Après La violence : oui ou non. Une discussion nécessaire, les éditions Fario font paraîre coup sur coup la traduction françase de deux recueils de G. Anders, mort en 1992 : L'homme sans monde. Écrits sur l'art et la littérature, où le philosophe allemand cherche dans les œuvres littéraires ou artistiques de son temps la vista qui les anime, la façon dont elles sont à la fois le creuset et le fruit d'une époque. Au cours des décennies traversées, à Berlin ou dans les exils parisiens et américains, depuis la fin de la guerre de 14-18 jusqu'à l'ère de nucléarisation du monde, derrière l'abondance de la production de biens tant matériels que symboliques, apparaît la condition misérable des hommes de ce temps : privés de ce qui avait donné, depuis des siècles, à ce qui ne s'appelait pas encore la «culture», une indiscutable légitimité, une inébranlable assise : un monde, un monde à eux. Les Sténogrammes philosophiques (paru en 1965,) recueillent des scènes prises dans le quotidien pour êtres reliées à un fait historique ou à une tendance de l'évolution de la société. Rappelons la parution l'an passé aux éditions Le Bord de l'eau de Visite dans l'Hadès, tentative originale de compréhension et d'interprétation des deux événements essentiels du XXe siècle que sont "Auschwitz" et "Hiroshima". Et en 2011, aux éditions Allia de Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j'y fasse ?, récit d'un parcours philosophique et politique, où l'on croise également Brecht et Husserl.