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Expériences frontalières : les littératures romani dans la Romania

Expériences frontalières : les littératures romani dans la Romania

Publié le par Florian Pennanech (Source : Julia Blandfort)

Expériencesfrontalières: Les littératures romani dans la Romania

Julia Blandfort/Marina O. Hertrampf

3.-4. Septembre 2010 (Université de Regensburg)

« Nés européens, ils sont capables par une expérience séculaire denous apprendre à passer des frontières, encore plus, d'éliminer les frontièresen nous et autour de nous et de [...]créer une Europe de toute évidence sans frontières. »

(Günter Grass, Ohne Stimme. Reden zugunsten desVolkes der Roma und Sinti, 2000, S.93)

Remarquepréliminaire

Les organisateurs de ce congrès sont conscients du fait que chaque tentatived'une désignation adéquate des soi-disants « tsiganes » soit vouée àl'échec. Quant alors la terminologie « Roms » est utilisée ici commehétéronyme en prenant compte tous les sous-groupes (p.e. Sinti, Kalé,Manouches,...), car on a affaire à une quantité de groupes ethniques. Ceux-làfont certes toujours partie de société majoritaire et sont à la fois une partieautonome d'une culture minoritaire, mais ils s'illustrent respectivement par desparticularités culturelles et linguistiques très différentes.

La recherche scientifique – au premier chef la tsiganologie – s'occupedu champs d'intérêt «Roms», surtout dupoint de vue sociologique, culturhistorique, ethnologique, anthropologique ou linguistique.La recherche des littératures romani se trouve par contre encore à ses débuts.Tandis que la philologie allemande et laslavistique s'adonnent déjà depuis quelque temps aux littératures romaniallemandes et slaves, cependant il est encore nécessité d'effectuer des recherches énormes dans les études des languesromanes. Car à l'opposition du champs de recherche des hétéro-stéréotypes quiest multiplement traité dans lessciences littéraires – comme par exemple l'exploration de l'image/motif du romdans la littérature romane –, très peu d'études s'intéressent aux autoportraitslittéraires des Roms. Récemment, un changement semble avoir lieu): A côté de lasection « Tigan, Zingaro, Gitane, Gitano, Cigano – die Sprachen der Romain der Romania », dirigé par Max Doppelbauer, Georg Kremnitz et HeinrichStiehler sur le « Bonner Romanistentag » 2009 sont à nommer les deuxcongrès « Littératures tsiganes/roms » au novembre 2008 à Limogesainsi que le congrès suivant « Une ou des littératures romani? » aunovembre 2009 à Paris, organisé par Cécile Kovacshazy.

Sur cette trame, notre congrès a pour but de fournir un autre élémentconstitutif de l'histoire littéraire des littératures romani des languesromanes. Ainsi, l'intérêt de ce congrès doit se concentrer exclusivement sur desoeuvres littéraires et filmiques de Roms en Italie, en France, au Portugal, enRoumanie, en Espagne et au Sud-Amérique qui sont paru dans la langue nationalerespective.

Les Roms sont des frontaliers, leurs expériences frontalières sontnombreuses: exclusion et discrimination – inclusion et ghettoïsation –délimitation et passage de frontières. Pourtant, le stéréotype du peuplenomade, passant des frontières de pays et de continents, n'est plus tout à faitvalable. Certes, de nombreux Roms nomades existent encore, mais la plupartd'entre eux sont sédentaires aujourd'hui. L'expérience de l'exclusion et de larestriction dans des zones de lotissement aux banlieues semblables à desghettos reste cependant une chose marquante pour beaucoup de Roms. Leur« patrie » consiste donc en beaucoup de cas en zones transites respectivement en non-lieux au sensd'Augé. Une grande partie des Roms vivent selon d'un point de vue social ettopographique dans des régions frontalières; un fait qui se reflète comme un motifcommun dans des littératures romani.

Les Roms écrivant dans la langue de la culture majoritaire par contresont assimilés, non seulement d'un point de vue linguistique et culturel, maisaussi au niveau de leur intégration dans la société. C'est pourtant remarquableque dans quelques oeuvres de ces Roms assimilés se manifeste une exclusionproprement choisi et une forte tendance à la reconstruction d'une identité rom(qui n'est au fond vécu que partiellement). Ce qui suit, c'est donc une exclusionconsciemment choisi de la culture dans laquelle ils vivent pour garder leurautonomie. Curieusement, cela se trouve en relation avec la disparitionprogressive des frontières : Sur la trame de la globalisation et du procès del'accord de l'union européenne, il se manifeste à l'égard des Roms une tendanceen arrière. Sans doute par peur de perdre l'individualité et l'identité culturelleet linguistique, il se fondent des associations et des initiatives dédiées à laprotection de la culture rom. Ainsi, la Romani Union a décrété le 8avril comme « jour de fête international » des Roms. L'idée d'uneidentité rom transnationale se trouve pourtant en une certaine contradictionavec l'hétérogénéité des cultures tsiganes qui se trouvent en une forte interdépendanceavec les cultures majoritaires respectives. Ainsi, il se forme une quantité delittératures roms culturellement différenciés. Malgré toutes les différences,ce qui est commun entres les textes de Matéo Maximoff, José Heredia Maya,Santino Spinelli ou les films de Tony Gatlif n'est non seulement une remise àneuf de l'histoire des Roms comme peuple persécuté par la force, mais aussi une occupation avec la création d'uneidentité. Cela se fait d'un double point de vue, d'un côté il s'agit de la recherchedu sujet individuel, de l'autre côté pourtant il s'agit d'une (ré-)constructiond'un sentiment collectif d'identité et de royaumes de souvenirs collectifs.Beaucoup d'oeuvres de Roms présentent un caractère performatif. La préférence dela narration performative fait recours à la tradition de l'oral-(hi)story-building.En même temps, il se reflète là-dedans la tendance de créer une nouvelle littératureécrite. La musique et la danse, des éléments constitutives de l'identité dansles cultures roms, dont le caractère performatif se manifeste dans des formesdiverses d'intermédialité et de combinaison de médias jouent presqueconstamment un rôle important dans la littérature et dans le film – l'art des Romsest un art de l'hybridité et du passage de frontières de médias et de genres.

Le congrès est ouvert à tous ceux qui s'intéressent au sujet et auralieu du 3 au 4 septembre à l'université de Regensburg. Les langues du congrèssont l'allemand, le français, l'italien, l'espagnol et l'anglais. La durée desconférences est limitée à 20 minutes au maximum (+10 minutes de discussion). Enplus, on projette une publication en recueil.

Des propositions pour des conférences (comprenant un abstrait en une deslangues du congrès et un CV) sont à envoyer jusqu'au 31 mars 2010 par email à:

Marina.Hertrampf@sprachlit.uni-regensburg.de

Julia.Blandfort@sprachlit.uni-regensburg.de

Pour la participation, on ne va pas percevoir des coûts. Par causes organisateurspourtant, on sollicite urgemment une inscription par formulaire. S'il vousplaît tenez compte du fait que les coûts pour l'alimentation, le logement et levoyage ne peuvent pas être défrayés.