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Fascination des images

Fascination des images

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Stella Spriet)

Fascination des Images

Colloque international et interdisciplinaire

organisé les 20 et 21 Janvier 2012,

à l'Université de Saskatchewan, Saskatoon (Canada)

Responsables : Gilles Declercq, Marie-DominiquePopelard,

Stella Spriet, et Anthony Wall

Les propositions decommunications sont à envoyer par e-mail (250 mots maximum) avant le 10 Octobre2012

Contact : Stella Spriet (stella.spriet@usask.ca).

L'omniprésence de l'imagedans nos sociétés contemporaines, massivement déterminée par l'emprisecroissante au XXe siècle, des media imageants (cinéma, télévision, internet) abouleversé les formes et les enjeux de notre culture longtemps fondée sur leprimat de la communication écrite. Cette révolution, si caractéristique denotre modernité renoue cependant de manière paradoxale avec les assises lesplus anciennes de nos cultures, où l'image, prise en charge par la peinture, lethéâtre, les arts oratoires, étaitautant porteuse de savoir que d'émotion esthétique.

Ce pouvoir de création et decommunication de l'image antique et classique, a fait l'objet dès la naissancede la philosophie, d'un examen aussi rigoureux que critique, soucieux d'endénoncer les dangers et les excès. Force et forme d'attraction paroxystique, lafascination désigne assez bien ce péril et ces pièges. Platon déjà instruisaitle procès de la fascination à travers le pouvoir trompeur de l'image ;Aristote à son tour s'est soucié d'articuler la puissance imageante du théâtreau logos, c'est-à-dire à la logique et à l'éthique.

A l'âge classique, notammenten France, l'image est prise en charge par le pouvoir politique, le roiconstruisant son rayonnement « solaire » en multipliant son image autravers des arts : la peinture, l'architecture ou la littérature.Jean-Marie Apostolidès a rendu compte de cette machinerie fascinatrice du grandRoi. L'oeuvre de Louis Marin est pour une part majeure consacrée à l'étudesémiologique et critique du rapport du pouvoir à la fascination dans l'imaginaire classique. Jean-Luc Nancy apour sa part mené une réflexion parallèle sur l'art et la littérature moderne.

De son côté la littératurecontemporaine médite sur le pouvoir fascinant de l'image, à l'instar de l'oeuvrede Pascal Quignard qui explore les limites de la représentation de l'effroi etde l'éros, revisitant les grands paradigmes mythiques de la fascination :Narcisse, Méduse etc.

Ce colloque a pour objectifd'examiner les formes et les modalités de l'image fascinante, d'en identifier laforce esthétique et rhétorique : d'une part, sous sa forme rayonnante àproximité de l'exaltation sublime ; d'autre part sous sa forme inquiétanted'une rhétorique de la prédation et de l'aliénation. Transhistorique par unedémarche traversant l'ensemble des arts de représentation, ce colloque se veut également pluridisciplinaire enfaisant dialoguer des spécialistes des arts et sciences humaines :philosophes, littéraires, rhétoriciens, linguistes, esthéticiens et historiens.Il sera également l'occasion d'un dialogue interculturel et bilingue entre desuniversitaires nord-américains et européens sur un enjeu majeur de notreculture interrogeant la puissance de l'imaginaire créateur à la lumière d'unesprit soucieux de préserver sa liberté critique.