Actualité
Appels à contributions
Exils et transferts culturels dans l’Europe moderne

Exils et transferts culturels dans l’Europe moderne

Publié le par Emilien Sermier (Source : Károly Sándor Pallai)

 

APPEL A CONTRIBUTION

« Exils et transferts culturels dans l’Europe moderne »

Colloque international organisé par la Fédération de Recherche CIEH&CIEFi – EPEI de la Sorbonne Nouvelle – Paris 3, en collaboration avec le groupe de recherche CODHIL du Département d’Études Françaises de l’Université Eötvös Loránd (ELTE) de Budapest

en collaboration avec l’Institut Hongrois de Paris

Paris, les 6 et 7  juin 2014

 

Le thème de l’exil a été traité à plus d’une reprise : manifestations et publications scientifiques ne manquent pas sur le sujet. On ne s’en étonnera pas si l’on considère combien l’histoire du XXe siècle a été porteuse de déplacements de populations – migrations internes aussi bien qu’externes – inducteurs d’exil au point d’en faire une expérience ontologique constitutive de l’homme de ce siècle.

Mais l’exil n’est pas une invention de la modernité : phénomène multiforme, il a une longue histoire qui nourrit une abondante littérature, depuis « l’ostracisme », cette peine de bannissement infligée à Athènes dès le Ve siècle avant J.-C., jusqu’aux grands mouvements migratoires provoqués par les guerres, les mouvements de colonisation puis de décolonisation, sans oublier les migrations à caractère économique. Exil marqué au fer de la douleur comme le dit Edward Said : « L’exil, c’est la fissure à jamais creusée entre l’être humain et sa terre natale, entre l’individu et son vrai foyer, et la tristesse qu’il implique n’est pas surmontable »[1].

Cela rappelé, notre colloque se propose d’envisager l’exil dans une perspective plus particulière, celle de ses rapports avec les transferts culturels. L’exil y sera en effet traité comme un ressort important des échanges inter- et transculturels. L’accent portera donc moins sur le côté dramatique et douloureux de l’exil, évoqué par Said, que sur ses apports positifs, nés de la rencontre de l’Autre.

On utilisera la notion d’exil selon deux acceptions, en distinguant l’exil réel de l’exil imaginaire. Par exil réel, nous entendons, avec le Dictionnaire de l’Académie Française, la « situation d’une personne qui a été condamnée à vivre hors de sa patrie, en a été chassée ou s’est elle-même expatriée » ; sans omettre l’exil intérieur que nous définissons comme la situation d’une personne qui, pour quelque raison, vit en exclu dans sa propre communauté. Par exil imaginaire en revanche, nous entendons la situation dans laquelle une personne se perçoit ou se constitue en exilée sans être ni bannie ni excommuniée par quelque acte administratif, politique, social ou juridique de sa communauté d’appartenance.

Qu’il s’agisse de sa forme réelle ou imaginaire, l’exil signifie toujours une rupture ou une perturbation des relations avec la culture d’origine en même temps que la naissance et le développement de relations avec une culture étrangère.

Les transferts culturels, assimilations selon Michel Espagne et Michael Werner, « des comportements, des textes, des formes, des valeurs, des modes de pensée étrangers », mettent en relation « deux systèmes autonomes et asymétriques ». « Les échanges entre cultures, même s’ils reposent sur des éléments isolés, sur des itinéraires biographiques singuliers, ne peuvent être interprétés qu’à partir d’une compréhension globale de la conjoncture du pays d’accueil qui opère parfois de véritables transmutations des objets importés » [2].

L’exil en tant que porteur particulier de ces transferts offre donc ses fruits tant au pays d’accueil qu’au pays d’origine. Et l’on ne manquera pas d’envisager le cas particulièrement intéressant du retour d’exil, où le pays d’origine devient pays d’accueil.

 

Les sujets traités pourront être :

I. L’exil comme espace pluriel de rencontre et de dialogue

  • Transferts entre centres et périphéries
  • Langue de l’exil, ou multilinguisme et transferts culturels
  • La traduction, prise de contact avec une culture d’accueil
  • Exportation, émission, diffusion de la culture d’origine en exil
  • Réception d’une culture d’origine dans le pays d’accueil
  • Constitution de groupes en exil
  • Le retour d’exil

II. Exil chez soi

  • Réinventer les frontières (culturelles et politiques)
  • Traduire en émigration intérieure

III. L’imaginaire de l’exil

  • Le désir d’exil
  • L’exil, retour dans le passé

Les représentants de diverses disciplines en sciences humaines et sociales sont invités à signaler leur intention de participation par une demi-page de résumé avant le 1er mars 2014 aux adresses ci-dessous :

 

Judit.Maar@univ-paris3.fr                            Horvath.Krisztina@btk.elte.hu

 

Frais d’inscriptions : 25 euros.