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Appels à contributions
Exposition sans artiste(s) (revue Marges)

Exposition sans artiste(s) (revue Marges)

Publié le par Florian Pennanech (Source : Nadia Ghanem)

Appelà contribution de la revue Marges

« Expositionsans artiste(s) »

Lesthématiques liées à l'exposition de l'art contemporain ont récemment connu une forte actualité éditoriale (voir, parexemple, la récente traduction de Insidethe White Cube de Brian O'Doherty), curatoriale (« Vides : unerétrospective » au Centre Pompidou) et professionnelle (multiplication desformations spécialisées, organisation des professionnels de l'exposition,etc.). Si nous partons du principe qu'une exposition ne peut se réduire à unamoncellement d'objets, doit-on pour autant considérer cette pratique comme lamise en oeuvre d'évènements discursifs ? Auquel cas, l'attention nese porte plus uniquement sur les oeuvres, mais sur la manière dont elless'adressent à un public : l'exposition comme mise en circulation socialede l'oeuvre. Il convient alors de s'interroger sur le discours de l'exposition,non seulement la manière dont ce discours esttransmis et véhiculé (scénographie, discours institutionnel, etc.) mais aussi du fait de ses articulations avec les discours« périphériques » à l'exposition (catalogue d'exposition, discours critique, parole de l'artiste, etc.). Ce questionnement autour desmodalités selon lesquelles une oeuvre d'art est exposée relègue au second plan l'oeuvreet l'artiste. Une autonomisation de l'exposition par rapport aux oeuvres et àceux qui les font est-elle envisageable ?

Iln'est pas rare que l'exposition offre une approche tronquée du contexteoriginal des oeuvres qu'elle présente. Si généralement, cettedécontextualisation se produit de manière spontanée, il arrive égalementqu'elle fasse partie d'un programme (l'exposition Coollustre d'EricTroncy peut être vue comme un paradigme possible de ce positionnementcuratorial). Au-delà des prises de positions simplistes, ce type de démarchepose à nouveau la question de la toute puissance (ou de l'impuissance) ducommissaire d'exposition face aux contraintes (sociales, économiques, etc.) dumonde de l'art.

Lesraisons d'être d'une exposition sont parfois éloignées des préoccupationsproprement artistiques ou esthétiques. Il arrive que l'exposition d'art soitconsidérée comme un « supplément d'âme » culturel pouvant servir àaméliorer l'image d'un pays, d'une entreprise ou d'un individu. De ce point devue, l'exposition apparaît clairement comme un support de communication, unévènement destiné à un public. De cette manière, l'exposition comme « rhétorique » peut servir à distiller une idéologie qui, si elleétait véhiculée par d'autres moyens, paraîtrait trop péremptoire. Dès lors,quels sont les (nouveaux) mécanismes de ce qu'on appelait jadis la« récupération » ou l'instrumentalisation de l'art ? Jusqu'àquel point les artistes ou les commissaires d'exposition se rendent-ilscomplices — voire initiateurs — de cette pratique ?

D'aucunsont pu avancer qu'une des options offertes par la situation actuelle secristallisait autour de la question du« commissaire-artiste » (« auteur » d'exposition oucommissaire-auteur dans la lignée d'Harald Szeemann) et de « l'artiste-commissaire »(par exemple les cartes blanches du Palais de Tokyo à Ugo Rondinone ou JohnArmleder). Cette option conduit à un certain nombre d'interrogations, notammentau sujet des rôles traditionnellement alloués au commissaire et à l'artiste, età leur indépendance relative. Dès lors, est-il encore possible d'opposer lecommissaire d'exposition à l'artiste ?

Parmiles thèmes possibles :

  • Rôles respectifs du commissaire d'exposition, de l'artiste,de l'institution ;
  • Exposition comme événement, comme discours, commemédia ;
  • Uniformisation des expositions ;
  • Exposition comme outil de communication (politique,diplomatique, commerciale) ;
  • Pédagogie de l'exposition ;
  • Motivations des commissaires d'exposition ;
  • L'exposition comme lieu de production ;
  • L'exposition comme médiation (art, oeuvre, artiste).

 

Afin de traiter de cettequestion, la revue Marges fait appel aux jeunes chercheurs des disciplinessusceptibles d'être concernées (esthétique, arts plastiques, sociologie,histoire de l'art, économie…).

Cet appel à contribution apour finalité une journée d'étude et une publication au sein d'un numérothématique de Marges.

Les propositions devront nousparvenir sous forme d'une problématique résumée (5.000 signes maximum espacescompris) avant le 31 octobre 2009par courriel à jerome.glicenstein@club-internet.fr

Pour ceux qui auront étéretenus, le texte définitif sera à faire parvenir avant le 1erfévrier 2010 (40 000 signes maximum espaces compris) pour la journée d'étudequi aura lieu courant février 2010 à Paris, à l'INHA.

Les textes retenus serontpubliés dans le numéro 12 de la revue Marges à paraître en avril 2011.

Pour de plus amplesinformations sur Marges ou pour consulter nos anciens numéros :www.revue-marges.fr