil
des siècles. Il existe cependant certaines exceptions au principe de
l'immobilité féminine - notamment celles que représentent, par exemple, la
pèlerine, la migrante, la femme qui accompagne son mari ou son fils dans
l'accomplissement d'un devoir conjugal ou parental, et la femme
"déchue", abandonnée par la société.


Les facultés des sciences sociales et humaines de l'Université Mount
Allison vous invitent à participer à un colloque bilingue sur la
représentation des femmes en mouvement et sur les effets concrets de
différents modèles culturels de mobilité et d'immobilité féminines.


Seront pertinentes des réflexions qui tiennent compte des questions
suivantes :
Quelles sont les exceptions aux normes d'immobilité féminine au fil des
siècles et à travers les cultures ?
Comment les représentations de femmes en mouvement s'écartent-elles par
rapport à celles de femmes casanières et conservatrices ? à celles
d'hommes ambulants ?
Quelles problématiques ou significations sont évoquées par les femmes qui
se déplacent dans des contextes où le mouvement est conçu comme une
activité masculine ?
Les femmes mobiles s'approprient-elles certains espaces en particulier?
Quels liens persistent entre des représentations littéraires et culturelles
de femmes mobiles ou immobiles, d'une part, et des contraintes historiques
ou contemporaines à la mouvance féminine, d'autre part ?
Est-il possible de repérer des changements dans la manière dont la femme
est représentée dans le cadre de discussions sur le pèlerinage, l'exil, la
migration et le cosmopolitisme ?


Quelques questions dirigeantes :
" La société du 18e siècle manifeste une profonde méfiance à l'égard de
ceux qui errent, et se montre plus sévère pour les femmes que pour les
hommes. L'errance est sanctionnée comme vagabondage et, à ce titre,
passible d'un châtiment qui va de la flagellation publique à la maison de
correction. Si la prostitution n'est pas à l'époque un délit en soi, elle
est assimilée au vagabondage. C'est dire à quel point l'errance féminine
est socialement et moralement suspecte. Car une honnête femme reste à la
maison (du père ou du mari). À la rigueur, elle peut aller dans celle de
quelqu'un à qui le père délègue son autorité. " -- Françoise du Sorbier
(1991)
Toute voyageuse doit être une femme vénale, en littérature comme en
société, " du fait qu'ell[e] s'éloign[e] du foyer familial et donc de [sa]
définition première ". Même la flânerie féminine sur des lieux publics est
conçue comme étant " très contraire au génie de la femme, qui est de son
élément naturel casanier et conservateur ". ­- Bénédicte Monicat (1996)
sur la présence des femmes dans les lieux publics au 19e siècle.
"In part the notion of a flâneuse is impossible precisely because of the
one-way-ness and the directionality of the gaze. Flâneurs observed others;
they were not observed themselves. And for reasons which link together the
debate on perspective and spatial organization of painting, and most
women's exclusion from the public sphere, the modern gaze belonged
(belongs?) to men". - Doreen Massey (1994) se penche ici sur le travail de
Janet Wolff intitulé "Invisible Flâneuse".
"[U]nless economical necessity forces [the woman subject] to leave the home
on a daily basis, she is likely to be restrained in her mobility - a
transcultural, class- and gender-specific practice that for centuries has
not only made travelling quasi impossible for women, but has also compelled
every 'travelling' female creature to become a stranger to her own family,
society and gender." (Trinh T. Minh-ha, "Other than myself/ my other self",
in _Travellers' tales: narratives of home and displacement_, ed. by George
Robertson et al., Routledge, 1994.)


L'Université Mount Allison se situe à proximité de la
Nouvelle-Écosse, à 30 minutes de l'aéroport de Moncton, et à deux heures de
l'aéroport d'Halifax. Des renseignements concernant l'hébergement et
l'inscription seront disponibles au début de l'année 2003. Notre colloque
aura lieu du 23 au 25 mai 2003 - ceci, pour convenir à tous ceux
et celles qui voudraient participer au Congrès des sciences sociales et
humaines du 28 mai au 5 juin 2003, à l'Université Dalhousie.


Les propositions de communications ou d'ateliers de deux ou trois
communications (300-500 mots) peuvent être envoyées
en deux exemplaires, à l'adresse postale suivante :
Dr Karin Schwerdtner
Département de langues et littératures modernes
Université Mount Allison
49A, rue York,
Sackville, Nouveau-Brunswick, E4L 1C7


ou, dans le corps d'un message électronique, aux deux adresses
suivantes (PAS D'ENVOIS EN ANNEXE S.V.P.) :
kschwerdtner@mta.ca
kbamford@mta.ca


La date limite, le cachet de la poste faisant foi, est le 30 novembre 2002.
N'oubliez pas d'indiquer vos coordonnées postales et votre affiliation
universitaire.

Dr. Karin Schwerdtner
Département de langues et littératures modernes
Université Mount Allison
49A, rue York
Sackville  N-B
E4L 1C7 Canada
Tél. (506) 364-2489
Télc. (506) 364-2422

  • Responsable :
    Dr Karin Schwerdtner
  • Adresse :
    Université Mount Allison, Sackville (Nouveau-Brunswick)