Édition
Nouvelle parution
F. Kafka, Cahiers In-Octavo

F. Kafka, Cahiers In-Octavo

Publié le par Marc Escola

Cahiers In-Octavo
Franz Kafka
Pierre Deshusses (Adaptateur)


Paru le : 16/09/2009
Editeur : Rivages
Collection : bibliothèque rivages
ISBN : 978-2-7436-1995-4
EAN : 9782743619954
Nb. de pages : 237 pages

Prix éditeur : 20,00€


Ces cahiers sont, à l'origine, de simples cahiers d'écolier où Kafka consigne indifféremment ses récits et ses rêves, sans souci de hiérarchie.

Apparemment simple kaléidoscope de textes qui se bousculent et se heurtent, ils sont essentiels car ils sont la continuation de son Journal qu'il a pratiquement abandonné à partir de 1916, après la crise avec Felice. Cette relation lui a certes donné un nouvel élan dans l'écriture mais lui a révélé que l'écriture était incompatible avec l'amour pour une femme. Ces Cahiers, au nombre de huit, balaient une période qui va donc de novembre 1916 à mai 1918 (Kafka meurt en 1924) et correspond à une crise intense dans les choix de l'homme et de l'écrivain, du profane et du religieux.

C'est le creuset où s'élaborent ses oeuvres à venir, une forme de work in progress où se tisse entre tous ces textes et ces fragments un lien organique qui engendre une filiation. Les cahiers mettent en place des modalités narratives nouvelles qui vont faire la spécificité de Kafka : impersonnalité ou absence du narrateur, fragmentation de l'action en séquences brèves, logique onirique qui transforme l'absurde en nécessité, comme dans la Construction de la Grande Muraille de Chine.

Entre méditation et création, hésitations et fulgurances, ces cahiers sont les brouillons de la vie, versant abrupt d'un journal interrompu.

Morceau choisi
Personne ne va lirece que j'écris ici ; personne ne va venir m'aider ; si l'on faisaitobligation de me porter secours, toutes les portes de toutes lesmaisons resteraient fermées, toutes les fenêtres aussi ; tout le monde resterait au fond de son lit, la couverture tirée sur la tête, et la terre entièreserait une auberge dans la nuit. On peut comprendre car personne nesait rien de moi ; et si quelqu'un savait quelque chose, il ne sauraitpas où je suis ; et s'il savait où je suis, il ne saurait m'y retenir ;et s'il savait m'y retenir, il ne saurait comment me porter secours. L'idée de vouloir me porter secours est une maladie qu'il faut soigner au lit.

*  *  *

P. Assouline a consacré un billet à cette édition sur son blog:

"Kafka, la philosophie dans le foutoir".