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Evidences invisibles : approches transdisciplinaires de la singularité dans la communication interculturelle 

Evidences invisibles : approches transdisciplinaires de la singularité dans la communication interculturelle

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Emmanuelle Sauvage)

Evidences invisibles : approches transdisciplinaires de la singularité dans la communication interculturelle

Journée scientifique organisée à l’université Paris Ouest le mercredi 19 décembre 2012

 

            Il y a vingt-cinq ans, l’ethnologue française Raymonde Carroll ouvrait la voie à une approche de type anthropologique sur ce qu’il est convenu d’appeler, aujourd’hui, l’interculturel. Elle tentait de comprendre ce qui sépare « Américains et Français au quotidien » en fondant son enquête sur les témoignages de divers « informants » interrogés des deux côtés de l’Atlantique. Tous avaient une anecdote à raconter sur un malentendu survenu à la suite d’un échange qui avait révélé un malaise ou bien un désaccord plus profond, sans qu’il y ait barrière de la langue. Tous avaient mésinterprété chez l’autre, conjoint, ami ou collègue, ces « évidences invisibles » qui sous-tendent nos comportements le plus souvent à notre insu et que nous croyons partagées par ceux qui nous sont proches.

            C’est sur cette zone de turbulences que nous voudrions jeter la lumière, sur ces implicites qui nous gouvernent malgré nous, quelles que soient nos appartenances identitaires. Car les implicites culturels sont partout : pas seulement dans la langue et ses idiomatismes, mais dans les rites de sociabilité, le langage du corps, les modes de relation au temps, à l’espace, au pouvoir, à la prise de parole... Ils peuvent perturber nos interactions s’ils ne sont pas pris en compte, explicités, voire dédramatisés.

            Communiquer en contexte interculturel conduit à mesurer l’écart entre plusieurs singularités, de moi et d’autrui, « étranges étrangers » aux yeux l’un de l’autre, de manière à construire un lieu de partage qui puisse nous rapprocher. Cette singularité plurielle devient dans le meilleur des cas une source d'ouverture et de réciprocité, si elle sait déjouer les pièges que sont les préjugés et les implicites mal identifiés, les résistances au contact et au changement, le sentiment d’être nié dans son identité. Mais, quand l’incompréhension s’installe, à quels moyens recourir pour dénouer les situations conflictuelles ? Ou, plus simplement, comment accepter ce qui dérange, désoriente, déstabilise à défaut de pouvoir le comprendre ?

            Les intervenants sont invités à se saisir de cette expérience de l'étrangeté à partir de leur propre discipline : français langue étrangère, didactique des langues, sciences du langage, anthropologie, ethnopsychiatrie, psychologie, philosophie, littérature, arts du spectacle, pour n’en citer que quelques-unes. Comment mettre en mots et en images la rencontre avec l’autre aujourd’hui ? Quels sont les nouveaux outils forgés par les différents acteurs de l’interculturel ? Nous voudrions que cette journée scientifique soit à l’image de son sujet, qu’elle décloisonne les pratiques et les domaines de recherche, qu’elle favorise les échanges entre disciplines.

 

Les propositions de communication sont à transmettre avant le 30 juin 2012.  Elles contiendront un titre, un résumé d’environ 250 mots et une courte présentation biographique de l’auteur. Elles devront être envoyées conjointement aux deux adresses suivantes : glouys@club-internet.fr, esauvage@u-paris10.fr

Les contributeurs seront par la suite invités à soumettre leur texte pour la publication des actes.