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Faire-valoir et seconds couteaux dans les mondes anglophones / Sidekicks and underlings (revue Essais)

Faire-valoir et seconds couteaux dans les mondes anglophones / Sidekicks and underlings (revue Essais)

Publié le par Marc Escola (Source : Nathalie Jaëck)

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"Faire-valoir et seconds couteaux dans les mondes anglophones"

Essais, revue de l'École Doctorale « Montaigne-Humanités » (Université Bordeaux Montaigne, ex-Bordeaux 3), va publier un volume d'articles en anglais ou français sur le thème "Faire-valoir et seconds couteaux dans les mondes anglophones."

Ce recueil d’articles se propose d'étudier les faire-valoir et les seconds couteaux dans la littérature, le cinéma, la culture populaire (bandes dessinées, séries télévisées, etc.), les arts et la civilisation des pays anglophones.

Le rôle de second a une histoire longue et riche. Nombreux sont les faire-valoir déjà présents dans la culture classique, tel Agamemnon pour Ménélas ou Horatio pour Hamlet. Tout en évitant de nous livrer à de simples inventaires d’exemples, nous examinerons ce qui fait l’intérêt de ces appariements dissymétriques, les fonctions-clés des faire-valoir et des seconds couteaux : contrepoint comique, soutien fidèle du protagoniste, incarnation intradiégétique du public (spectateurs, lecteurs ou autres), ou encore persona intermédiaire qui tantôt ouvre des passages vers le héros, tantôt influe sur les façons dont le public accède au héros. Nous explorerons également la nature des liens spécifiques entre les faire-valoir et certains genres littéraires : le policier, la comédie, le fantastique, entre autres, recourent souvent aux faire-valoir. Nous étudierons aussi l’inscription de ce type dans la littérature populaire classique, où les faire-valoir, par leurs qualités « moyennes », font ressortir la flamboyance du héros. Les faire-valoir contribuent aussi à la construction de l’identité du héros lorsqu’ils remédient à un manque (on pense au Dr. Watson, contrepoint très humain d’un Sherlock Holmes trop souvent surhumain ou inhumain) ou font ressortir des côtés obscurs chez celui-ci. Architectes d’une dualité du moi, ils permettent une réflexion sur l’identité susceptible d’aboutir à des constructions inter-genre (gender) et inter-ethniques.

Nous nous intéresserons également à ce que l’on peut considérer comme la mise en avant des faire-valoir et seconds couteaux sous ses formes contemporaines et la complexification du schéma qui en découle. Le rôle de faire-valoir prend dans ces cas-là la forme d’un masque discret et pratique, un leurre inoffensif qui dissimule des personnages ou des intérêts puissants. Les positions respectives de premier et second apparaissent dès lors non plus figées, mais interchangeables ou même réversibles. Ce schéma s’applique à la fiction quand des personnages secondaires font de l’ombre au héros voire l’éclipsent complètement. En histoire et en politique, les « numéros deux » s’inscrivent dans des positionnements stratégiques de base arrière pratique et protégée où une visibilité moindre s’accompagne fréquemment d’une plus grande liberté de mouvement. En politique, éminences grises et outsiders (underdogs en bon anglais…) correspondent à des rôles spécifiques de numéro deux qui nous intéresseront autant que les configurations stratégiques où les positions de retrait mènent à la victoire.

On peut finalement se demander si les faire-valoir et les seconds couteaux ne sont pas dans certains cas devenus des éléments de premier plan qui, dans les duos, peuvent se passer du héros, ne se définissent plus comme  numéro deux mais comme nouveau numéro un ; on pense, par exemple, aux films de Judd Apatow, dans lesquels une multiplicité de faire-valoir finit par coloniser le récit, diluant ainsi les conventions relatives aux héros. Une étude des nombreux cas où faire-valoir et seconds couteaux se retrouvent au premier plan nous permettra de penser leur réhabilitation contemporaine, leur prestigieux retour.

Date limite d'envoi des propositions de 500 mots (avec court cv de 100 mots max.) : 31 mars 2015. Adresser la proposition en fichier attaché à Nathalie.Jaeck@u-bordeaux-montaigne.fr, Jean-Paul.Gabilliet@u-bordeaux-montaigne.fr, Jeffrey Swartwood .

 

"Sidekicks and underlings in English-speaking countries"

Essais, the review sponsored by École Doctorale « Montaigne-Humanités » (Université Bordeaux Montaigne, ex-Bordeaux 3), will publish an issue comprising papers in French or English about "Sidekicks and underlings in English-speaking countries."

The purpose of this collection is to examine the role of sidekicks and underlings in English-language literature, film, popular culture, arts and civilization.

The role of the second has a long, rich history and sidekicks can be traced back extensively (Agamemnon to Menelaus, Horatio to Hamlet): avoiding a mere inventory of case-studies, we will thus examine the interests of that unequal pairing, the crucial functions of sidekicks and underlings – from comic relief, to faithful support of the hero, to intradiegetic embodiment of the audience, a kind of intermediary persona variously mediating and modulating the access to the hero. We will also explore the nature of the specific links between sidekicks and genre fiction (it seems indeed that detective fiction, comedy, fantasy constitute favourable grounds to sidekicks), as well as the particular relevance of the figure in classic popular literature –sidekicks often playing the role of the lesser intelligent character in order to highlight the flamboyance of the hero. Sidekicks are also crucially a way to elaborate on the identity of the hero: sometimes supplying for a lack (Dr. Watson making Sherlock Holmes more humane for example), sometimes highlighting a specific, darker aspect of their counterpart. They introduce a duality in the self, and allow for a reflexion on the notion of identity, and may thus extend to inter-gender and inter-ethnic constructs.

We will also be specifically interested in what could be called the modern prominence of sidekicks and underlings, and the complexification of the pattern. It first seems that the role of sidekick might well be a convenient unassuming mask, a harmless decoy to hide eminently powerful characters or interests, and that the respective positions in typical pairs are less static than it seems, more interchangeable, and reversible even. This pattern is valid both in fiction where secondary characters overshadow or even outdo the hero, and in history or politics: the position of the sidekick is indeed a strategic one, a sort of convenient, protected rear base that typically gives less visibility and thus more freedom. Eminences grises and underdogs in politics will also come under scrutiny, as well as the several strategies to minimise one’s position in order to better achieve domineering aims.

It finally reads as if sidekicks and underlings had gradually gained ground, as if in some instances, they did not need a hero any more, and did not define themselves as the lesser character in a pair, but as the central focus – heroes being sometimes radically done up with – we might think for example of the Judd Apatow movies, that typically present the audience with a palatable collection of multiple sidekicks, that colonise the movies, and break the convention of the hero. Examining the many examples where sidekicks and underlings attract the limelight will enable us to reflect upon their modern rehabilitation, their glamorous return.

Deadline: please email as attached file a 500-word proposal (+ 100-word resume) to Nathalie.Jaeck@u-bordeaux-montaigne.fr, Jean-Paul.Gabilliet@u-bordeaux-montaigne.fr, Jeffrey Swartwood  by March 31, 2015.